WETZEL Georges, Auguste. Pseudonyme : VITRA-WETZEL

Par Claude Pennetier, Nadia Ténine-Michel, Gilles Morin

Né le 21 mai 1896 à La Rivière-Saint-Sauveur (Calvados), mort le 10 décembre 1974 à Vogüé (Ardèche) ; ajusteur-mécanicien ; militant communiste du Calvados puis de la Seine ; conseiller municipal de Vitry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) puis conseiller municipal et maire adjoint de Villeneuve-le-Roi (Seine-et-Oise, Val-de-Marne) ; délégué départemental à l’Information sociale pour le département de la Seine en 1943-1944.

Georges Wetzel
[photo fournie par Rolland Imbert]

Fils d’un journalier, Octave Wetzel, et de Augustine Renard, femme de ménage, Georges Wetzel, suivit des études primaires. Incorporé en avril 1915, il termina la guerre en septembre 1919, comme canonnier de 2e classe à la 25e batterie du 1er régiment d’artillerie de Montagne. Il était titulaire de la Croix de guerre.
Marié avec Léa Lemire, née le 30 avril 1899 à Quaterville (Calvados), il divorça en 1932.

Il rallia les rangs du Parti communiste après le congrès de Tours (décembre 1920). Après avoir été candidat aux élections législatives de 1924 dans le Calvados, il vint travailler dans la région parisienne, notamment aux usines Voisin où il fit partie du comité social de l’entreprise. Domicilié alors à Aubervilliers (Seine, Seine-Saint-Denis), membre de la cellule de La Villette, il fut condamné en 1925 pour entraves à la liberté du travail et fit de la prison.

Ajusteur-mécanicien, Georges Wetzel vint ensuite habiter à Vitry-sur-Seine. Secrétaire du 4e rayon de la Seine, (secteur Ivry, Vitry, et XIIIe arr.), il fut, selon Robert Saunier, avec Raymond Guilloré l’animateur de l’Opposition de gauche dans la banlieue sud-est. Il s’est rendu à Moscou pour participer au congrès mondial en juillet 1928. Délégué en mars 1929 à la conférence de la Région parisienne du PC, salle Reflut à Clichy, où il défendit la minorité, il fut arrêté à la sortie avec 128 autres délégués (voir Maurice Ancelle).
Élu le 12 mai 1929 conseiller municipal de Vitry avec la liste conduite par Pierre Périé, il rencontra Jeanne Chambaret, militante communiste de Villeneuve-Saint-Georges (Seine-et-Oise, Val-de-Marne), petite-fille d’Étienne Pédron. Il abandonna alors sa famille, ses fonctions syndicales et politiques et disparut avec elle. L’Humanité aurait alors annoncé son exclusion. Il se remaria le 19 mai 1934 à Villejuif avec Jeanne Chambaret, régularisant sa situation. Il eut deux enfants, un de son premier mariage, sa deuxième épouse en ayant un autre.

Wetzel était en fait parti pour Grenoble (Isère) où il se faisait appeler Vitra. Selon une note de police durant l’Occupation, il aurait été envoyé en mission "punitive" par le parti. Il travaillait chez Piccars-Pictet et devint en 1932 secrétaire du syndicat local CGTU des Métaux, responsabilité qu’il conserva jusqu’à son retour dans la région parisienne en 1932. Il assurait également le secrétariat de la cellule n° 43 dont le trésorier était Jean Strozecki et qui aurait compté 16 membres. Il devint l’un des animateurs du syndicats des métallurgistes et reçut du parti la mission d’organiser sur de nouvelles bases, l’Union locale des syndicats de la région de Villeneuve-le-Roi et Villeneuve-Saint-Georges, dont il fut secrétaire jusqu’en fin 1938.

En 1935, Georges Wetzel qui s’était installé en 1934 à Villeneuve-le-Roi (Seine-et-Oise), 40 rue Marie-Henriette , mena la campagne des élections municipales contre la municipalité Billot. Tête de la liste, il fut élu en mai 1935 conseiller municipal de la commune que le PC (21 édiles) et la SFIO (6) avaient conquise. Mais, le PC qui lui reprochait son attitude passée, s’opposa à le faire proclamer maire et ne le fit désigner que premier adjoint. Il démissionna de cette fonction en décembre 1936, puis du conseil municipal en février 1938, ainsi que du PC fin 1938. Sa femme s’occupait du patronage municipal en 1936.
Après avoir un temps travaillé aux usines Gnôme et Rhône, puis chez Citroën, Wetzel a réintégré le 29 décembre 1938 les usines Voisin d’Issy-les-Moulineaux, où il travailla comme ajusteur
Il avait été mobilisé le 20 octobre 1939 comme sapeur au 8e régiment de génie à Versailles et fut démobilisé en 1940.

En 1941, Wetzel adhéra à l’organisation anticommuniste et collaborationniste France-Europe, puis au Front social du Travail. Il créa un comité d’entreprise et fut délégué d’usine chez Voisin. Il assura aussi la présidence de la section locale du COSI de Villeneuve-le-Roi.
Il fut cependant arrêté pour propagande communiste le 20 janvier 1942, faisant l’objet d’un mandat d’arrêt daté du 5 juin 1941 d’un juge d’instruction de Grenoble, incarcéré à la maison d’arrêt de Corbeil, puis remis en liberté le lendemain, mais astreint à résidence jusqu’en novembre suivant.
Wetzel, par l’intermédiaire de Roger Gaillard qu’il avait connu au parti communiste, fut recruté en février 1943 dans les services de Paul Marion, secrétaire général à l’Information, en février 1943 comme délégué départemental à l’Information sociale pour le département de la Seine. Il fit de la propagande pour la Charte du Travail et veillait à son application. À la veille de la Libération, il quitta Villeneuve pour s’installer à Paris de crainte des menaces communistes.

Wetzel fut arrêté le 8 septembre 1944 et écroué pour son activité antinationale mais aussi pour avoir été muni d’une fausse carte d’identité. Il fut condamné pour ce dernier chef d’inculpation à 4 mois de prison et 1200 francs d’amende.
Le 17 novembre 1945, il fut de nouveau arrêté sur mandat d’arrêt de la Cour de Justice de Versailles pour intelligence avec l’ennemi. Les communistes de Villeneuve-le-Roi multipliaient les accusations contre lui, l’accusant notamment d’avoir appartenu au PPF et au RNP, d’avoir été au cabinet de Marcel Déat, d’avoir fait du recrutement de travailleurs pour l’Allemagne. Il reconnut avoir adhéré à France-Europe, puis au FST, mais niait avoir appartenu au RNP, concédant fréquenter parfois sur invitation des conférences du parti. Selon lui, il était acquis à la politique du Maréchal Pétain. Des témoignages affirmaient qu’il ne faisait pas de propagande collaborationniste. Il touchait avec les frais de mission 8000 francs par mois.

Wetzel fit l’objet d’un mandat d’arrêt le 22 octobre 1945 par la Cour de Justice de Versailles. La Cour de Justice classa son dossier le 22 octobre 1945, mais le renvoya devant la chambre civique. Le 25 mars 1947, la 2e chambre de la Seine le condamna à la dégradation nationale, peine réduite à 15 ans.
Il fut libéré le 21 novembre 1945 et bénéficia d’un classement de son dossier par la Cour de Justice de Versailles le 22 octobre 1946. La deuxième chambre civique de la Seine le condamna dans une audience du 26 mars 1947 à 15 ans d’indignité nationale.

Georges Wetzel avait une fille unique, Andrée, née en 1932, qui vécut à Tahiti.
Il est enterré avec sa femme au cimetière de Vogüé (Ardèche).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article74310, notice WETZEL Georges, Auguste. Pseudonyme : VITRA-WETZEL par Claude Pennetier, Nadia Ténine-Michel, Gilles Morin, version mise en ligne le 25 septembre 2009, dernière modification le 9 décembre 2021.

Par Claude Pennetier, Nadia Ténine-Michel, Gilles Morin

Georges Wetzel
[photo fournie par Rolland Imbert]

SOURCES : Arch. Nat., F7/13119, 13130, 13264, Z/5/196/7360. — Arch. Dép. Seine-et-Oise, 2 M 16/19, 30/56, 1 W 159. — Arch. PPo, 1W0976/45487, 77W46/149799. — Arch. Dép. Isère, 167 M 6. — Les Révoltes logiques, printemps-été, 1977. — Témoignage de Maurice Sauvé et d’Andrée Chaze. — Données du site Généanet. — Notes de Renaud Poulain-Argiolas.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable