BORDEREAU Georges

Par Annie Pennetier

Né le 2 août 1896 à Taconnay (Nièvre), mort en novembre 1984 à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne) ; ouvrier agricole puis cheminot ; secrétaire de cellule communiste et conseiller municipal de Villeneuve-Saint-Georges (Seine-et-Oise, Val-de-Marne) de 1935 à 1940 puis de 1944 à 1947.

Petit-fils d’agriculteurs du Morvan, fils d’Alphonse Bordereau, professeur à l’École normale d’Auteuil, très anticlérical, Georges Bordereau fut élevé dans une famille de quatre enfants. Ses trois sœurs firent des études secondaires (deux enseignantes et une sage femme), mais lui, destiné à reprendre la ferme de ses grands-parents maternels n’alla pas au delà du certificat d’études. Ses liens avec sa famille « petite-bourgeoise » en furent affectés. Mobilisé la veille de ses dix-huit ans, le premier août 1914, il combattit en première ligne dans la Somme.

Démobilisé, l’exploitation familiale ayant périclité en l’absence d’ouvriers agricoles, Georges Bordereau ne put reprendre leurs terres. Il se fit embaucher, en 1920, comme ouvrier PLM au dépôt des chemins de fer de Villeneuve-Saint-Georges où il participa aux grandes grèves de 1920. Devenu conducteur de locomotives, militant syndical, CGTU puis CGT, il fut délégué du personnel. En 1935, il fut élu conseiller municipal dans la municipalité d’Henri Janin. Suspendu de son mandat en tant que communiste en octobre 1939, puis déchu de son mandat au début 1940, il ne fut pas mobilisé en septembre 1939 car il n’était pas mobilisable en tant que cheminot et ancien combattant de la Première guerre mondiale. En mars 1940, les gendarmes vinrent lui donner son livret militaire et l’emmenèrent au camp de la Ferme Saint-Benoît (Seine-et-Oise, près de Rambouillet) où étaient regroupés les responsables communistes mobilisés. Lors de l’exode, il profita d’un manque de surveillance pour s’échapper, revenir à Villeneuve–Saint-Georges et participer à la restructuration du Parti communiste. Le 13 octobre 1940, il fut arrêté sur sa locomotive ; le même jour une cinquantaine de communistes de Villeneuve subissaient le même sort et étaient internés aux camps d’Aincourt (Seine-et-Oise) puis de Voves (Eure-et-Loir).

A la Libération, il reprit ses responsabilités syndicales et politiques et siégea comme conseiller municipal jusqu’en 1947 dans les municipalités dirigées par Henri Janin et Charles Benoist. Retraité à partir de 1947, il devint trésorier du syndicat CGT local des retraités SNCF et responsable de la diffusion de l’hebdomadaire communiste,"La Renaissance".
Il était adhérent de l’ARAC, association républicaine des anciens combattants puis de l’association nationale des cheminots anciens combattants de Villeneuve-Saint-Georges.
En 1983, âgé de 87 ans, il participa avec ses moyens à la campagne des élections municipales.

Sa femme Marguerite Benjamin, née en 1896, domestique en Picardie puis femme au foyer, mère de trois enfants, sympathisante communiste, milita à l’Union des femmes françaises (UFF). Elle mourut en 1982. Leur fils Marcel Bordereau fut un responsable du Parti communiste à Villeneuve-Saint-Georges et Valenton.

Georges Bordereau mourut en novembre 1984 à Villeneuve-Saint-Georges.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article74592, notice BORDEREAU Georges par Annie Pennetier, version mise en ligne le 9 octobre 2009, dernière modification le 22 novembre 2022.

Par Annie Pennetier

SOURCES : Témoignage de son fils Marcel Bordereau, 2009. — Jean-Marie Castel, Raymond Juret, Les Villeneuvois et les Villeneuvoises sous l’occupation (1940-1944), Montgeron, Desbouis Grésil, 1990. — Les Nouvelles Val-de-Marne, 16 novembre 1984.

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