FOOT Michael Mackintosh

Né le 23 juillet 1913 à Plymouth, Devon ; homme politique travailliste.

Michael Foot est issu d’une famille aisée de tradition libérale. A son tour, il s’intéresse très jeune à la politique mais c’est le socialisme qui l’attire. Pendant ses années d’étudiant à Oxford, il est président de l’Oxford Union, pépinière des hommes politiques britanniques. En 1935, Foot se présente aux élections législatives comme candidat travailliste à Monmouth, mais sans succès. Sa carrière de parlementaire ne débutera qu’après la Deuxième guerre mondiale.

Brillant journaliste, il collabore à l’hebdomadaire Tribune, que lance la gauche travailliste, et en 1942 il occupera durant quelques mois la fonction de rédacteur en chef de l’Evening Standard, quotidien conservateur du groupe de presse Beaverbrook.

Pendant la guerre, Foot publie deux brochures éditées par Gollancz*, l’une intitulée « Le procès de Mussolini » dénonce la connivence des hommes politiques britanniques avec le fascisme italien ; l’autre « Brendan et Beverley » consiste en un dialogue imaginaire entre deux conservateurs haut placés. Toutes deux attestent du talent de Foot qui excelle aussi bien dans l’argumentation polémique que dans la satire mordante.

En 1945, Michael Foot est élu député de Devonport, à côté de Plymouth. A cette époque il fait partie du petit groupe des parlementaires étroitement liés à Bevan* et dont Tribune est l’organe. Directeur de l’hebdomadaire de 1945 à 1974, Foot en est également le rédacteur en chef de 1948 à 1952, puis de 1955 à 1960 (en 1955 il avait perdu son siège de député de Devonport). A la mort de Bevan, Foot recueille son héritage non seulement politique, mais électoral, puisqu’il est élu député de la circonscription d’Ebbw Vale, au pays de Galles. Lui-même écrit une importante biographie de Bevan où il retrace la carrière de l’homme qui avait été son héros.

Au Parlement, Foot n’a cessé d’être l’une des têtes de la gauche travailliste, conduisant plusieurs révoltes contre Wilson* et jouant le rôle de gardien de la conscience socialiste du Labour. C’est pourquoi il n’accepte aucun portefeuille ministériel dans le gouvernement travailliste entre 1964 et 1970. Mais en 1974, après le succès relatif du Labour aux élections, il renonce à sa position de back-bencher pour entrer au Cabinet comme ministre du Travail. De concert avec Jack Jones*, il est alors l’artisan de la politique du « contrat social ». Lorsque Wilson abandonne les fonctions de Premier ministre en mars 1976, Foot se présente comme candidat au poste de leader du parti, rassemblant derrière son nom les voix de la gauche, mais il est devancé par Callaghan*. Celui-ci, en formant son gouvernement, confie à Foot le poste de leader de la Chambre des Communes (avril 1976), poste dans lequel Foot, modérant ses inclinations personnelles, seconde loyalement les efforts du Premier ministre pour suivre une voie de réalisme prudent jusqu’aux élections de mai 1979. Après la défaite des travaillistes, il se retrouve dans l’opposition avec les fonctions de leader adjoint du Labour Party. Michael Foot succède en 1980 à J. Callaghan* à la tête du parti travailliste, mais n’arrive pas à lui imprimer une ligne claire et ferme. Sous sa direction, le Labour perd encore les élections de 1983. Aussi Michael Foot cède-t-il la place peu après à Neil Kinnock.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article75425, notice FOOT Michael Mackintosh, version mise en ligne le 12 décembre 2009, dernière modification le 12 décembre 2009.

ŒUVRES PRINCIPALES : Armistice, 1918-1939 (L’Armistice de 1918 à 1939), Londres, 1940. — en collaboration avec F. Owen et P. Howard, Guilty Men, 1940 (Les coupables de 1940), Londres, 1940. — The Trial of Mussolini (Le procès de Mussolini), Londres, 1943. — Brendan and Beverley an extravaganza (Brendan et Beverley, dialogue imaginaire), Londres, 1944. — en collaboration avec M. Jones, Guilty Men, 1957 : Suez and Cyprus (Les coupables de 1957, Suez et Chypre), Londres, 1957. — Aneurin Bevan, 1er volume, 1897-1945, Londres, 1962 2e volume, 1945-1960, Londres, 1973.

BIBLIOGRAPHIE : Who’s Who. — Dod’s Parliamentary Companion, 1978. — S. Hoggart et D. Leigh, Michael Foot : a portrait, Londres, 1981.

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