BELBÉOCH Roger

Par Claude Pennetier

Né le 26 juillet 1921 à Joinville-le-Pont (Seine, Val-de-Marne), mort le 5 novembre 2010 à Limeil-Brévannes (Val-de-Marne) ; militant communiste de la banlieue Est ; résistant du Front national infiltré dans la police parisienne ; inspecteur puis commandant de la police nationale ; Juste parmi les nations ; maire-adjoint de Joinville-le-Pont (1977-1983).

Roger Belbéoch est issu d’une famille bretonne de marins pêcheurs de Douarnenez (Finistère). Son père, Joseph, était né le 15 janvier 1895 dans cette ville. Il fit la Première Guerre mondiale dans la Marine puis partit avec ses parents à Joinville-le-Pont, rue du Canal où vivaient de nombreux Bretons. Dirigeant de l’ARAC, Joseph Belbéoch fut militant communiste dès son arrivée en région parisienne.

Titulaire du brevet supérieur, Roger Belbéoch entra dans les PTT. Résistant du Front national, ses supérieurs, dont son ami de Joinville Robert Deloche, lui proposèrent en 1942 de faire de l’infiltration dans la police nationale. Il accepta et eut un rôle actif dans le renseignement, la production de faux-papiers et la protection des familles juives. Il fut particulièrement présent en banlieue Est (actuel Val-de-Marne), à Joinville, Saint-Maur-des-Fossés, Vincennes. Arrêté sur dénonciation par le Service des affaires juives, torturé pendant six jours, il ne reconnut aucune des accusations et fut libéré. Il passa alors avec succès le concours d’inspecteur pour se protéger. Son père, Joseph Belbéoch, fut tué le 25 août 1944 dans un commando dirigé par Robert Deloche pour empêcher les Allemands de détruire le pont de Joinville. Une rue de Saint-Maurice porte son nom depuis 1946.

Resté dans la police mais toujours en sympathie avec les milieux communistes, il fut commandant de la Police nationale jusqu’à sa retraite en 1975. Lorsque le Parti communiste reprit la direction de la mairie de Joinville-le-Pont en 1977, il fut premier adjoint de Guy Gibout et le resta jusqu’en 1983.

Deux ans plus tard, sur le site de Yad Vashem, il reçut le titre de Juste parmi les nations.
Domicilié à Saint-Maurice, il continua à témoigner auprès des jeunes jusqu’à son décès à 89 ans.
Il mourut le 5 novembre 2010 à Limeil-Brévannes (Val-de-Marne).

La cour de l’Hôtel des Coignard, au 150 Grande rue à Nogent-sur-Marne a été baptisée Parvis Roger-Belbéoch. A l’époque, cet hôtel abritait le commissariat.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article74635, notice BELBÉOCH Roger par Claude Pennetier, version mise en ligne le 10 octobre 2009, dernière modification le 22 novembre 2022.

Par Claude Pennetier

Roger Belbéoch, photographie anthropométrique de la préfecture
Roger Belbéoch, photographie anthropométrique de la préfecture

SOURCES : Roger Belbéoch, Je n’ai fait que mon devoir. 1940-1944 : un Juste dans les rangs de la police, Robert Laffont, 2007, 147 p. — Entretien avec Roger Belbéoch, 2009.— Note et photos Yves Vergez, 2022.

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