JOLY Jean, Pierre

Par Claude Pennetier, Nathalie Viet-Depaule

Né le 4 janvier 1886 à Dompierre-sur-Héry (Nièvre), mort le 7 février 1966 à Guiscard (Oise) ; instituteur ; syndicaliste, militant socialiste SFIO puis communiste ; conseiller municipal du Pré-Saint-Gervais (Seine, Seine-Saint-Denis).

D’un père cantonnier, Jean Joly fut remarqué par son instituteur et entra à l’École normale de Varzy. Nommé dans la région parisienne, il adhéra en 1910 au syndicat des instituteurs publics et des institutrices publiques et, en 1911, au Parti socialiste SFIO. En 1912, il fut condamné avec seize autres instituteurs (dont Georges Lapierre) par la Cour d’appel de Paris à une amende pour avoir signé un manifeste contre la dissolution des syndicats.

Mobilisé le 3 août 1914, il fut très grièvement blessé le 13 février 1915 au Bois-le-Prêtre. Sa blessure (trépanation) lui valut d’être détaché au service des examens, rue Mabillon à Paris, de 1918 jusqu’à sa retraite le 4 janvier 1941.

Toujours militant syndical et politique après la Première Guerre mondiale, Jean Joly fut, le 7 novembre 1918, élu à la commission administrative du syndicat des instituteurs de la Seine et, en janvier 1920, secrétaire adjoint de la section socialiste du Pré-Saint-Gervais où il habitait.

Le 30 novembre 1919, il entra au conseil municipal en dixième position (sur 27) sur la liste d’Eugène Boistard. Membre du Parti communiste après le congrès de Tours (décembre 1920), il ne suivit pas l’évolution politique du maire et resta communiste. Il démissionna avec sept autres conseillers (voir Charles Piétri*) en juillet 1924 pour provoquer des élections complémentaires et obtenir la majorité du conseil. Mais, le 12 octobre suivant, il fut battu par les candidats SFIO.

Jean Joly milita beaucoup à l’ARAC à laquelle il avait adhéré dès sa fondation, en 1919. Il appartint à son comité central.

Il hébergea dans son pavillon pendant de nombreux mois Jacques Duclos pendant les vacances parlementaires de 1931 (Mémoires, t. 1, p. 348) et Pierre Semard mais aussi des camarades étrangers, souvent clandestins comme G. Amendola ou G. Dimitrov.

En 1935, il fut sans succès tête de liste communiste, toujours au Pré-Saint-Gervais, contre le maire sortant. Il habitait alors rue Monge à Paris mais ne s’était pas défait de son pavillon. En 1944, il vint s’installer à Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) où sa femme était directrice de l’école maternelle, rue Robespierre. Il faisait partie du bureau de la section locale de l’ARAC.

Marié une première fois en 1908 à Changy (Nièvre), il se remaria au Pré-Saint-Gervais en 1917 avec une institutrice. Toujours membre du Parti communiste, il mourut à Guiscard en1966, titulaire de la médaille militaire, alors qu’il était domicilié à Romainville (Seine, Seine-Saint-Denis). Sans doute habitait-il chez sa fille, Gervaise Gallepe, qui fut maire adjoint communiste en 1959 et 1965 dans cette commune.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article74424, notice JOLY Jean, Pierre par Claude Pennetier, Nathalie Viet-Depaule, version mise en ligne le 28 septembre 2009, dernière modification le 22 novembre 2022.

Par Claude Pennetier, Nathalie Viet-Depaule

SOURCES : Arch. Paris, DM3 ; versement 10451/76/1 ; listes électorales et nominatives. — Arch. Com. Ivry-sur-Seine. — L’Humanité, 7 janvier 1920. — Journal de Saint-Denis, 6 avril et 4 mai 1935. — Le Travailleur, 5 et 10 janvier 1946, 22 juin 1946. — Renseignements recueillis par Michèle Rault. — Témoignage de Gervaise Gallepe, le 4 janvier 1983. — État civil de Dompierre-sur-Héry, de Changy, du Pré-Saint-Gervais et de Guiscard.

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