DILKE Emily Francis, Lady

Née le 2 septembre 1840 à llfracombe, Devonshire ; morte le 24 octobre 1904 àWoking, Surrey ; pionnière du syndicalisme féminin.

Quatrième enfant d’une famille de bourgeoisie aisée, Emily Strong reçut l’éducation traditionnelle des jeunes filles de la bonne société. Très douée pour le dessin, elle manifesta des talents artistiques évidents, mais ses préoccupations premières se situaient dans le domaine religieux : très soucieuse d’approfondir sa vie spirituelle, elle voulait fonder son existence sur les notions de fraternité et de service.

Après deux ans passés à l’Ecole des beaux-arts de South Kensington à Londres, elle retourne vivre dans sa famille à Ifïley, à proximité d’Oxford, mais très vite elle épouse Mark Pattison, recteur d’un collège de l’université, Lincoln College, grand savant mais personnalité difficile et mal équilibrée. Elle a vingt et un ans, il est son aîné de vingt ans. Mariage malheureux qui, toutefois, introduit Emily Pattison dans un milieu hautement cultivé — ce qui stimule son épanouissement intellectuel. Elle devient alors une critique et une historienne d’art réputée, spécialiste de l’art français.

Mark Pattison meurt en 1884. Un an après, Emily épouse Sir Charles Dilke, l’un des deux chefs (avec Joseph Chamberlain) du radicalisme britannique. Depuis longtemps elle-même professait des opinions politiques radicales, et les réformes sociales ne lui faisaient pas peur. Son mariage avec un homme politique de premier plan lui offre donc maintenant des possibilités d’agir.

Depuis longtemps Lady Dilke s’intéressait aux revendications féministes. Membre de plusieurs associations féminines, elle œuvre tout spécialement dans la ligue féminine de protection et de prévoyance (Women’s Protective and Provident League), organisme fondé par Emma Paterson et qui donne naissance en 1891 à la Ligue pour les syndicats féminins, Women’s Trade Union League, A la mort d’Emma Paterson c’est Lady Dilke qui devient la responsable principale du mouvement (plus d’une fois elle représente la W.T.U.L. au congrès annuel des Trade Unions), et jusqu’à sa propre mort, elle ne cesse de lutter pour une plus grande participation des femmes à l’action syndicale.

Femme d’un grand courage et d’un grand idéalisme, collaborant étroitement aux activités réformatrices de son mari, Lady Dilke annonce, peu de temps avant sa mort, qu’elle a décidé d’adhérer à la cause du socialisme qui lui paraît être l’espoir de l’avenir.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article75401, notice DILKE Emily Francis, Lady, version mise en ligne le 12 décembre 2009, dernière modification le 12 décembre 2009.

ŒUVRE : « Benefit Societies and Trade Unions for Women », Fortnightly Review, juin 1889 (Sociétés de secours mutuel et syndicats féminins). — « The Corning Elections in France », ibid, septembre 1889 (les prochaines élections en France). — The Book of the Spiritual Life, with a Memoir of the Author by the Rt. Bon. Sir C. W. Dilke, Londres, 1905 (Le livre de la vie spirituelle, avec une notice sur l’auteur par sir Charles Dilke) ; ont été traduits en français : Histoire de la Renaissance artistique en France (1879), et Claude Lorrain d’après des documents inédits (1884).

BIBLIOGRAPHIE : S. Gwynn et G.M. Tuckwell, The Life of the Rt. Hon. Sir Charles W. Dilke, M.P., Londres, 1917. — Dictionary of National Biography, 1901-1911. — M.A. Hamilton, Women at Work : a brief introduction to trade unionism for women, Londres, 1941. — Roy Jenkins, Sir Charles Dilke, A Victorian Tragedy, Londres, 1958. —B. Askwith, Lady Dilke : a biography, Londres, 1969. — J. Bellamy et J. Saville (éd.), Dictionary of Labour Biography, t. III.

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