GIMENES Dominique

Par Robert Debant

Né le 31 juillet 1894 à Carcassonne (Aude), mort le 18 novembre 1968 à Carcassonne ; ouvrier du bâtiment puis de l’alimentation ; militant communiste de l’Aude ; déporté.

Fils d’un terrassier espagnol, Dominique Gimenes (souvent orthographié Gimenez) adhéra au Parti communiste en 1920. Il avait été auparavant l’un des membres du Comité de la IIIe Internationale. Il fut, entre les deux guerres, l’un des gérants du Travailleur du Languedoc, organe hebdomadaire de la région communiste du Languedoc.

En 1931 et en 1932, secrétaire de la cellule de Carcassonne, il fut plusieurs fois condamné à des amendes par les tribunaux de Nîmes (le journal était imprimé en cette ville) et de Perpignan pour publication d’articles jugés subversifs, en particulier pour une critique acerbe des ouvriers polonais qui avaient brisé les grèves des mines d’Alès. Comme il avait refusé de s’acquitter, un emprisonnement de quatre mois pour contrainte par corps lui avait été infligé. Il purgeait sa peine à la maison d’arrêt de Carcassonne lorsqu’un congrès réuni au chef-lieu du département sous la présidence d’Étienne Fajon, délégué à la propagande du comité régional, choisit cette victime de la « répression capitaliste » comme candidat aux élections législatives de mai 1932 dans la circonscription de Carcassonne, tandis qu’Auguste Tailhades, incarcéré à titre préventif pour port d’armes, était désigné comme le représentant du Parti à Narbonne. Peu de temps auparavant, lors de la consultation partielle qui avait vu la victoire de Léon Blum à Narbonne, en 1929, c’est dans le même esprit qu’on avait investi Raoul Calas, récemment condamné à une peine de prison par la cour d’appel de Montpellier pour incitation de militaires à la désobéissance. D. Gimenes obtint 510 voix, soit à peu près 3 % des suffrages exprimés, alors que le candidat communiste aux élections de 1928, H. Roy, en avait recueilli moins de 1 %. 5 116 voix se portèrent sur François Guichard, socialiste, et 10 553 sur le docteur Gout, radical, qui fut élu au premier tour.

Pendant l’Occupation, il fut arrêté, condamné à quatre ans de prison et interné à la Centrale d’Eysses. Il participa à la révolte de février 1944 et fut transféré au camp de Royallieu à Compiègne. Déporté le 18 juin 1944 vers Dachau, il en fut libéré le 29 avril 1945.

En 1956, il siégeait à la commission fédérale de contrôle financier et était conseiller municipal de Carcassonne. En 1961, il était président de l’Amicale départementale des vétérans et secrétaire départemental de la FNDIRP. En 1964 il ne figurait plus dans la direction départementale communiste.

Il s’était marié à Carcassonne le 13 décembre 1922 avec Françoise Formes et le 8 juin 1953 avec Antoinette Moralès, couturière. Il était veuf lors de son décès.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article75277, notice GIMENES Dominique par Robert Debant, version mise en ligne le 11 décembre 2009, dernière modification le 22 août 2016.

Par Robert Debant

SOURCES : Arch. Nat. F7/13130, année 1932 ; F7/13090. — Arch. Dép. Aube, 2 et 5 M. — Arch. Dép. Seine-Saint-Denis, mfm ex. I.M.Th., bobine 304.— François Ferrette, Le comité de la IIIe Internationale, Mémoire de Maitrise, Paris I, 2004-2005. — Note de Jean-Pierre Besse. — État civil.

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