MARCK Charles, François, dit LEBOURG

Né le 4 juin 1867 au Havre (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), mort le 4 janvier 1951 à Paris (XXe arr.) ; docker, puis employé ; trésorier de la CGT de 1909 à 1912 (avec Dumoulin), puis de 1912 à 1915 (avec Calveyrach) ; membre de la commission exécutive de la Fédération nationale des Employés.

Charles Marck (1913)
Charles Marck (1913)
cc Encyclopédie socialiste, syndicale et coopérative

Fils d’un journalier, Charles Marck était docker au Havre et fut élu, en 1898, secrétaire de la Bourse du Travail de cette ville aux appointements annuels de 2 000 f payés par la municipalité. En avril 1901 fut constituée la Fédération nationale des ports, docks, transports et manutentions, et Marck en fut le premier secrétaire. Lui succédèrent selon les transferts du siège de la Fédération : Sauvage (Dunkerque) ; Manot (Marseille) ; Pioch (Cette) ; Laborde (Bordeaux) ; Tremoulet (Rochefort) ; Routel (Le Havre) ; Bour (Paris).

Il participa du 19 au 21 septembre 1900 à la Bourse du Travail à Paris au Congrès international des Unions des Travailleurs de Transports (considéré comme le 3ème congrès de l’ITF (Fédération Internationale des Travailleurs des Transports).

Charles Marck y représenta différents syndicats : Syndicat des Ouvriers journaliers du Port, des Docks et Magasins généraux du Havre, Chambre syndicale des Marins du Commerce (section du Havre), Chambre syndicale des Ouvriers voiliers du Havre.

En 1912, le siège fut définitivement fixé à Paris avec pour secrétaires : Puyjalon et Vignaud ; puis Deley et Vignaud ; enfin Vignaud et Manot (en 1925) — d’après La CGT, op. cit., pp. 412-413.

La Bourse du Havre ayant été fermée en 1901, Ch. Marck tenta de fonder une Maison du Peuple indépendante. En janvier 1903, il quitta Le Havre — voir Chauvin — et se rendit à Londres puis vint se fixer à Paris et, en décembre 1905, il travaillait au service de la CGT. Il fut le délégué de la Confédération en province et c’est ainsi qu’en mars 1907, il se trouvait à Nantes pour soutenir des ouvriers en grève, ce qui lui valut d’être condamné le 15 juin 1907 à un an de prison par la cour d’assises de Nantes ; Yvetot écopant pour sa part de quatre années de détention.
À la suite de la démission d’Albert Lévy*, il fut élu trésorier de la CGT le 24 février 1909. Il demeura dans ces fonctions jusqu’en 1918 et assista aux congrès de la Confédération : Toulouse, octobre 1910 ; Le Havre, septembre 1912.

Marck encourut au moins une autre condamnation : quatre mois de prison le 6 mai 1909 par le tribunal correctionnel de Rouen pour injures, le 2 mai, au commissaire de police, jugement confirmé le 22 mai. Il fut libéré le 2 août. Le 30 juin 1913, il était encore une fois arrêté pour incitation à participer à l’œuvre du « Sou du Soldat ». Il ne fut mis en liberté provisoire que le 26 décembre, puis acquitté en mars 1914.

Emprisonné, il fit parvenir aux participants du 8e congrès de l’ITF (Fédération Internationale des Travailleurs des Transports), qui eut lieu du 26 au 30 août 1913 à Londres, un message de sympathie.

Non appelé en 1914, Marck approuva l’attitude du bureau confédéral de la CGT décidé à apporter sa collaboration à la défense nationale. Néanmoins, dès février 1915 il critiqua l’orientation de Léon Jouhaux lors d’une séance du Comité confédéral. En juillet 1915, le bureau confédéral ayant supprimé le poste de trésorier adjoint, occupé par Calveyrach, Marck démissionna de ses fonctions de trésorier et alla travailler à Saint-Nazaire comme contremaître dans l’entreprise de déchargement de navires Fichter et Hémion. Il revint alors à ses opinions d’antan, correspondit avec Sébastien Faure et accepta d’être le dépositaire à Saint-Nazaire de six numéros du journal pacifiste Ce qu’il faut dire que Sébastien Faure fit paraître en avril 1916.

En 1919, il reprit sa place parmi les militants de la chambre syndicale des employés de la région parisienne et, le 23 avril, fut nommé membre de la commission exécutive de la Fédération nationale des employés ainsi que membre de la commission du journal L’Écho des Employés. Il fut reconduit dans ces fonctions en avril 1920. L’année suivante, Marck était gérant d’une maison de papiers en gros (Ramond, 33, rue Bonaparte, à Paris VIe arr.). De 1922 à 1924, il fut membre suppléant du conseil d’administration du syndicat unitaire des employés de la Seine.

Après la Seconde Guerre mondiale, en 1945, il fut élu secrétaire général de l’Union nationale des Vieux travailleurs et, en 1950, il adhéra au Parti communiste.

Il s’était marié le 29 octobre 1917 à Saint-Nazaire.

Un rapport de police des années cinquante présente Charles Marck, né le 4 juin 1876 au Havre (ce n’est pas la bonne date), domicilié au 33, rue Arthur Rozier à Paris (XIXe), ex militant du PCF, secrétaire général de l’UNVT. Le rapport indiquait : « a été condamné à un an de prison pour provocation au meurtre » sans date ni précision mais se référant en réalité à la condamnation prononcée à Nantes, en 1907, en vertu de l’une des « lois scélérates » qui frappait la « propagande anarchiste » assimilée à l’apologie du vol, du meurtre, du pillage et à la provocation de militaires à la désobéissance.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article75137, notice MARCK Charles, François, dit LEBOURG, version mise en ligne le 3 novembre 2009, dernière modification le 31 octobre 2021.
Charles Marck (1913)
Charles Marck (1913)
cc Encyclopédie socialiste, syndicale et coopérative

ŒUVRE : Collaboration au Progrès du Havre vers 1901.— Sur les routes, édition de 2021, Classique Garnier.

SOURCES : Arch. Nat. F7/13 053 et F7/13 568. — Arch. PPo. non versées. — Ch. Marck, « Souvenirs d’un ancien trésorier de la CGT », Servir la France, septembre 1945. — La CGT, op. cit., pp. 412-413. — Compte rendu du Congrès International des Unions des Travailleurs de Transports, Paris, 1900. — Protokoll über die Verhandlungen des VIII. Internationalen Transportarbeiter-Kongress, 26-30-8-1913, Londen, Editeur Jochade, Berlin, 1914. — Julien Chuzeville, Un court moment révolutionnaire, la création du Parti communiste en France, Libertalia, 2017, p. 57. — Notes de Louis Botella et de Michel Pigenet. — État civil.

J.-B. Séverac, Le Mouvement syndical, op. cit., p. 164. — L’Illustration, 5 mai 1906. — Servir la France, septembre 1945.

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