Par Éric Nadaud
Né le 20 mai 1905 à La Réole (Gironde) ; cheminot, chef de groupe au dépôt de Bordeaux (Gironde) ; syndicaliste CGT, secrétaire de l’Union Sud-Ouest, membre du bureau du syndicat national des cadres de la Fédération CGT des cheminots ; militant socialiste, membre du comité directeur et du bureau national du Parti socialiste unitaire et du Parti socialiste de gauche (1948-1958), membre du conseil national de l’Union progressiste.
Fils d’un menuisier et d’une lingère, marié à Bordeaux en 1924 avec Yvonne Caillaud, Norbert Peyrat était employé à l’Entretien au dépôt de Bordeaux de la SNCF en 1945, et chef de groupe dans les années 1950. Résistant et socialiste durant l’Occupation, il fut secrétaire général du Comité de libération des cheminots de Bordeaux à la Libération, au titre de la SFIO.
Il devint l’une des figures du syndicalisme des cheminots CGT du Sud-Ouest dans les années qui suivirent la guerre. Il s’opposa en décembre 1947 à la création de Force ouvrière, au nom de l’unité syndicale, puis contribua à la relance de la Fédération CGT des cheminots au plan régional comme au plan national, notamment en prenant part à la conférence nationale des cheminots des 2 et 3 avril 1948. En 1948 et dans les années 1950, il fut secrétaire de l’Union Sud-Ouest. À partir de 1948 également, il exerça des responsabilités au sein des Sections techniques de cadres, puis au bureau du syndicat national des cadres constitué en 1953.
Socialiste de gauche, il quitta la SFIO dont il répudiait la pratique réformiste et plus particulièrement le soutien à Force ouvrière. Il rejoignit au début de l’année 1948 les dirigeants de l’ancienne tendance Bataille socialiste exclus de la SFIO, au sein du Mouvement socialiste unitaire et démocratique dénommé par la suite Parti socialiste unitaire (PSU), puis Parti socialiste de gauche. Il appartint au comité directeur de cette formation proche du Parti communiste (PC) de 1948 à 1958, et à son bureau national de 1949 à 1958, avec les fonctions de secrétaire à la propagande durant plusieurs années. Il fut l’un des fondateurs, en juin-juillet 1948, puis l’un des principaux animateurs de sa fédération de la Gironde, qu’il représenta aux élections cantonales le 20 mars 1949 dans le sixième canton de Bordeaux, où il ne rassembla que 201 voix sur 17785 votants, puis de nouveau le 7 octobre 1951, mais sans plus de succès. Il joua aussi un rôle actif, au plan national aussi bien qu’en Gironde, dans la constitution fin 1950 de l’Union progressiste, qui regroupa socialistes unitaires, radicaux de gauche et chrétiens progressistes, et fit partie de son Conseil national au début des années 1950. Il défendit dans ces différents groupements une ligne très proche de celle des communistes. Il dénonça Tito et contesta les thèses neutralistes en 1950, fit partie du groupe qui évinça en 1951 Élie Bloncourt et Gilles Martinet de la direction du PSU pour opérer un réalignement sur le PC, et combattit au milieu des années 1950 l’idée d’un rapprochement de ses amis avec la SFIO ou avec la Nouvelle gauche.
Éric Nadaud
Par Éric Nadaud
SOURCES : Arch. Fédération CGT des cheminots. — La Tribune des cheminots, 1945-1958. — La Bataille socialiste, 1948-1950. — Le Socialiste unitaire, 1951-1954. — Bulletin mensuel d’information du Comité d’entente des mouvements progressistes, janvier-février 1951. — Le Socialiste de gauche, 1954-1956. — Procès-verbaux des réunions du comité directeur du PSU et du PSG.