Né le 25 mars 1859 à Glasgow ; mort le 4 juin 1920 à Levenshulme, Manchester ; socialiste.
Le père de Bruce Glasier était marchand de bestiaux, mais lui-même choisit de devenir dessinateur d’art sur métaux. Très vite attiré par le socialisme, il a à peine vingt ans quand il commence à prendre la parole en public, à propos de la question sociale. À cette époque il soutient l’lrish Land League (ligue agraire irlandaise), et en 1883, on le trouve parmi les organisateurs de la campagne en faveur des idées d’Henry George.
En 1884, Glasier adhère à la Fédération social-démocrate (Social Democratie Federation, SDF) que vient de fonder Hyndman*. Mais au bout de quelques mois éclate une scission et Glasier suit le groupe animé par William Morris*, la Ligue socialiste (Socialist League). De fait, Glasier abandonne rapidement le socialisme révolutionnaire pour adopter des opinions plus modérées qui le conduisent à l’Independent Labour Party (Parti indépendant du travail, ou ILP), créé en 1893 et dont il est, avec sa femme, l’un des principaux animateurs. De 1905 à 1909, il remplace Keir Hardie* à la rédaction du Labour Leader, l’organe de l’ILP, ensuite, de 1913 à 1917, il est rédacteur en chef du mensuel du mouvement, la Socialist Review. Pendant la Première guerre mondiale, Glasier prend des positions pacifistes et se dépense par la plume comme par la parole au service de la cause antimilitariste.
Candidat malchanceux aux élections législatives de 1906, Glasier abandonne l’idée d’une carrière politique. Pour lui d’ailleurs, le socialisme est d’essence spirituelle comme il l’écrit dans son ouvrage « Le sens du socialisme » (The Meaning of Socialism) :
« Historiquement… le socialisme est plus proche du prosélytisme religieux que de la propagande politique. Il tire son idéal de l’exemple des prophètes, des apôtres, des saints, des mystiques, des hérétiques, bien plutôt que des hommes d’État, des théoriciens politiques et des économistes. Ses plus grands espoirs et ses plus nobles aspirations proviennent de ces esprits religieux… Le socialisme ne signifie pas seulement la socialisation de la richesse, il implique la socialisation de nos vies, de nos cœurs, de nous-mêmes. »
Sur cette voie Glasier n’a cessé d’être encouragé par sa femme Ka-tharine, née St John Conway (1867-1950), elle-même ardente apôtre du socialisme.
ŒUVRES PRINCIPALES : The Meaning of Socialism (Le sens du socialisme), Manchester, 1919. — William Morris and the Early Days of the Socialist Movement (William Morris et l’aube du mouvement socialiste), Londres, 1921.
BIBLIOGRAPHIE : L. Thompson, The Enthusiasts : a biography of John and Katharine Bruce Glasier, Londres, 1971. — K.O. Morgan, Keir Hardie : radical and socialist, Londres, 1975.