CHESTERTON Gilbert Keith

Né le 29 mai 1874 à Londres ; mort le 14 juin 1936 à Beaconsfield, Buckinghamshire ; écrivain et journaliste.

Fils d’un agent immobilier, « G.K. » Chesterton fait ses études à la célèbre public school de St Paul’s. Il se tourne peu à peu vers le journalisme et vers le début du siècle sympathise avec un groupe de jeunes progressistes dont le plus éminent est sans doute Hilaire Belloc*. Lors de la guerre du Transvaal, Chesterton soutient sans hésiter la cause des Boers et son sentiment anti-impérialiste s’exprimera plus tard dans son roman « Le Napoléon de Notting Hill » (The Napoleon of Notting Hill, publié en 1904 et traduit en français en 1912).

Pendant les années qui précèdent la Première guerre mondiale, Chesterton écrit un nombre considérable de livres (plus d’une vingtaine) sur des sujets politiques et sociaux extrêmement variés. Une série de controverses l’opposent sur le plan religieux à l’athéisme de Robert Blatchford* et sur le plan social à H.G. Wells* et Bernard Shaw* : Chesterton est donc familier avec les idées socialistes, d’autant plus que son frère Cecil est un adhérent actif de la Société fabienne. Lorsque ce dernier est accusé de diffamation parce que son hebdomadaire, The New Witness, avait dénoncé le scandale Marconi, son frère Gilbert vole à son secours. Non seulement il vient témoigner au cours du procès, mais il interrompt sa collaboration au Daily News, le quotidien libéral qui, favorable au gouvernement, tentait de minimiser le scandale. Chesterton choisit en échange d’écrire dans le Daily Herald, l’organe du socialisme avancé. Mais lui-même n’a jamais été véritablement socialiste. Ses idées constituent un mélange curieux de sympathie pour la petite propriété paysanne et d’opposition à l’industrialisme, le tout allié à un léger antisémitisme et à un humanitarisme passionné, d’inspiration religieuse. On retrouve chez lui l’empreinte de Blake, Cobbett*, Dickens, trois auteurs dont d’ailleurs il a écrit la biographie.

Par la suite il voyage énormément, tout en maintenant le rythme de son abondante production littéraire. Converti au catholicisme en 1922, après de longues années de réflexion, il mourra, peu de temps avant la parution de son autobiographie, à l’âge de soixante-deux ans.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article75356, notice CHESTERTON Gilbert Keith, version mise en ligne le 12 décembre 2009, dernière modification le 12 décembre 2009.

ŒUVRE : Se reporter à J. Sullivan, G.K. Chesterton : A Bibliography, Londres, 1958, complétée par Chesterton ContinuedA Bibliographical Supplement, Londres, 1968. Parmi les ouvrages traduits en français : Le Napoléon de Nottinghill Gate (1912), La barbarie de Berlin (1915), Les crimes de l’Angleterre (1916), La sphère et la croix (1921), La vie de William Cobbett (1930), Lumière sur deux villes (1934), Le club des fous (1947), L’homme à la clef d’or (autobiographie), 1949.

BIBLIOGRAPHIE : Joseph de Tonquédec, G.K. Chesterton, ses idées et son caractère, Paris, 1920. — Raymond Las Vergnas, G.K. Chesterton, H. Belloc, M. Baring, Paris [1937], Londres, 1938. — D. Barker, G.K. Chesterton, A Biography, Londres, 1973. — G.K. Chesterton : A centenary appraisal, éd. J. Sullivan, Londres, 1974. — M. Canovan, G.K. Chesterton : radical populist, Londres, 1978. — A. Stone Dane, The Outline of Sanity : a life of G.K. Chesterton, Londres, 1983. — J. Coates, Chesterton and the Edwardian Cultural Crisis, Hull University Press, 1984.

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