RICOL Lise [RICOL Élisabeth, Jeanne dite Lise, épouse LONDON Lise]

Par Daniel Grason, Nathalie Viet-Depaule

Née le 15 février 1916 à Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire), morte le 31 mars 2012 à Paris ; dactylo ; militante communiste ; membre de la section française du Komintern, secrétaire-interprète d’André Marty en Espagne, militante d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne), secrétaire nationale de l’UFF ; résistante ; déportée à Ravensbrück (Allemagne).

Fille d’émigrés espagnols qui vinrent en France au début du siècle, Lise Ricol passa son adolescence à Vénissieux (Rhône). Son père, communiste depuis le congrès de Tours, était mineur et sa mère femme de ménage. Ayant obtenu le certificat d’études primaires, elle fréquenta quelque temps une école de secrétariat et travailla comme dactylo, notamment aux usines Berliet.
Lise Ricol adhéra en 1931 aux Jeunesses communistes à l’instar de son frère Frédéric Ricol. Très vite, elle devint responsable de la section de Vénissieux puis du rayon des JC et entra au comité de la Région lyonnaise des JC. Dans sa section, une des plus importantes à l’époque, elle fut à l’origine de la création de cours d’alphabétisation et de gymnastique, destinés notamment aux femmes, qui formèrent un groupe qui s’affilia à la FST. Elle travaillait alors comme secrétaire de Jean Doron puis de Waldeck Rochet. En 1933, elle fut déléguée au congrès du mouvement de lutte contre le fascisme et la guerre (Amsterdam-Pleyel).
Accueillante, la famille Ricol hébergeait souvent des responsables que le Parti communiste envoyait en province. Ce fut ainsi que Lise Ricol rencontra Auguste Delaune qu’elle épousa en 1933 (mais dont elle allait à peine partager la vie) et que sa sœur, Fernande, fit la connaissance de Raymond Guyot avec lequel elle se maria. Lise Ricol vint habiter à Saint-Denis (Seine) pendant quelques semaines avant de partir pour Moscou comme dactylo à la section française du Komintern. Elle assista aux événements de février 1934 et participa à la grande manifestation des jeunes sur les grands boulevards, le 9 février.
Elle resta deux ans et demi à Moscou où elle connut Artur London qui allait être à jamais son compagnon. Ce dernier, envoyé à Moscou fin 1933 par le Parti communiste tchécoslovaque pour échapper à une forte peine de prison et recevoir les soins que nécessitait son état de santé, faisait partie de la section tchécoslovaque au sein de l’Internationale communiste des jeunes. Revenue en France en juin 1936, Lise Ricol assura le secrétariat de Pierre Allard (Gulio Cerreti) jusqu’en octobre où André Marty lui demanda de l’accompagner à Albacete (Espagne) comme secrétaire interprète où elle resta jusqu’en décembre, date à laquelle elle dut être hospitalisée à Valence. Artur London l’y retrouva après le 15 mai 1937 lorsqu’il rejoignit les Brigades internationales. Ils retournèrent ensemble en novembre 1936 à Albacete.
De retour en France en juillet 1938, elle vint habiter Ivry-sur-Seine, chez ses parents, travailla à la Voz de Madrid et, le 11 novembre 1938, mit au monde sa fille Françoise. Elle fut ensuite détachée par le PC auprès de la direction des Jeunesses socialistes unifiées d’Espagne pour accomplir les tâches d’organisation auprès des militants détenus dans les camps (Gurs, Argelès, Saint-Cyprien...) et en faire évader certains. Elle travailla avec les JSU jusqu’à la défaite et l’invasion de la France qui la surprit dans l’Yonne ; London était alors l’un des trois responsables nationaux de la MOI.
Résistante de la première heure, Lise Ricol fut dès juillet 1940 l’instructeur du PC auprès des JC dont Jean Compagnon était responsable pour la Fédération Seine-sud. Une de leurs premières actions fut de lutter contre les Chantiers de jeunesse jusqu’au moment où son frère, qui s’était évadé, ait repris le flambeau. Elle créa ensuite des comités féminins dans la banlieue sud (UFF) dont l’objectif était de mobiliser les femmes contre le gouvernement de Vichy et l’occupant à partir de problèmes de la vie quotidienne. Elle organisa, dès octobre 1940, plusieurs manifestations notamment avec des femmes de prisonniers exigeant leur retour et le versement d’indemnités puis avec des ménagères réclamant du charbon, du lait... et fit paraître un petit journal clandestin Femmes dont la trame servait de support aux éditions locales et prenait alors le nom de la commune : Femmes d’Ivry, Femmes de Choisy...
Le 1er août 1942, elle devait prendre la parole devant le magasin Félix Potin rue Daguerre dans le XIVe arrondissement. La direction clandestine du Parti communiste était bien décidée à éviter que des résistants soient interpellés par la police. Il fallait aussi éviter ce qui s’était passé rue de Buci où deux policiers avaient été tués. La direction clandestine n’ignorait pas que le 25 juin 1942 le Tribunal d’État prononça cinq peines de mort dont celle de Madeleine Marzin.
Les deux cadres du parti communiste qui organisèrent l’initiative rue Daguerre René Sevi dit Baudin et Georges Vallet dit Raoul ou Ludovic avaient été les organisateurs de l’initiative rue de Buci.
Le samedi 1er août dans un square non loin de la rue Daguerre, "Geneviève" remettait à Lise London un ciré noir, un béret et une paire de lunettes de soleil. Lise était vêtue d’une robe rouge, à motifs blancs qu’elle recouvrit du ciré noir, posa le béret sur sa tête, elle monta sur un étal et prenait la parole, Simone Mage était à côté d’elle. Elle n’eut juste le temps d’improviser et de s’adresser aux ménagères. Deux tracts furent jetés à la volée par des militants.

