JOURNIAT Jean [son vrai nom serait LAMANT]

Par Jean Maitron, Claude Pennetier

Menuisier ; syndicaliste unitaire (CGTU) et militant communiste d’Ivry-sur-Seine et de Vitry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) ; accusé d’être un indicateur de police.

Jean Journiat aurait donné son adhésion à la 15e section socialiste de Paris en 1917. Il adhra au Parti communiste après le congrès de Tours. En 1924, menuisier aux usines Panhard, or tous les membre de la cellule communiste furent licenciés aussi que la direction syndicale CGTU. Le Parti communiste lui en attribua parla suite la responsabilité sans en apporter de preuves claires.
Journiat devint secrétaire du 4e rayon communiste (sud-est parisien) et comme menuisier, installa les nouveaux bureau de la Région parisienne communiste , 106 rue Lafayette.
Domicilié à Choisy-le-Roi (Seine, Val-de-Marne), Jean Journiat siégea à la commission exécutive du syndicat unitaire des ouvriers menuisiers. La police le signala comme militant communiste du 4e rayon (Ve et XIIIe arr., banlieue sud, en particulier Ivry et Vitry). Il représenta ce rayon au congrès contre la guerre, à Paris, en juillet 1925. Entré au comité de rayon en mars 1926, il assura pendant deux mois le secrétariat en remplacement d’André Faurie*, atteint de tuberculose.

Le 24 mars 1929, la police opéra une rafle contre la conférence communiste de la région parisienne tenue à Clichy salle Reflut. Jean Journiat aurait en cette occasion aidé la police à identifier des militants. Un rapport de police de février 1930 indique qu’il fut démasqué comme « policier » au procès de Charles Clément*, mais qu’il était déjà connu comme tel auparavant (Arch. Nat., F7/13119). Les témoignages recueillis par Bernard Chambaz (op. cit.) vont dans le même sens : pour Léon Mauvais, Journiat et Georges Wetzel étaient des « flics officiels » ; Émile Zellner donne les noms de Journiat, Wetzel, Fouquet et Rigaud (soit quatre des cinq principaux dirigeants du 4e rayon) comme étant vraisemblablement des « flics » (p. 104). Il s’agit en fait d’une généralisation à partir du cas Journiat (voir les biographies de Wetzel* et Rigaud*).
La commission des cadres le dénonça dans sa liste Brochette d’Agents-provocateurs, en 1931 en l’identifiant comme "brigadier de police Lamant" : "Soupçonné depuis longtemps, des camarades qui le surveillaient trouvèrent sur luides papiers et eurent ainsi la conviction de >Journiat était un flic. Journiat se sentant entouré de suspicions disparut de lui-même ; il fut parmi les policiers qui firent le coup de main contre le congrès de Clichy. Cette crapule fut amenée à avouer son appartenance à la police depuis 1914." (p. 12).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article74428, notice JOURNIAT Jean [son vrai nom serait LAMANT] par Jean Maitron, Claude Pennetier, version mise en ligne le 28 septembre 2009, dernière modification le 22 novembre 2022.

Par Jean Maitron, Claude Pennetier

SOURCES : Arch. Nat., F7/13090, F7/13119, F7/13103, F7/13016. — Le Cri du Peuple, 15 janvier 1930. — Bernard Chambaz, L’implantation du Parti communiste à Ivry pendant l’entre-deux-guerres, mémoire de maîtrise, Paris I, 1971. — Arch. Marty, CHS, dossier listes noires (portait dessiné).

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