HOFMAN Maurice, Désiré

Par Nathalie Viet-Depaule

Né le 30 avril 1907 à Lille (Nord), mort le 3 mars 1997 à Grasse (Alpes-Maritimes) ; ébéniste ; syndicaliste CGTU, militant communiste du Nord puis de la Seine ; volontaire en Espagne Républicaine ; domicilié après 1945 à Ivry-sur-Seine et à Arcueil (Seine, Val-de-Marne).

Enfant naturel d’une mère tricoteuse originaire de Termonde (Belgique), Maurice Hofman fut de bonne heure un militant politique. Échaudé par le spectacle et les conséquences de la Grande Guerre qui l’empêchèrent notamment de passer son certificat d’études primaires, il prit position, en 1925, contre la guerre du Maroc. Il participa à la formation d’une amicale de conscrits qui fut poursuivie devant les tribunaux puis adhéra à la Jeunesse communiste dont il devint membre du secrétariat du comité fédéral Nord-Pas-de-Calais.

En 1928, à son retour du service militaire (2e classe dans le génie) , Maurice Hofman rejoignit le Parti communiste à Fives-Lille (Nord) et fit partie du bureau du comité fédéral. En 1929, il donna son adhésion à la CGTU où il fut rapidement élu à la commission exécutive Nord-Pas-de-Calais ; la même année il adhéra aux Amis de l’Union soviétique. Dès lors, il participa aux luttes contre la guerre et le fascisme qui lui firent connaître pendant plusieurs mois la prison de Loos-lez-Lille. Délégué à la conférence de Bruxelles (Amsterdam-Pleyel), il était membre de la commission administrative de la Fédération des métaux en juin 1934. Il connut à diverses reprises les commissariat de police et les prisons pour « distributions de tracts, collage d’affiches, grèves, manifestations, et fut poursuivi (pour apologie de scènes de pillage et incendie), édition d’un tract par les jeunesses en même temps qu’Arthur Ramette*, député du Nord, qui finit pour ma part après un mois de détention ».

Le 10 octobre 1936, Maurice Hofman partit pour l’Espagne républicaine et débarqua à Alicante. Combattant volontaire, il appartint à la 11e Brigade internationale, bataillon Thaelman, franco-belge, puis à la 14e jusqu’au retrait des volontaires, le 11 novembre 1938. Commissaire politique de compagnie, il fut cité à l’ordre de la 45e division pour services rendus à la République espagnole.

Mobilisé le 2 septembre 1939, il se battit jusqu’à la capitulation de Chatel-sur-Moselle (Vosges). Détenu à la cristallerie de Baccarat (Meurthe-et-Moselle), il fut ensuite prisonnier en Allemagne au Stalag IX A. Il y demeura cinq ans ayant tenté plusieurs fois de s’évader et ayant refus d’être « transformé » en ouvrier. Libéré, le 3 avril 1945, après quelques mois de soins à Paris à l’hôpital du Val-de-Grâce, il reprit le chemin de l’usine et habita quelque temps à Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) avant de s’installer à Arcueil (Seine, Val-de-Marne).

En 1947, il était membre du comité de section d’Asnières (Seine, Hauts-de-Seine), en 1952, il travaillait à la SOFAM, 99-103 boulevard de Stalingrad à Vitry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne). Son engagement syndical (délégué au comité d’entreprise, délégué du personnel) lui valait d’être renvoyé et chômeur. Il finit, néanmoins, par trouver un emploi stable comme rectifieur.

Dans un questionnaire biographique de 1952, il répondait à la question sur les militants qui le connaissaient : « Maurice Thorez, secrétaire général du Parti, Jeannette et bien d’autres ». Il était en effet lié à une sœur de Jeannette Vermeersch, Malvina Vermeersch, avec laquelle il vécut à partir des années 1940 et qu’il épousa à Arcueil le 23 juillet 1966 (ils eurent deux enfants).

À la retraite, Maurice Hofman habitait à la fin des années 1980 à Callian (Var) et appartenait à l’AVER, section du Sud-Est.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article74442, notice HOFMAN Maurice, Désiré par Nathalie Viet-Depaule, version mise en ligne le 29 septembre 2009, dernière modification le 3 juillet 2010.

Par Nathalie Viet-Depaule

SOURCES : Arch. Com. Ivry-sur-Seine. — Arch. fédération communiste du Val-de-Marne (Paul Boulland). — Arch. AVER. — Ivry, fidèle à la classe ouvrière et à la France, plaquette éditée par la municipalité d’Ivry-sur-Seine en 1970. — Renseignements recueillis par Jean Maitron et Michèle Rault. — Témoignage de Maurice Hofman, le 4 février 1987. — Etat civil.

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