GRAVIOU Tudal

Par Alain Prigent

Né le 2 juin 1905 à La Roche-Derrien (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor), mort le 1er mars 1942 à Trédarzec (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor) ; ouvrier forgeron ; secrétaire de la cellule de Trédarzec du PCF ; candidat du PCF aux élections du conseil d’arrondissement en 1937, militant du PCF clandestin (1940-1942).

Tudal Graviou est né en 1905 dans une famille où le père exerçait le métier de surveillant de l’octroi. Engagé dans l’armée, il fut versé au régiment des tirailleurs indochinois. En permission à Paimpol il fut arrêté avec un autre marin en 1929 au moment où ils tentaient avec Guérin*, responsable de l’UDU des Côtes-du-Nord, de convaincre les marins pêcheurs de participer à une action revendicative sur les salaires. Les goélettes étaient à quai attendant le départ pour la grande pêche en Islande. Lorsqu’il fut démobilisé, il revint dans le Trégor, travaillant comme ouvrier forgeron à Trédarzec, commune proche de Tréguier, au cœur du pays des teillages de lin. Le PCF se structura dans une dizaine de localités sous l’impulsion de Francis Marzin* et de Marcel Hamon, candidats aux législatives de 1936. Graviou devint secrétaire de la cellule du PCF de Trédarzec en 1936. Il diffusait L’Humanité dans cette petite localité, accompagné de son fils Ernest, né en 1925. Il fut candidat du PCF aux élections du conseil d’arrondissement en 1937 dans le canton voisin de La Roche-Derrien. Marié et père de 3 enfants, il fut mobilisé à Brest en février 1940. Après la défaite et l’occupation du littoral par les troupes allemandes, Louis Pichouron* qui commençait à reprendre contact avec les militants très isolés du PCF, contacta « deux lascars sur lesquels il pouvait compter » : Tudal Graviou et Robert Toanen*. Quelques semaines plus tard, Graviou fut chargé d’entrer en contact avec Marcel Cachin* très surveillé dans sa petite maison de Lancerff en Plourivo. Quand Graviou lui parla de la réorganisation du parti, le directeur de L’Humanité fut plus modeste dans les objectifs politiques demandant au premier groupe du PC clandestin de commencer par « renouer les fils ». Graviou ne participa pas aux premières actions de l’OS dans le Trégor : il décéda début mars 1942. Il figurait dans la liste de tous les militants communistes de l’arrondissement de Lannion établie par le sous-préfet de Lannion en date du 6 juillet 1942 avec la mention « décédé ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article75143, notice GRAVIOU Tudal par Alain Prigent, version mise en ligne le 6 novembre 2009, dernière modification le 6 novembre 2009.

Par Alain Prigent

SOURCES : Arch. Dép. Côtes d’Armor, 1M362, 3M147 (dossier sur les élections de 1937 ne comportant pas les résultats de La Roche-Derrien), 2W129, 12W28 (rapport du sous-préfet de Lannion du 6 juillet 1942). — Louis Pichouron, Mémoire d’un partisan Breton, Presses universitaires de Bretagne, 1969. — Alain Prigent, Histoire des communistes des Côtes-du-Nord (1920-1945), Saint-Brieuc, 2000.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable