CASTLE Barbara [née BETTS Barbara Anne]

Née le 6 octobre 1911 à Chesterfield, Derbyshire ; député et ministre travailliste.

Connue sous son nom de mariage (elle épouse Edward Cyril Castle en 1944), Barbara Betts a passé son enfance à Bradford, dans le Yorkshire. Son père, Frank Betts, inspecteur des impôts, était un socialiste convaincu. Il a exercé sur sa fille une forte influence. Étudiante à Oxford, Barbara Betts passe une licence de science politique et d’économie (PPE).

Journaliste pendant les années 1930, elle milite à l’aile gauche du Labour dans la Socialist League. En 1937, elle est élue conseillère municipale de Saint Paneras à Londres. En 1941, elle est nommée à un poste d’administrateur civil au ministère du Ravitaillement, poste qu’elle quitte en 1944 pour entrer à la rédaction du Daily Mirror, quotidien à gros tirage.

Aux élections législatives de 1945, Barbara Castle est élue député travailliste de Blackburn, ville du Lancashire. Elle occupe bientôt un poste ministériel subalterne, celui de secrétaire parlementaire privée (parliamentary private secretary) du ministre du Commerce : Stafîord Cripps* d’abord, Harold Wilson* ensuite. Tout au long des années 1950, Barbara Castle fait partie des personnalités en vue de la gauche du Labour (les « bevanistes »). Elle condamne à la fois la politique étrangère proaméricaine du gouvernement et le « révisionnisme » de Gaitskell* et des autres « droitiers » du parti. Après la mort de Gaitskell et lorsque le Labour remporte la victoire aux élections d’octobre 1964, Barbara Castle entre dans le Cabinet que forme Harold Wilson. Elle se voit confier le nouveau portefeuille du Développement d’Outre-Mer (Ministry of Overseas Development). Un an plus tard, elle devient ministre des Transports. Une autre promotion, en 1968, la place à la tête d’un ministère-clé, celui de la Production et de l’Emploi. A ce poste, Barbara Castle assume la responsabilité directe de l’essai malheureux du gouvernement travailliste pour réglementer les relations industrielles (et plus particulièrement le droit de grève). L’échec de cette politique est l’une des causes directes de la défaite travailliste aux élections de 1970. Quatre ans plus tard, quand le Labour revient au pouvoir, Barbara Castle est ministre des Affaires sociales (1974-1976).

Quand Harold Wilson démissionne en mars 1976 et se retire de la politique, le nouveau Premier ministre, James Callaghan*, en profite pour rajeunir le Cabinet et Barbara Castle, exclue de ce remaniement, doit retourner à son simple siège de parlementaire.

Dans les années qui ont suivi la Seconde guerre mondiale, Barbara Castle représentait l’une des personnalités les plus séduisantes et les plus populaires du mouvement travailliste. Son étoile qui n’avait cessé de monter jusqu’aux années soixante (y compris dans le gouvernement Wilson) semblait la destiner aux plus hautes responsabilités. Mais l’échec de sa politique en matière de relations industrielles lui a valu l’hostilité unanime du mouvement ouvrier et a pratiquement mis fin à sa carrière politique. En avril 1977, elle fait savoir qu’elle ne se présentera pas aux prochaines élections législatives. En revanche, en juin 1979, elle est élue député au Parlement européen pour la circonscription du Grand Manchester-Nord et devient leader du groupe des travaillistes britanniques à Strasbourg. Elle perd en 1985 son poste de leader du groupe des travaillistes britanniques au Parlement européen.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article75350, notice CASTLE Barbara [née BETTS Barbara Anne], version mise en ligne le 12 décembre 2009, dernière modification le 12 décembre 2009.

ŒUVRE : The Castle Diaries 1964-1970, Londres, 1984.

BIBLIOGRAPHIE : Current Biography, New York (janvier 1967) p. 6-8 — W. De’ath, Barbara Castle : a Portrait from Life, Brighton, 1970.

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