PILAT Marius

Par Jean-Pierre Bonnet

Né le 28 avril 1908 à Lyon (IIe arr.), mort le 3 janvier 1990 à Chambéry (Savoie) ; ouvrier professionnel cheminot ; résistant ; syndicaliste CGT révoqué en 1948.

Né dans une famille de cheminots, Marius Pilat avait été ouvrier métallurgiste et militant CGTU avant son service militaire, effectué de mai 1927 à novembre 1928. Il entra au PLM en juin 1929 comme ajusteur auxiliaire à Ambérieu (Ain), fut admis au cadre permanent en juillet 1930, puis muté à Chambéry (Savoie) en octobre 1931.
Durant la guerre, Marius Pilat entra très tôt dans la Résistance comme diffuseur de la presse clandestine (L’Humanité principalement). À partir de mars 1943, il assura d’importantes responsabilités dans le secteur de Chambéry. Sous le pseudonyme de Lavistat, il assurait la liaison entre l’état-major départemental des FTP, le commandement des FFI et le commandant des Milices patriotiques. De plus, il fut l’organisateur des convois qui permirent le passage au maquis de Champrobert (Savoie) de groupes de cheminots de Lyon et de Vénissieux (Rhône). À la Libération, il devint président du Comité de Libération de Chambéry-le-Vieux.
Secrétaire du syndicat des cheminots de Chambéry depuis 1945, Marius Pilat joua un rôle capital dans la grève de novembre-décembre 1947, ce qui entraîna sa révocation le 3 février 1948. De plus, poursuivi pour entrave à la liberté du travail, il fut condamné par le tribunal correctionnel à deux mois de prison avec sursis. Les interventions syndicales en faveur de sa réintégration furent sans effet, ainsi que les démarches provenant de milieux bien éloignés du syndicalisme. Ainsi, dans un courrier adressé en 1954 au ministre de tutelle, le député indépendant de Savoie Délachenal affirmait - non sans paternalisme - que Marius Pilat « est un brave homme digne d’intérêt », en insistant sur sa droiture et ses charges de famille. Marius Pilat ne sera réintégré qu’avec l’amnistie de 1981. Après sa révocation, il fit le reste de sa carrière professionnelle dans l’industrie privée où il travailla pendant vingt-cinq ans, d’abord comme manœuvre, puis comme ajusteur, enfin comme chauffagiste jusqu’en 1973.
Marié en janvier 1930 avec Joséphine Favier, ouvrière en usine puis femme de ménage, Marius Pilat était père de cinq enfants nés entre 1928 et 1944.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article7544, notice PILAT Marius par Jean-Pierre Bonnet, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 21 août 2019.

Par Jean-Pierre Bonnet

OEUVRE : Marius Pilat a écrit une autobiographie sous le titre Fils de cheminot, conservée dans les archives de l’UD-CGT de Savoie.

SOURCES : Arch. SNCF de Béziers. — Arch. Fédération CGT des cheminots. — Notes de Marie-Louise Goergen. — AD Isère 17 W 129 (notes de Jean-Paul Desetres, président de l’IHS-CGT-Savoie)

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