HUG René, Sébastien

Par Daniel Grason, Jean Maitron

Né le 17 décembre 1889 à Paris (XVIIe arr.), mort le 9 mars 1963 à Nogent-sur-Marne (Seine, Val-de-Marne) ; militant socialiste SFIO ; représentant de commerce.

Aline Hug, mère de René Hug

Fils de Ferdinand, trente-trois ans, maître d’Hôtel (mort le 27 décembre 1889) et d’Aline, Antoinette Abrams, vingt-quatre ans, sans profession René Hug naquit 74, rue des Dames. Il épousa le 27 octobre 1919 Aline, Ernestine, Simonne Marty. Le couple vivait 37, rue de l’Amiral Courbet à Nogent-sur-Marne (Seine, Val-de-Marne).

Il entra au Parti SFIO en 1906. Pendant de nombreuses années, il fut secrétaire de l’Union cantonale de Nogent du parti ; il fut également secrétaire administratif de la fédération de la Seine aux côtés de Léon Osmin. De la classe 1909 il combattit pendant la Première Guerre mondiale, fut décoré de la Croix de Guerre.

Après la Première Guerre mondiale, il fut l’animateur de la reconstitution des sections socialistes dans le canton de Nogent. En 1923, secrétaire adjoint et archiviste de la fédération SFIO de la Seine, il fut délégué à la commission administrative du Populaire.

René Hug, permanent, dirigea le secrétariat administratif du parti aux côtés de Paul Faure. Il rédigeait son courrier et semblait être également chargé de préparer les congrès nationaux du Parti. Quand Paul Faure était l’un des animateurs de La Bataille Socialiste, il faisait figurer ses initiales en haut des lettres signées Paul Faure pour la période 1929-1935 qui ont été publiées dans l’OURS.

En 1936, il entra au cabinet de Léon Blum et, en 1946, dans celui d’Édouard Depreux. En ces deux circonstances, il semble même avoir été « chef de cabinet ».

En 1940, René Hug se replia avec une partie du secrétariat général du Parti à Limoges (Haute-Vienne) où il essaya de maintenir de juin au 13 août un semblant de vie au parti. La trace en a été retrouvée dans ses lettres qui ont été publiées dans les Cahiers de l’OURS, n° 135, novembre 1982 et 138, février 1983.

Le 5 mars 1943, il fut interpellé dans le cadre de l’affaire Pierre Brossard à 10 heures 30 par deux inspecteurs de la BS1 alors qu’il se présentait au domicile de Albert Kirchemeyer 123, rue Saint-Antoine à Paris (XIe arr.). Fouillé, il portait sur lui un original et deux copies dactylographiées d’un texte intitulé « Je m’accuse », texte qui était l’œuvre de Paul Reynaud, ancien Président du Conseil. L’écrit daté du 1er octobre 1942 aurait été rédigé au Fort du Portalet et était daté du 1er octobre 1942 avec, comme titre : « Mémoire pour le Bâtonnier ». Un texte d’un feuillet dactylographié, signé de René Hug accompagnait l’écrit de Paul Reynaud.

Lors de la perquisition domiciliaire les policiers saisissaient une machine à écrire de marque Underwood, René Hug reconnaissait avoir tapé les textes dactylographiés.

Emmené dans les locaux de la BS1, René Hug était fiché depuis octobre 1941, fiché signalé comme « propagandiste communiste secrétaire du cabinet Blum, et recevant clandestinement chez lui plusieurs personnes. » Notamment mademoiselle Gaudet, dentiste à Bry-sur-Marne, ancienne chef des Fanions Rouges de la localité, ainsi que son frère, un facteur et deux employés, l’un travaillait à la SNCF et l’autre à la Préfecture de la Seine.

Interrogé dans les locaux de la BS1 sur ses relations avec Albert Kirchmeyer, il répondit : « Pour parler clair je ne vous cache pas que mes sentiments sont gaullistes mais j’affirme que je n’ai aucune action et que ma position est uniquement idéologique. »

René Hug connaissait Albert Kirchmeyer depuis 1939 et il reprit contact avec lui en en novembre 1942. Par ailleurs il était en relation avec Grandvallet et Paul Faure pour le règlement des retraites de l’ancien personnel administratif de la SFIO grâce aux fonds restés en possession de Paul Faure.

Le 9 avril René Hug a été livré aux Allemands et incarcéré à la prison du Cherche-Midi qu’ils administraient. Il fut libéré en décembre après avoir réussi à se disculper.

Après la Libération, il travailla de nouveau, semble-t-il, au parti aux côtés de Daniel Mayer dont il fut un fidèle partisan.

Après le congrès de 1946, il paraît être demeuré permanent du parti. Des lettres de lui, pour la période 1947-1949, attestent qu’il préparait les congrès nationaux, sans doute au niveau de la trésorerie, au moins à celui de la vérification des mandats.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article74690, notice HUG René, Sébastien par Daniel Grason, Jean Maitron, version mise en ligne le 17 mars 2020, dernière modification le 22 novembre 2022.

Par Daniel Grason, Jean Maitron

René Hug, bébé (désolé on l’a pas plus âgé).
Cliches fournis par Marie-Madeleine Ruch.
Aline Hug, mère de René Hug

SOURCES : Arch. PPo. GB 55 (affaire Pierre Brossard). — Arch. Jean Zyromski (CRHMSS) dossier fédération de la Seine. — Cahiers de l’OURS, cités en cours de biographie. — Correspondance avec Denis Lefebvre, 24 juin 1986 et notes de celui-ci. — État civil numérisé Paris XVIIe arrondissement, acte n° 3865, V4E 7378.

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