« Ménagères de Paris ! »
« Laval nous a menti il a promis d’améliorer le ravitaillement pour essayer de se rendre populaire.
Rien n’a changé depuis qu’il est au pouvoir ; au contraire, jamais le ravitaillement n’a été aussi défectueux.
plus que jamais tout part pour l’Allemagne.
Pour sauver SON Führer Laval presse les paysans de livrer le blé à peine la moisson terminée.
Pour sauver SON Führer Laval donne nos légumes, nos bœufs, nos moutons, nos porcs, notre beurre, nos tissus, nos machines.
Pour sauver SON Führer Laval veut envoyer les Ouvriers Français mourir dans les bagnes allemands en promettant le retour des prisonniers. Laval sait bien que, seuls reviendrons nos prisonniers malades, exténués, à bout de force.
Assez de souffrances les français ne veulent pas sauver HITLER mais, sauver la France femmes participons au grand combat de libération de la Patrie.
hors de France les Boches cause de tous nos malheurs.
Vive la France libre.
Nos enfants ont faim et les actions des POTIN et des DAMOY augmentent tous les jours, parce que POTIN et DAMOY sont plus empressés de servir les boches que de ravitailler les Français. 1/3 de leurs marchandises vont aux Français et les 2 autres tiers engraissent les assassins des meilleurs fils de notre peuple comme Gabriel PERI et Pierre SEMART.
À bas les affameurs du peuple
Ménagères ! Ne nous laissons plus affamer
IL FAUT REPRENDRE AUX BOCHES CE QU’ILS NOUS ONT VOLÉ
Se servir nous-mêmes dans les grands magasins collaborateurs comme POTIN et DAMOY c’est montrer notre volonté bien arrêtée d’en finir avec les mensonges et la trahison.
Rien pour les Boches tout pour les Français. »

Un second tract en appelait au patriotisme des femmes :

