FILLON Jacques

Par Jean-Pierre Besse, Annie Pennetier

Né le 27 novembre 1920 à Vincennes (Seine, Val-de-Marne), mort le 16 septembre 2009 à Marcoussis (Essonne) ; ajusteur-chaudronnier puis magasinier ; militant communiste de Villeneuve-le-Roi (Seine-et-Oise, Val-de-Marne) ; résistant dans l’Oise et la Somme.

Jacques Fillon
Jacques Fillon
Jean-Pierre Castel, Raymond Juret, Les Villeneuvois... op. cit.

Fils d’un ouvrier agricole beauceron (Viabon, Eure), René Gustave Fillon, devenu en 1919 cheminot de Paris Austerlitz , syndicaliste CGT, et d’une mère couturière à domicile, Ernestine Gaudichon, Jacques Fillon était fils unique. Il fit une école de chaudronnerie et travailla dans une quincaillerie à Villeneuve-le-Roi.
Membre des Jeunesses communistes de Villeneuve-le Roi à partir de 1936, où la famille s’était installée au début des années 1930, Jacques Fillon était membre du bureau régional Paris-Sud de cette organisation au début de 1939. Dans les premiers mois de l’Occupation, il fut nommé responsable dans cette région. Le 31 mars 1941, il échappa à l’arrestation à Ivry-sur-Seine et entra alors dans la clandestinité. Durant le second semestre 1941, il fut nommé membre du triangle de direction de la Seine-et-Oise.

Recherché, il fut nommé en mai 1942 interjeunes dans l’interrégion Normandie-Picardie qui comptait sept départements (Oise, Somme, Seine-Inférieure, Eure, Eure-et-Loir, Manche et Calvados). Sous le pseudonyme d’Arthur, il était particulièrement chargé de l’Oise et de la Somme. Il travaillait sous les ordres de Gaudin* responsable interdépartemental du PC puis d’Auguste Delaune. Dans l’Oise, le responsable régional était Maurice Genest*.

Il fut arrêté le 23 avril 1943 à Amiens par les policiers de la 21e brigade de Saint-Quentin. La veille, l’interrégional Front national, Julien Lefranc* avait été arrêté et grièvement blessé près du cirque à Amiens. Interné à la prison d’Amiens, Jacques Fillon fut condamné par la section spéciale en août 1943 à dix ans de travaux forcés et vingt ans d’interdiction de séjour. Il était alors présenté comme employé de commerce. Transféré à la Centrale d’Eysses, il fut comme les autres détenus, envoyé au camp de Royallieu à Compiègne (Oise) après la révolte de la Centrale et déporté à Dachau (Autriche) le 18 juin 1944, matricule 73446.

De retour en France le 1er juin 1945, "c’est seulement en sortant de l’hôtel Lutétia que la vrai liberté à commencé", Jacques Fillon se maria avec Georgette Bondin, le 24 novembre 1945, militante communiste de Villeneuve-le-Roi, secrétaire au journal l’Humanité à partir de 1954.

À partir de 1946, il travailla dans de nombreuses entreprises de la banlieue sud, comme tôlier, chaudronnier, ajusteur mais sa fonction de délégué syndical CGT lui valut de nombreux licenciements. En 1954, il fut embauché à Air-France, comme sableur puis magasinier.

Président de la section de Villeneuve-le-Roi-Ablon de la FNDIRP, il était également actif dans l’Association des anciens de la centrale d’Eysses (Lot-et-Garonne). Il témoigna par écrit de sa déportation.

Résidant dans une maison de retraite près de son fils Pierre, toujours membre du Parti communiste, il mourut à Marcoussis et fut inhumé à Villeneuve-le-Roi le 22 septembre 2009.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article74486, notice FILLON Jacques par Jean-Pierre Besse, Annie Pennetier, version mise en ligne le 5 octobre 2009, dernière modification le 22 novembre 2022.

Par Jean-Pierre Besse, Annie Pennetier

Jacques Fillon
Jacques Fillon
Jean-Pierre Castel, Raymond Juret, Les Villeneuvois... op. cit.
Jacques Fillon (1er rang à gauche) vendant le journal des Jeunesses communistes {L'Avant Garde}
Jacques Fillon (1er rang à gauche) vendant le journal des Jeunesses communistes {L’Avant Garde}
Cliché fourni par son fils, Pierre Fillon

SOURCES : AERI et Résistance 60, La Résistance dans l’Oise, CD-Rom, 2003. — Gérald Maisse, Occupation et Résistance dans la Somme 1940-1944, Editeur F. Paillart, Abbeville, 2005. (photographie de couverture). — Jean-Marie Castel, Raymond Juret, Les Villeneuvois et les Villeneuvoises sous l’occupation, 1940-1944. éditeur Desbouis Grésil. 1991. — La deuxième guerre mondiale à Villeneuve-le-Roi, Service municipal des archives, 2002. — Témoignages écrits de Jacques Fillon à Jean-Pierre Besse. — Entretien avec son fils Pierre, 2009.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable