Par Jacques Girault
Né le 21 avril 1909 à Gap (Hautes-Alpes), mort le 26 octobre 1964 à Gap ; instituteur ; militant syndicaliste et mutualiste ; militant communiste dans les Hautes-Alpes ; conseiller municipal de Gap.
Fils d’un cantonnier et d’une tailleuse, Anselme Gras, élève de l’Ecole normale d’instituteurs de Gap (1925-1928), fut instituteur dans diverses communes (Puy-Saint-Vincent, 1928-1929, Navelle, 1930-1931, Les Orres, 1931-1932, Briançon, Saint-Blaise, 1932-1934, Villard-Saint-Pancrace, 1934-1936, La Bâtie-Neuve, 1936-1941, Chauffrayer, 1941-1945, Chorges, 1945-1946, puis à Gap, école de Verdun, 1946-1955). Il termina sa carrière comme directeur de l’école Saint-Roch à Gap (1955-1964).
Gras se maria en avril 1934 à Gap avec une institutrice.
Gras fut déplacé d’office en 1940. Il participa à la Résistance comme commandant du 13e bataillon des Francs-tireurs-partisans français puis comme chef d’état-major du groupement du Queyras des Forces françaises de l’Intérieur.
Avec son épouse, institutrice, Gras, adhérent au Syndicat national, fit partie du Groupe de jeunes qui organisa un rassemblement en juillet 1931 à Château-Queyras. Au printemps 1934, lors d’une assemblée générale, il fut de ceux qui se prononcèrent pour la formation d’un syndicat unique dont il fut le trésorier. Secrétaire de la section départementale du Syndicat national des instituteurs depuis la fin des années 1930, il participa à sa réorganisation clandestine puis retrouva cette responsabilité à la Libération qu’il conserva jusqu’en 1960-1961, avec une courte interruption au début des années 1950, tout en restant membre du bureau syndical. Membre de la FEN-CGT, il fit partie du secrétariat, puis du bureau de l’Union départementale CGT jusqu’en 1954, responsabilités où il constatait souvent son isolement pour répondre aux critiques à propos de son manque de combativité. Il fut le secrétaire de section départementale de la Fédération de l’Education nationale au début des années 1950. Elu dans toutes les structures paritaires (Conseil départemental de l’enseignement primaire, Commission administrative départementale, Comité technique paritaire), il participa à la création de la section départementale de la Mutuelle générale de l’Education nationale, fit partie de sa commission administrative et présida le comité de coordination départemental de la Mutualité. Il anima pendant toute la période les luttes pour la défense de l’école laïque.
Pour la première fois, l’élection du bureau national du SNI se déroulant à la proportionnelle, Gras figurait parmi les vingt candidats sur la liste « Pour un syndicalisme indépendant démocratique et efficace » conduite par Paul Delanoue*. Le conseil national, le 28 décembre 1947, lui accorda 211 voix. A nouveau candidat en 1949 en treizième position sur la liste « Par l’unité et l’action, nous œuvrerons à la sauvegarde de l’école, de la liberté et de la paix », le conseil national, le 27 décembre 1949 lui donna 232 voix. A nouveau candidat sur la liste semblable, il obtint le 26 décembre 1956, 134 voix sur 34 108 suffrages exprimés se répartissant sur l’ensemble des candidats. Il était en seizième position sur la liste « Pour l’unité, la démocratie et l’efficacité du SNI » lors de l’élection du bureau national, à la fin de 1957, et lors de la réunion du conseil national pour élire les membres du BN, le 23 décembre 1957, il arriva en dernière position de la liste avec 220 voix. Lors de la réunion du conseil national du SNI, le 23 décembre 1957, il était assesseur de la première séance. Lors de la réunion de cette instance, le 31 mars 1958, après le rapport de Pierre Desvalois, sur les organismes paritaires, il exposa les difficultés rencontrées dans son département à la suite de l’attitude de l’inspecteur d’Académie qui jouait sur la division des personnels alimentée par l’attitude du Syndicat général de l’éducation nationale. Il fut à nouveau candidat au bureau national du SNI en dix-septième position sur la liste « Pour l’unité, la démocratie et l’efficacité du SNI » en décembre 1959.
Gras, membre du Parti socialiste SFIO avant la guerre, adhéra au Parti communiste français en 1944. Il fit partie du bureau de la fédération communiste de la fin des années 1940 à 1954, le quittant sur sa demande. Il en redevint membre jusqu’en 1962 demeurant alors seulement membre du comité fédéral.
Gras siégea au conseil municipal de Gap comme minoritaire.
Lors de ses obsèques, en présence d’un millier de personnes, des allocutions furent prononcées par le maire de Gap, la secrétaire du SNI Alice Allouis-Astrieud* et le secrétaire de la fédération du PCF. Son nom fut donné, à la demande du SNI, à l’école de Gap qu’il avait dirigée en fin de carrière.
Par Jacques Girault
SOURCES : Arch. Com. Gap (Coralie Branchu). — Arch. comité national du PCF. — Presse syndicale. — Renseignements fournis par A. Astrieud.