Par Jacques Girault
Née le 8 janvier 1920 à Hyères (Var), morte le 18 mars 2016 à Hyères ; institutrice dans le Var, puis professeur ; militante socialiste, adjointe au maire d’Hyères.
Fille du socialiste Baptistin Monge*, horticulteur-fleuriste, marié à une enseignante de cours complémentaire, athées, Suzanne Monge suivit les cours du cours complémentaire d’Hyères puis de l’école primaire supérieure de Toulon. Titulaire du brevet supérieur et du certificat d’aptitude à l’éducation physique, elle devint institutrice en 1941 : intérimaire (Toulon, La Londe, Le Beausset, Cavalière, Néoules, Le Castellet, Hyères, 1941-1945), stage de formation professionnelle à Nice (novembre 1943- septembre 1944), titulaire (Hyères Sauvebonne, 1945-1946), directrice (La Capte, 1946-1947), adjointe (Hyères Guynemer, 1947-1952).
Suzanne Monge se maria civilement en janvier 1947 à Hyères avec un secrétaire-comptable à la Base principale d’aéronautique navale depuis 1931. Le couple eut un garçon.
Suzanne Abello enseigna la comptabilité dans la section commerciale du cours complémentaire, devenu collège d’enseignement général Jules Ferry (1952-1964). Elle maîtrisa rapidement cette discipline ignorée d’elle et obtint en 1954 le certificat d’aptitude professionnelle d’aide-comptable. Elle fut déléguée comme maîtresse auxiliaire de Sciences et techniques économiques, puis comme professeur d’enseignement technique théorique (comptabilité) dans les sections pratiques du lycée Jean Aicard à Hyères en 1964. Ces classes étant supprimées, elle demanda vainement en 1968 son intégration dans le cadre des chargées d’enseignement de lycée technique. Elle fut admise à la retraite en 1974 après avis favorable de la commission de réforme.
Suzanne Abello adhéra au Syndicat national des instituteurs puis au Syndicat de national de l’enseignement technique adhérant à la Fédération de l’éducation nationale. Active dans le mouvement des éclaireurs de France, elle fit partie de l’association des Amis des éclaireurs de France à partir de 1958. Elle fut déléguée départementale de l’Éducation nationale de 1979 à 1981 et vice-présidente de la section locale de l’Union nationale des associations de parents de personnes handicapées mentales (UNAPEI). En 1975, elle fut chargée du contrôle financier du Centre d’aide par le travail d’Hyères jusqu’en 1977.
Suzanne Abello, membre de la commission exécutive de la section socialiste SFIO d’Hyères à partir de 1945, en fut la secrétaire administrative en 1948. Elle créa le 12 décembre 1945 le groupe féminin SFIO et le 27 décembre le groupe local du comité varois de solidarité du Parti socialiste. Elle devint, à partir de 1946, membre de la commission exécutive de la fédération socialiste SFIO, Elle abandonna ce militantisme politique lors de son mariage un an plus tard. Elle réadhéra au Parti socialiste SFIO lors de la campagne électorale de 1967. Secrétaire à la propagande de la section d’Hyères du Parti socialiste en 1971, puis secrétaire générale adjoint en 1972, première secrétaire de 1974 à 1977, elle participa à partir de 1973 à la commission exécutive fédérale et fut secrétaire fédérale chargée des questions féminines de 1975 jusqu’à 1977. Elle resta membre de la commission exécutive fédérale jusqu’en 1983.
Lors d’élections consécutives à la dissolution de la municipalité de droite, élue conseillère municipale, le 25 février 1968 sur la liste de gauche conduite par le communiste Georges Caton*, avec 4 256 voix sur 18 533 inscrits, Suzanne Abello devint quatrième adjointe, déléguée aux sports, aux campings municipaux, aux activités commerciales, du Syndicat d’initiatives, aux colonies de vacances, aux classes de neige créées sous son mandat, au comité des fêtes. En outre, elle présida la Musique municipale. Après l’annulation de l’élection qui rendit la majorité à la droite, elle se retrouva simple conseillère municipale à partir du 2 février 1969. La liste de la "gauche unie" fut battue aux élections municipales du 14 mars 1971 (6 747 voix sur 18 781 inscrits) et du deuxième tour (7 416 voix). À nouveau candidate aux élections municipales sur une liste à direction socialiste, sans membres du Parti communiste français, en mars 1977, elle fut élue au deuxième tour et retrouva le poste de troisième adjointe chargée des écoles, des classes de neige et des colonies de vacances. Un an plus tard, à la suite du décès du maire et de divisions internes, elle perdit son poste d’adjointe redevenant conseillère municipale jusqu’à la fin du mandat en 1983. Elle participa au conseil d’administration des hospices civils pendant cette période. Le 23 septembre 1973, candidate aux élections cantonales, elle obtint 1 498 voix sur 21 432 inscrits et se désista pour le candidat communiste qui la précédait. Elle milita dans la Fédération des élus socialistes et républicains à partir de 1977. Non candidate en 1983, elle décida d’abandonner toute activité politique.
Militante de la Ligue des droits de l’Homme, Suzanne Abello fut trésorière de la section locale à partir de 1960 puis la secrétaire de la section locale en 1967. En outre, sportive, elle devint en 1968 arbitre fédéral de la Fédération française d’athlétisme. Elle exerça par la suite la vice-présidence de l’association sportive d’athlétisme d’Hyères (1968-1976) et la présidence du ski-club-scolaire local (1969-1977). Vice-présidente de la section locale de l’ADAPEI, elle devint déléguée départementale de l’Education nationale en 1978.
Par Jacques Girault
SOURCES : Arch. Dép. Var, 1447 W 5. — Archives Jean Charlot (Centre d’histoire du XXe siècle, Université de Paris I). — Presse locale. — Renseignements fournis par l’intéressée.