« En avant les femmes de Paris
POUR ARRACHER AUX BOCHES ET AUX COLLABORATEURS DES PRODUITS QU’ILS NOUS VOLENT, ET POUR BOUTER L’ENNEMI HORS DE France
1942 sera l’année de la libération de notre Patrie.
Voilà plus de deux ans que les hordes barbares ont déferlé sur notre Douce France semant ruines, mort et désolation.
Alors que nous connaissons les affres de la faim, alors que nos enfants dépérissent et réclament sans cesse à manger, les boches font ripailles et s’approprient de toutes les vivres. Non content de transporter en Allemagne les 2/3 de nos récoltes et de notre cheptel, voilà qu’ils nous envoient leurs "frauleins" qui viennent sur les marchés faire main sur tout ce qu’il y a de meilleur.
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En voilà assez ! L’avenir de nos enfants est compromis par la sous-alimentation, par toutes les privations qu’ils endurent et nous permettrions, nous, leurs mères, de voir les femmes des bourreaux de notre Peuple leur arracher le pain de la bouche ! Dans plusieurs localités parisiennes les ménagères, outrées, ont flanqué une bonne correction à ces mégères arrogantes et sans grâce. Bravo !... voilà le chemin que toutes nous devons suivre ; montrons aux occupants nazis que les Françaises sont restées dignes de leur passé héroïques et comme les tricoteuses de 1789 et de 1792, comme les femmes de la commune, elles seront les premières dans la lutte pour assurer le pain quotidien de leurs enfants et pour chasser les boches hors de nos frontières.
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Mères de famille, Femmes de Paris, n’hésitez plus, si on ne nous donne pas à manger, prenons les vivres là où il y en a : Dans les CENTRES DE REPARTITIONS, dans les DEPOTS DE VIVRES ALLEMANDS et dans les GRANDS MAGASINS de RAVITAILLEMENT qui trafiquent avec l’ennemi, leur livrant au prix du marché noir une partie des vivres qui nous sont destinées.
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1942 sera l’année de la Victoire
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Mais ces actions pour sauver de la faim nos familles ne constituent qu’une première étape sur le chemin de la libération. De grands évènements se préparent, les Alliés vont débarquer incessamment et les mouvements des troupes hitlériennes en direction des côtes prouvent que les boches, bien qu’ils font semblant d’en rire, s’attendent à la création rapide du deuxième front. Et ils veulent nous arracher nos maris, nos fils, nos frères, les expédier à toute vitesse dans les zones dangereuses d’Allemagne car ils ont peur, ils ont peur de notre peuple qui, déjà, par le canal des Francs-Tireurs et nos partisans leur ont infligé de lourdes pertes ; ils ont peur et ils appliquent des mesures de terreurs inouïes pour essayer de nous annihiler (odieux pogromes contre les juifs, avis concernant les familles des partisans, avis sur les suspects).
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Mais Hitler s’est trompé dans ses calculs, jamais la haine contre les boches et les traîtres Laval, Pétain et consorts qui le soutiennent n’a été plus fortes qu’aujourd’hui et les Français sont bien décidés à combattre pour la liberté et l’indépendance de leur patrie et à profiter du débarquement imminent des Alliés pour en finir avec les barbares nazis et les collaborateurs à leur solde.
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Femmes, Mères de famille ! EMPECHONS NOS MARIS, FILS OU FRERES DE PARTIR POUR L’Allemagne. Mieux vaut les voir partir à la CAMPAGNE ou faire de coup de feu avec les FRANCS-TIREURS que les savoir dans le bagne hitlérien exposé aux bombardements et à la mort.
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« Le moment est venu de libérer la Patrie, faites votre devoir »
Car comme me disait la noble et grande "PASIONARIA" :
« Mieux vaut être la veuve d’un héros que la femme d’un lâche. »
Vive la lutte libératrice contre les envahisseurs assassins et pillards.
Vive la France »
Les femmes de Paris

Deux cents personnes environ attendaient l’ouverture du magasin. Le chef de rayon intervint, fit descendre Lise Ricol et Simone Mage de l’étal, des militants envoyèrent des tracts en l’air… Puis pour une raison inconnue des coups de feu furent tirés… cinq civils ont été blessés, un soldat allemand a été touché de deux balles, un gardien de la paix a été atteint par sept balles, un autre de trois balles à l’abdomen.
Marguerite F. 63 ans, une ménagère qui habitait le quartier, déposa au commissariat du XIVe arrondissement. Elle déclara : « Je me trouvais dans la file d’attente. […] Une femme est survenue. Elle paraissait être seule. Elle est montée sur une table qui était libre de marchandises […] à trois mètres de moi. […] Elle a harangué la foule :

« Vous savez messieurs mesdames… Si vous voulez de la marchandise, il faut vous servir… il ne faut pas vous laisser gruger… entrez… »

« Des ménagères se sont mises à l’insulter et à la tirer par le bas de sa robe. Elle tenait à la main un cabas en genre raphia. […] Elle a sorti […] de ce cabas des tracts qu’elle a lancés à la ronde, au-dessus de la foule. »
« Mais elle était tellement tirée par les ménagères qu’elle a dû descendre de la table et toutes les femmes la pressait tellement qu’elle est presque tombée. […] Un jeune gardien de la paix […] qui se tenait en surveillance avenue d’Orléans, à la file pour les tomates […] est survenu et a voulu écarter la foule pour arriver jusqu’à la femme. C’est alors que des coups de feu ont été tirés. […] Le jeune gardien est tombé, puis a été ramassé par des passants et conduit à la pharmacie de l’autre côté de l’avenue. Je n’ai pas vu ce jeune gardien tirer mais je ne suis pas affirmative sur ce point. »
Elle donna son signalement, elle était « vêtue d’une grande robe très voyante, avec du blanc et du rouge, à fleurettes ou rayée, chapeau rond en paille clair. »
Lise Ricol a été interpellée le 12 août 1942 au 22 rue Copernic à Paris (XVIe arr.) où elle vivait avec Artur London, elle tenta de s’enfuir sans succès. Emmenée dans les locaux des Brigades spéciales à la Préfecture de police, interrogée, un policier lui demanda de relater son emploi du temps le samedi 1er août. Elle répondit « Je suis restée toute l’après-midi rue Copernic, j’ai quitté mon logement pour faire quelques courses mais celles-ci ne m’ont pas entraînées hors du quartier. »
Scepticisme des policiers, elle poursuivit « Je n’ai appris qu’un attentat avait été commis rue Daguerre, que par la lecture des journaux. Je n’ai en aucune façon, participé de près ou de loin à cet attentat. »
De nouveau interrogée, elle déclara avoir rencontré vers le 15 juillet une prénommée Geneviève au marché aux puces de Saint-Ouen. Elle lui aurait demandé si elle serait d’accord à prendre la parole lors d’une initiative. Le vendredi 24 juillet à 17 heures quai Conti devant l’Institut de France, elle lui donna son accord. Le 31 juillet elle la rencontra place Denfert-Rochereau, elles allèrent rue Daguerre devant le magasin Félix Potin, lieu où elle prendrait la parole le lendemain. Geneviève lui aurait affirmé « que dès que j’aurais pris la parole les gens viendraient m’écouter. »
Le 11 août 1942 août la photographie et la robe que Lise London portait ont été présentées à deux gardiens de la paix et à quatre personnes présentes rue Daguerre. Ils reconnaissaient la robe.
Artur London fut interpellé en même temps que Lise, il était alors responsable national du TA (Travail à l’intérieur de l’armée allemande) que la police spéciale ne réussit pas à identifier et qui, condamné à dix ans de travaux forcés, fut déporté à Mauthausen où il fut l’un des artisans de la formation du Comité international de solidarité et de résistance. Le fils de Lise Ricol Gérard naquit à la prison de la Petite Roquette en mars 1943.
Le 16 juillet 1943 comparaissaient devant le Tribunal d’État sept résistantes et résistants impliqués dans l’initiative de la rue Daguerre :
Ricol Élisabeth, Jeanne née le 13 février 1916 à Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire), sténo dactylographe, demeurant 40 rue Parmentier à Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) qui harangua la foule, travaux forcés à perpétuité.
Mage Simone, née Lainé née le 25 janvier 1905 à Paris (Xème arr.), couturière, demeurant 27 rue de Cléry à Paris (IIe arr.) qui était aux cotés l’Élisabeth Ricol lors de sa prise de parole, quinze ans de travaux forcés et vingt ans d’interdiction de séjour.
London Artur, alias « Lambert » né le 1er février 1915 à Moraska-Ostrava (Tchécoslovaquie), Juif, de nationalité tchèque, employé de commerce, ami d’Élisabeth Ricol prénommée familièrement Lise, dix ans de travaux forcés.
Réglait Odette, née Dugué, le 8 août 1905 à Penne (Sarthe), employée, 22 rue Copernic à Paris (XVIe arr.), huit ans de travaux forcés et vingt ans d’interdiction de séjour.
Nicot Gabriel, né le 16 octobre 1913 à Paris (XXe arr.), manœuvre, 16 rue d’Odessa à Paris (XIVe arr.), quatre ans de prison.
