Par Claude Pennetier, Jean-Pierre Ravery
Né le 30 avril 1860 à Plougonver (Côtes-du-Nord, depuis 1964 Côtes-d’Armor), tué par les gendarmes le 2 juin 1908 à Vigneux (Seine-et-Oise, depuis 1964 Essonne) lors de la grève des sabliers ; terrassier ; domicilié à Villeneuve-le-Roi (Seine-et-Oise, depuis 1964 Val-de-Marne).
Domicilié à Villeneuve-le-Roi, Pierre Le Foll participa à la grève de sabliers de Draveil en juin 1908. Le 2 juin, deux gendarmes de Draveil qui escortaient quatre tombereaux de sable furent pris à partie par deux cents grévistes qui renversèrent les tombereaux. Un gendarme fut frappé.
L’après-midi, quatorze gendarmes poursuivirent un des grévistes qui pénétra au café Ranque à Vigneux (Seine-et-Oise, depuis 1964 Essonne) où les grévistes attendaient le retour d’une délégation. Les gendarmes tirèrent et Pierre le Foll fut tué d’une balle en plein cœur. Il était veuf d’ Anne-Marie Le Noan qu’il avait épousée le 13 septembre 1886 à La Chapelle-Neuve (Côtes-du-Nord, actuellement Côtes-d’Armor) et était père de trois enfants.
Un autre gréviste, Émile Giobellina, dix-sept ans, fut atteint par une balle de revolver en pleine tête et mourut le lendemain.
Accusé par la gauche d’être « un tueur d’ouvriers », le président du conseil et ministre de l’intérieur Georges Clemenceau incrimina le brigadier-chef qui commandait le détachement de gendarmerie mais ce dernier sera finalement mis hors de cause par sa hiérarchie.
Deux jours plus tard, dans le cimetière de Villeneuve-Le-Roi, les obsèques de Le Foll eurent lieu en présence de 10 à 15 000 personnes.
La CGT érigea sur sa tombe un monument en forme d’obélisque. Financé par souscription, il fut inauguré le 3 juin 1909. Une avenue de Villeneuve-le-Roi porte son nom.
Par Claude Pennetier, Jean-Pierre Ravery
SOURCES : Presse locale et nationale. — Journal Officiel du 12 juin 1908, compte rendu du débat à la Chambre des Députés. — l’Humanité, 21 octobre 1908. — Arch. Dép. Val-de-Marne. — Filae.com.