JEUNON Jacqueline, Louise, Madeleine

Par Jean-Pierre Besse

Née le 1er février 1923 à Alfortville (Seine, Val-de-Marne), morte en déportation le 1er avril 1945 à Oëls (Pologne) ; sténo-dactylo ; militante communiste et résistante.

Jacques et Reine Jeunon et leurs cinq enfants, Hélène, Madeleine, Lisette, Jacqueline et Maurice. Cliché Madeleine et Hélène Jeunon
Jacques et Reine Jeunon et leurs cinq enfants, Hélène, Madeleine, Lisette, Jacqueline et Maurice. Cliché Madeleine et Hélène Jeunon

Petite fille de Claude Jeunon et Marie-Madeleine et fille de Jacques Jeunon et Reine, Jacqueline Jeunon milita avant guerre à l’Union des jeunes filles de France (UJFF). Elle commença sa vie militante active par la collecte de lait, d’argent, de vêtements pour les enfants des Républicains espagnols.
Comme le reste de sa famille, elle participait aux activités clandestines du Parti communiste assurant en particulier la frappe des stencils utilisés pour tirer des tracts sur la ronéo cachée chez son grand-père à l’Écluse de Vigneux-sur-Seine (Seine-et-Oise, Essonne). Le matériel préparé dans la maison familiale était distribué dans tout le secteur Vigneux, Draveil, Ablon, Villeneuve-le-Roi et Villeneuve-Saint-Georges, y compris les cheminots et les ateliers des Chantiers de la Haute-Seine de la navigation.

Elle fut arrêtée par la police française le 10 novembre 1941, à Vigneux, en même temps que cinq autres membres de sa famille : ses grands parents, ses parents et sa tante Éliane. Jacqueline Jeunon était occupée à dactylographier le texte d’un tract appelant à la manifestation du 11 novembre.
Comme son père, elle fut jugée par le tribunal allemand de Saint-Cloud FK758, le 12 décembre 1941 ; sa condamnation à mort fut commuée en emprisonnement à vie.
Classée "NN" (Nuit et brouillard), elle fut déportée le 12 février 1942 vers la prison allemande de Karlsruhe puis transférée par la suite dans les prisons d’Anrath, de Lübeck et enfin de Jauer, prison de travaux forcés pour femmes située près de Breslau (Pologne) . Refusant avec toute une équipe de jeunes filles de travailler à la fabrication d’éléments de communication militaires, sans jamais se soumettre, elle fut mise au cachot. Elle mourut d’épuisement, atteinte de tuberculose, après avoir été libérée.
Parmi les six membres de la famille Jeunon arrêtés le 10 novembre 1941, seule Reine Jeunon a survécu.
Jacqueline Jeunon fut homologuée adjudant de la Résistance Intérieure Française (entrée au Front national au printemps 1941), elle reçut la Médaille militaire, la Croix de guerre avec palme, la Médaille de la Résistance et la mention « Déportée politique ». Son état civil obtint la mention "Mort en déportation" au JO n°189 du 17 août 1994.
À Vigneux son nom figure sur le monument aux morts et sur le monument commémoratif de la Résistance situé avenue de la Concorde.
Une rue de Draveil (Seine-et-Oise, Essonne) porte son nom.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article74380, notice JEUNON Jacqueline, Louise, Madeleine par Jean-Pierre Besse, version mise en ligne le 27 septembre 2009, dernière modification le 18 août 2021.

Par Jean-Pierre Besse

Jacques et Reine Jeunon et leurs cinq enfants, Hélène, Madeleine, Lisette, Jacqueline et Maurice. Cliché Madeleine et Hélène Jeunon
Jacques et Reine Jeunon et leurs cinq enfants, Hélène, Madeleine, Lisette, Jacqueline et Maurice. Cliché Madeleine et Hélène Jeunon
Jacqueline Jeunon devant leur maison d'éclusier. Photo Madeleine et Hélène Jeunon. Site La Résistance vigneusienne.
Jacqueline Jeunon devant leur maison d’éclusier. Photo Madeleine et Hélène Jeunon. Site La Résistance vigneusienne.

SOURCES : DAVCC, Caen, AC 21 P 465 784 (nc). — La Fondation pour la Mémoire de la Déportation, Le livre mémorial...op.cit.. — Site draveil-resistance.com. Martine Garcin — Notes de Madeleine Jeunon.— État civil.— SHD, Vincennes, GR 16P 309530 (nc). — MémorialGenWeb.— Site Internet Mémoire des Hommes.

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