Né vers 1828 ; mort le 25 juin 1893 à Cambridge ; syndicaliste du Bâtiment.
On connaît peu de choses sur la jeunesse d’Edwin Coulson. En 1860, il est secrétaire de la section londonienne du syndicat des Ouvriers bri-queteurs (Operative Bricklayers’ Society). C’est une époque agitée où les ouvriers londoniens du bâtiment ont engagé la lutte contre leurs patrons (voir George Potter*). De caractère inflexible et tenace, Coulson, qui est un grand admirateur de Robert Applegarth*, est favorable au principe de la fusion des syndicats (amalgamated unionism). Il est d’ailleurs, pendant les années 1860, un militant plus agissant que Robert Applegarth et que ses autres camarades de la Bourse du Travail de Londres (London Trades Council).
Coulson, qui n’a jamais été socialiste, a toujours manifesté une forte conscience de classe. Une telle attitude fait de lui un meilleur exemple des chefs syndicalistes du milieu du siècle que ne le laissent entendre nombre d’études sur le mouvement ouvrier : de l’alliance entre le réalisme empirique et la conscience de classe découle un esprit militant sans faille, à la fois opiniâtre et persévérant. C’est ainsi que Coulson déclarait au TUC en 1881 : « Ce que nous réclamons c’est la justice et non point des faveurs ».
En 1867, Coulson vient déposer comme expert devant la Commission royale sur les trade unions. A peu près au même moment, il commence à mettre en pratique dans son propre trade union, les méthodes du syndicalisme « unifié » (amalgamated) : tandis que les services fournis par le syndicat (benefits) sont étendus, la cotisation triple. Après un certain flottement initial (le nombre des adhérents commence par diminuer de façon sensible), l’opération est couronnée de succès.
À partir de 1874-1875 le mouvement ouvrier dans son ensemble traverse une période difficile. La chambre syndicale des maçons de Londres — qui étend son domaine bien au-delà de la capitale — entre en conflit avec celle de Manchester (Manchester Order) qui, jusqu’aux années 1870, se trouvait être plus puissante. Pendant une vingtaine d’années, la concurrence à propos des adhésions s’intensifie, tandis que des querelles de catégories et de délimitations opposent entre eux plusieurs syndicats du bâtiment. Pour leur part, Coulson et les briqueteurs de Londres se tirent mieux de ces difficultés que d’autres secteurs du bâtiment.
Coulson meurt à soixante-cinq ans, trois ans après sa retraite. Son nom symbolise parfaitement le syndicalisme mid-victorien, dont il incarne à la fois les faiblesses et les qualités. Il restera attaché à ce groupe de dirigeants syndicalistes des années 1860 que les Webb ont baptisé la « junte ».
BIBLIOGRAPHIE : R. Postgate, The Builders’ History, Londres, 1923. — F.M. Leventhal, Respectable Radical : George Howell and Victorian Working-Class Politics, Londres, 1971. — W.H. Fraser, Trade Unions and Society : the struggle for acceptance, 1850-1880, Londres, 1974.