GAULTIER Raymonde [née RAUH Raymonde]

Par Annie Pennetier

Née le 16 octobre 1925 à Riedisheim (Haut-Rhin) ; secrétaire, aide comptable ; résistante ; secrétaire administrative de l’UD-CGT d’Indre et Loire ; conseillère municipale communiste de Valenton (Seine-et-Oise, Val-de-Marne) de 1959 à 1965.

Fille d’un ajusteur aux mines de potasse d’Alsace, syndicaliste CGT, et d’une ménagère, née dans une famille de quatre enfants, Raymonde Rauh obtint le certificat d’études primaires et fréquenta l’École primaire supérieure pendant un an jusqu’à la fermeture de l’école pour cause de guerre. Elle partit alors chez une tante à Montbéliard (Doubs). Sa famille tenta de revenir en Alsace mais le père étant franc-comtois et refusant de prendre la nationalité allemande, ils furent expulsés par les autorités du Reich. Ils se retrouvèrent à Toulouse (Haute-Garonne) en décembre 1940 où son père travailla comme manœuvre. Raymonde Rauch, qui ne put pas reprendre des études, fut bénévole à l’Amicale des gens de l’Est et dans ce cadre entra en Résistance au cours du deuxième semestre 1941. Très active dans le réseau de l’Armée secrète (AS), elle logea des aviateurs américains et travailla avec le colonel Noetinger dans le « réseau Maurice » : camouflage de matériel, aide aux évasions vers l’Espagne. C’est dans ce cadre qu’en janvier 1944 elle procura des faux papiers d’identité à Guy Gaultier - qui deviendra son mari - lui permettant de gagner une forêt de l’Ariège puis un maquis de l’AS à Vabre dans le Tarn.

Elle repartit en Alsace avec la brigade Alsace-Lorraine commandée par André Malraux. Son action dans la Résistance valut à Raymonde Rauh la qualification d’« ancien combattant 1939-1945 au titre de la Résistance », une citation à l’ordre de la division donnant droit à la Croix de guerre avec étoile d’argent et la médaille commémorative avec barrette « Libération – titre de reconnaissance de la nation ».

Guy Gaultier la retrouva en Alsace en 1946 et l’épousa religieusement le 8 février 1947 à Strasbourg (Bas-Rhin) en présence du colonel Noetinger. Ils eurent quatre enfants : Claude, Pierre, Michel et Françoise.

Moniteur et monitrice de colonies de vacances à Saint-Junien (Haute-Vienne), Raymonde et Guy Gaultier adhérèrent au Parti communiste le 27 juillet 1947. Lorsque son mari quitta Strasbourg pour Tours, elle fut secrétaire administrative de l’UD-CGT d’Indre et Loire, membre du secrétariat de la section communiste de Saint-Pierre-des-Corps (Indre-et-Loire) et membre de l’Union des femmes françaises.

Nommé à Paris, Guy Gaultier obtint pour la famille un logement de fonctionnaire à Valenton, dans la cité du « 30 » rue du Colonel Fabien. Ménagère puis aide comptable, Raymonde Gaultier fut élue conseillère municipale de Valenton le 8 mars 1959 sur la liste communiste. Elle siégea jusqu’en 1965. La première magistrature municipale était occupée par Fernande Flagon puis Julien Duranton.

Ils quittèrent Valenton à la fin des années soixante pour Vitry-sur-Seine où elle resta une militante active.

Après l’installation de Raymonde et Guy Gaultier à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), ils s’impliquèrent dans l’« amicale des anciens du maquis de Vabre », « Rhin et Danube » et l’ANACR.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article74669, notice GAULTIER Raymonde [née RAUH Raymonde] par Annie Pennetier, version mise en ligne le 11 octobre 2009, dernière modification le 22 novembre 2022.

Par Annie Pennetier

SOURCES : Arch. Dép. Val-de-Marne, 1783 W 160. — Association de recherches et d’études à Valenton (AREV), Valenton des origines à nos jours, 1987. — Témoignage, 2009.

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