HUG Daniel, Raymond

Troisième fils d’un artisan charpentier ruiné en 1934 par l’incendie d’une maison construite mais pas encore payée ni assurée, Daniel Hug termina ses études primaires en juillet 1948 et fut embauché comme « mousse » aux Établissements Lécorché à Moyenmoutier (Vosges). Il y apprit le métier de charpentier mais fut licencié pour raisons économiques en 1953. Il avait adhéré en 1951 à la JOC où il fut successivement responsable de section, de secteur, de fédération puis de l’interfédération des Vosges. Parallèlement, il était inscrit à la CGT de 1952 à 1954, son père étant secrétaire du syndicat CGT.

Après son licenciement, il alterna les petits contrats dans diverses entreprises et les périodes de chômage. Le 2 novembre 1953, il fut recruté à la filature des Enclos, appartenant au groupe Boussac, où il fut cardeur puis cariste, ouvrier de brise balle, menuisier d’entretien ; à la fermeture de l’atelier de menuiserie, il devint même ouvrier batteur à la fibranne. C’est dans cette filature qu’il entra à la CFTC en 1954 et fut élu délégué du personnel, délégué du comité d’entreprise et enfin délégué syndical. Il devint rapidement secrétaire du syndicat textile CFTC de Moyenmoutier. Ce fut dans cette ville qu’il épousa, le 8 juin 1956, Élisabeth Marion. Le couple n’eut pas d’enfant.

Daniel Hug eut des responsabilités syndicales locales et fédérales à partir de 1955. Cette année-là, il fut élu au conseil de l’Union régionale textile CFTC. Deux ans plus tard, il devint membre du conseil de l’Union départementale CFTC des Vosges et vice-président de 1958 à 1960. Il siégea ensuite au bureau de la Fédération CFTC du Textile de 1960 à 1964 puis de la nouvelle fédération HACUITEX CFDT de 1964 à 1968. Premier permanent également membre élu du bureau fédéral, il prit ses fonctions à la fédération fin juin 1960. Il y occupa le poste de secrétaire général adjoint de 1960 à 1968, étant responsable de l’administration fédérale et représentant la fédération au conseil de la Fédération générale des syndicats chrétiens du Textile, qui regroupait les fédérations du Textile, des ETAM et des cadres. À partir de 1960, il fit aussi partie de la commission fédérale d’organisation, de formation et de propagande. En 1962, il fut nommé responsable de la formation et de l’information, charge qu’il conserva jusqu’en 1967. Il participa également aux travaux du groupe sur les structures en 1962 et de la commission fédérale d’action professionnelle en 1965. Il prit part aux réunions préparatoires au regroupement des fédérations CFTC du Textile, de l’Habillement et du Cuir en tant que secrétaire général adjoint de la structure commune en 1963-1964. Comme permanent fédéral, il suivit plus particulièrement les branches « textiles artificiels » et « cuirs » La fédération lui confia en outre les régions du midi, du sud-ouest et de l’ouest en 1966. Il participa aux réunions internationales Textile et fut membre, de 1960 à 1968, du conseil d’administration et du comité directeur du BIEIT (Bureau intersyndical d’études de l’industrie textile). De 1965 à 1967, il fut choisi comme membre suppléant du conseil confédéral et collabora à la sous-commission « Méthodes et améliorations des structures » de la commission du Plan.

En avril 1967, Daniel Hug annonça son intention de quitter le secrétariat fédéral ; il abandonna ses fonctions en septembre sauf la représentation au BIEIT qu’il assura jusqu’au congrès de 1968. Quittant la fédération, il fut embauché comme secrétaire confédéral chargé de l’atelier d’impression de la CFDT et présida à son développement jusqu’en 1973 ; en six ans, celui-ci passa de sept à dix-sept salariés. Adhérent au Parti socialiste unifié (PSU) en 1960 puis au Parti socialiste en 1977, il fut candidat aux élections législatives dans le Val-d’Oise en 1973 avant de revenir dans sa région d’origine.

L’Union départementale CFDT des Vosges l’engagea en septembre 1973 comme permanent et il en devint secrétaire général. Membre du Comité économique et social régional, il devint le premier président de la mutuelle CIPM (Caisse interprofessionnelle de prévoyance mutualiste) constituée en 1974, devenue depuis Mutuelle Victor Hugo.

Il renonça en 1980 à ses tâches à l’Union départementale des Vosges et se reclassa pour quatre mois comme aide ouvrier professionnel (AOP) à l’office HLM d’Épinal (Vosges). En janvier 1981, il fut embauché par cette ville comme factotum (homme à tout faire) à l’école de l’image. En même temps, il lança une société d’impression, SOPRODILOR, qui travailla surtout pour les syndicats et les associations. Il conserva pendant toute cette période des responsabilités dans le milieu mutualiste et social. Il fut ainsi élu vice-président de l’Union mutualiste des Vosges en 1980, puis trésorier de 1984 à 1987. Il quitta son mandat pour devenir animateur dans le domaine de la prévention à la mutualité des Vosges et fut membre du comité de rédaction de Santé et Travail. Il siégea également au conseil de l’Union nationale des services dentaires de la FNMF (Fédération nationale de la mutualité française) et fut délégué du comité local à l’emploi de 1981 à 1983. Il remplaça Bernard Huc au conseil d’administration de l’assurance maladie des Vosges en 1983. Il fut élu à cette fonction en 1984 comme représentant la CFDT et entra au conseil de la Caisse régionale du Nord-Est. Au cours du mandat suivant, il fut vice-président des deux organismes. Depuis 1996, il fut président de la Caisse primaire d’assurance maladie des Vosges et premier vice-président de l’URCAM de Lorraine (Union régionale de caisses d’assurance maladie) dès sa mise en place en 1997.

Il prit aussi une part active dans le fonctionnement des Comités consultatifs de promotion de la santé, tant départemental que régional, mis en place en 1982, en y assurant les postes de président et vice-président. Dans le réseau du Comité français d’éducation à la santé, il fut président de la DIREPS (Délégation inter régionale pour l’éducation et la promotion de la santé) Grand Est et animateur du CODES des Vosges (Comité départemental pour l’éducation et la promotion de la santé).