Né le 11 septembre 1862 à Crawford Priory, Fife, Écosse ; mort le 14 mai 1952 à Londres ; dirigeant syndicaliste.
« Alex » Gossip, entré en apprentissage chez un ébéniste à l’âge de quatorze ans, avait adhéré aussitôt au syndicat écossais des Ebénistes et Fabricants de chaises créé l’année précédente (United Operative Cabinet and Chairmakers’ Society of Scotland). Bientôt il y assume les fonctions de secrétaire à mi-temps. Il n’a pas encore vingt ans quand il épouse Isabella Neave qui va être associée à son activité politique pendant soixante ans. A partir de 1890, Gossip travaille en étroite collaboration avec Keir Hardie* (alors secrétaire du premier parti écossais du travail : le Scottish Labour Party. Avec Hardie il compte parmi les fondateurs du Parti indépendant du travail (Independent Labour Party, ILP) en janvier 1893.
Elu secrétaire de district de son syndicat, Gossip s’installe à Glasgow en 1896. Dix ans plus tard, il est choisi comme secrétaire général du syndicat unifié des Ouvriers du meuble, fondé en 1902 (National Amalgamated Furnishing Trades Association). Mais son activité ne se limite pas au syndicalisme. Avec sa femme, il a pris la tête, dès qu’il est arrivé à Glasgow, du mouvement pour « l’école du dimanche socialiste », alors en plein essor dans la région de la Clyde : ces Sunday schools visent à former des socialistes dès l’enfance et les Gossip continueront jusqu’à la fin de leur vie à s’intéresser à cet apostolat éducatif (en fait l’apogée du mouvement se situe dans les années 1900-1914, comme on peut le voir à la lecture du bulletin national, The Young Socialist).
Au cours de la Première guerre mondiale, Gossip se proclame pacifiste. Il acclame en 1917 la Révolution russe et pendant le reste de son existence il restera un ami indéfectible de l’Union soviétique. Pendant l’entre-deux-guerres, Gossip occupe une position à la gauche du mouvement ouvrier. Toujours membre du Labour Party, il appuie en de nombreuses occasions les positions défendues par le Parti communiste britannique. Au cours des années 1920, il milite activement au « Mouvement de la minorité » (National Minority Movement) lancé en 1924 puis, à partir de 1927, au sein de la ligue anti-impérialiste. Pendant les années 1930, on le voit soutenir successivement la « campagne pour l’unité » et le mouvement pour le « Front populaire ». En 1940, âgé de soixante-dix-huit ans, il abandonne ses fonctions syndicales après avoir occupé pendant trente quatre ans le poste de secrétaire général du syndicat des Ouvriers du meuble. Sa vie et son œuvre peuvent être considérées comme tout à fait caractéristiques de la gauche syndicale. Lui-même était un homme plein de chaleur, apprécié pour sa détermination, son intégrité et son désintéressement.
BIBLIOGRAPHIE : S. Harrison, Alex Gossip, Londres, 1962. — B. Simon, Education and the Labour Movement, 1870-1920, Londres, 1965. — Who was Who, 1951-1960. — J. Bellamy et J. Saville (éd.), Dictionary of Labour Biography, t. VII.