HYVERNAUD Jacques

Par Claude Pennetier

Né en 1917 ; ouvrier métallurgiste ; militant syndicaliste et communiste de Paris.

Fils d’un ouvrier métallurgiste outilleur, « proche des anarcho-syndicaliste » et d’une ouvrière d’usine. Il passa son enfance dans le XIVe arr ; de Paris, il lisait les livres des patrons de sa grand-mère maternelle, bonne chez le président de Saint-Gobain. Il découvrit ainsi Carco, Zola, Dumas, Zévaco et Gorki : « Je me voyais médecin, peintre de vitraux ». Après deux années de cours complémentaire, son père, qui voulait faire de lui un technicien, l’envoya à l’école des Pupilles de la Nation. Il fut recruté comme ouvrier à la Compagnie des compteurs de Montrouge grâce au PDG de Saint-Gobain. Il participa aux grèves de juin 1936 et se syndiqua à cette occasion. Ses souvenirs inédits en donnent un récit. Il adhéra aux Jeunesses communistes à l’automne 1936. Pendant l’été 1937, la maison de vacance de l’union des syndicats de la région parisienne lui ouvrit ses portes et il put faire connaissance de combattants de Brigades internationales en convalescence, rencontre qui le marqua profondément. Même si l’amour l’écarta un temps de l’activité militante intense, il reprit du service lors des grèves de 1938.

Le Pacte germano-soviétique le surprit : « Comment devions-nous réagir ? On ne nous en laissa pas le temps » dit-il en évoquant la répression qui suivit ; « Même s’il se posait des questions, le militant communiste ne pouvait céder à ces injonctions » (p. 26). Il fut mobilisé en octobre 1939 comme aide mécanicien à la base aérienne de Tours puis réformé six mois plus tard. Il retourna à la Compagnie des compteurs et habita Clichy.

À l’arrivée des Allemands, il partit en exode dans la Nièvre puis revint en région parisienne et milita clandestinement avec les JC. Ses amis Roger Larue et Gilbert Glosman ayant été arrêtés, il perdit le contact. Il travaillait alors à LMT (Le Matériel téléphonique). En 1943, il tenta, avec une dizaine de camarades, de reconstituer le mouvement syndical parmi les 3 000 salariés de LMT. ». Notre activité était très limitée, défense des revendications des salariés à travers le syndicat légal de Pétain et organisation d’actions le 11 novembre 1943 ». Ce jour anniversaire, ils entraînèrent une cinquantaine d’ouvriers dans une grève par retard d’une demi-heure mais il fut interpellé par les Allemands et dut profiter d’un moment d’inattention pour s’enfuir. Le patron calma les ardeurs des Allemands et la situation s’arrangea.
Jacques Hyvernaud participa à la grève insurrectionnelle de la Libération. Il resta un militant communiste actif jusque dans les années 1980.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article75276, notice HYVERNAUD Jacques par Claude Pennetier, version mise en ligne le 11 décembre 2009, dernière modification le 19 octobre 2022.

Par Claude Pennetier

ŒUVRE : Autobiographie, 19 ans en 1936. Une vie de militant ouvrier, Bagnolet, 1982, 40 p., multigraphié. (faire connaître ma contribution […] mais après ma mort de préférence).

SOURCE : 19 ans en 1936. Une vie de militant ouvrier, op.cit.

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