Meurice Marie, née Declaron le 17 juin 1888 à Cierges (Meuse), concierge, 16 rue d’Odessa à Paris (XIVe arr.), quatre ans de prison.
Nicot Joséphine née Olzanski, le 21 février 1913 à Noyelles-lès-Lens (Pas-de-Calais), 16 rue d’Odessa à Paris (XIVe arr.), acquittée.
Six peines de travaux forcés à perpétuité, deux à vingt ans de travaux forcés, quatre à cinq ans, neuf à la déportation. Ce bilan humain était très lourd.
Transférée à Fresnes puis à la centrale de Rennes, elle fut déportée à Ravensbrück le 30 mai 1944 où elle créa un groupe du Front national puis fit partie avec environ 250 Françaises du Komando Hasag-Leipzig, dépendant de Buchenwald, où elle continua d’animer la résistance intérieure.
Revenue à Paris le 25 mai 1945, Lise Ricol épousa Artur London et devint secrétaire nationale de l’UFF à l’issue de son Ier congrès. Elle fut aussi élue aux Xe et XIe congrès du PCF à la commission centrale de contrôle. Elle était alors directrice de Femmes françaises et créa Heures claires des femmes françaises.
Lise Ricol épouse London Elisabeth fut homologuée au titre de la Résistance intérieure française (RIF), et Déportée internée résistante (DIR).
En 1949, elle rejoignit son mari, devenu vice-ministre des Affaires étrangères à Prague où naquit leur troisième enfant, Michel, en 1950. Là, elle fut responsable de la section des émissions de langue française, fonction qu’elle perdit en 1951, au moment de l’arrestation d’Artur London qui sera un des trois rescapés du procès Slansky. Elle travailla alors en usine tout en cherchant à connaître les motifs de détention de son mari. Elle allait plus tard retracer les quatre années qui suivirent en participant à la rédaction de L’Aveu où Artur London dénonçait les méthodes inhumaines pour arracher des aveux et la fabrication des procès staliniens.
Lise London quitta Prague en octobre 1954, à la demande d’Artur London, pour mener le combat, elle de Paris, lui de sa prison, pour la révision de son procès où il avait été condamné aux travaux forcés à perpétuité. Elle revint à Prague en juillet 1955 pour participer à sa réhabilitation, avec, comme atout, sa carte de membre du PCF qui lui fut établie avant son départ. Artur London fut réhabilité formellement en 1956. Ils vécurent à Prague, elle travaillant à la FSM (Fédération syndicale mondiale) grâce à l’appui d’Henri Jourdain*, lui rédigeant son ouvrage Espagne. Ils revinrent définitivement à Paris en 1963 et 1964.
Après le printemps de Prague, ils militèrent ensemble au « Mouvement du 5 janvier pour une Tchécoslovaquie libre et socialiste » puis au « Comité de défense des libertés en Tchécoslovaquie » dit Comité London. En décembre 1981, Lise London et Louisette Blanquart lancèrent un appel signé par des membres du PCF condamnant le coup de force du général Jaruzelski. Elle quitta le PC après l’intervention soviétique en Afghanistan.
À partir de la mort de son mari, en 1986, Lise London se consacra à la publication de ses souvenirs. Elle a publié La mégère de la rue Daguerre. Souvenirs de résistance, au Seuil, en 1995 et Le printemps des camarades, toujours au Seuil, en 1996.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article74677, notice RICOL Lise [RICOL Élisabeth, Jeanne dite Lise, épouse LONDON Lise] par Daniel Grason, Nathalie Viet-Depaule, version mise en ligne le 25 mars 2021, dernière modification le 22 novembre 2022.

Par Daniel Grason, Nathalie Viet-Depaule

RGASPI

ŒUVRE : La mégère de la rue Daguerre. Souvenirs de résistance, Le Seuil, 1995 ; Le printemps des camarades, Le Seuil, 1996.

SOURCES : Arch. PPo. BA 1751, BA 1752, BA 2056. − Bureau Résistance GR 16 P 510480. − Arch. Com. Ivry-sur-Seine. − Artur London, L’aveu, Gallimard, 1968. − Ania Francos, Il était des femmes dans la Résistance, Stock, 1978. − Renée Rousseau, Les femmes rouges. Chronique des années Vermeersch, Albin Michel, 1983. − Témoignage de l’intéressée. − Le Monde, 3 avril 2012.

Filmographie : Lise London : une Femme Engagée Couleur , 62 mn , DVD, Atalante.

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