GRILLOT François

Par Jean-Pierre Besse, Jean Belin

Né le 23 juin 1901 à Curgy (Saône-et-Loire), mort le 27 juin 1972 à Dijon (Côte-d’Or) ; cheminot ; militant communiste et syndicaliste CGT de Côte-d’Or ; résistant au sein des FTP, commandant alias Germain, interrégional de l’Inter 28 (Marne, Aube, Yonne, Côte-d’Or, Saône-et-Loire) ; vice président de l’ANACR de Côte-d’Or.

François Grillot naquit au lieu dit Nanteuil à Curgy (Saône-et-Loire), son père, mineur, était décédé peu avant, sa mère, âgée de trente-six ans, était sans profession. Il était cultivateur à Sully (Saône-et-Loire) avant de s’engager dans la marine d’août 1919 à octobre 1922. Il vint ensuite sur Dijon pour être embauché comme mécanicien ajusteur à l’usine métallurgique Terrot. En octobre 1928, il rentra comme ajusteur à la Cie du PLM de Dijon-Perrigny et s’engagea à la CGTU et au Parti communiste.
François Grillot était le responsable de la section de Dijon de l’orphelinat national et des œuvres sociales des cheminots à partir de 1937. Après la défaite il participa à la reconstitution clandestine du PC et fut responsable de l’Organisation Secrète (OS) parmi les cheminots. Il fut parmi les premiers cheminots qui participaient à la filière qui organisa les passages de clandestins au travers de la ligne de démarcation. Menacé d’arrestation, il passa en novembre 1941 dans la clandestinité et participa à plusieurs actions de sabotage avec le groupe des cheminots du dépôt de Perrigny. Le 20 novembre 1942, recherché par les autorités françaises et allemandes, Grillot dut quitter la Côte-d’Or et devint membre de l’État major FTP de l’Yonne, sous le pseudonyme de « Commandant Germain ». Il fonda le groupe des sédentaires FTP de Ravières et dirigea ou organisa plusieurs sabotages à Migennes. Il détruit complètement l’usine de matériel dans cette ville, mis hors d’état de servir plus de 20 locomotives. Il y demeura jusqu’au 30 avril 1943. À cette date il fut promu dans la Marne. Sa sœur, Claudine Cadoux fut son agent de liaison. En juillet 1943, il paralysa définitivement les ateliers de réparation de la SNCF d’Epernay faisant sauter le transformateur principal et le compresseur de l’installation, évitant ainsi le bombardement prévu. Le 9 décembre 1943, il devint interrégional pour l’interrégion 28 qui regroupait les départements de l’Aube, de la Marne, de la Côte-d’Or, de l’Yonne et de la Saône-et-Loire. Il agissait surtout dans l’Aube, toujours sous le pseudonyme de Germain. Il mis sur pied des unités à la tête desquelles il participa aux combats de la Libération, mettant hors de combat plus de 3000 officiers et soldats ennemis.
Après la guerre, François Grillot fut quelque temps chef de bureau aux FFCI à Dijon puis reprit son travail à la SNCF. Il fut l’un des dirigeants nationaux de l’orphelinat de la SNCF et membre du bureau du syndicat CGT des cheminots de Dijon pendant plusieurs années. Il se maria le 2 juin 1923 à Dijon avec Léonie Roze avec laquelle il eut une fille, Denise née en 1924 à Dijon. Il était chef de brigade d’ouvriers de 2e classe au dépôt de Dijon-Perrigny avant son admission à la retraite en 1956. Il était domicilié au 13 rue de l’Arquebuse à Dijon. Lors de son décès, il était vice président de l’ANACR de Côte-d’Or. Il fut homologué capitaine FFI et reçu la Médaille de la résistance en juillet 1946. Il avait été élevé au grade de Chevalier de la Légion d’honneur le 22 juillet 1946.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article75472, notice GRILLOT François par Jean-Pierre Besse, Jean Belin, version mise en ligne le 26 juillet 2021, dernière modification le 26 juillet 2021.

Par Jean-Pierre Besse, Jean Belin

SOURCES : Arch. ONAC de la Côte d’Or. — Archives de la SNCF, 0118LM0055-001. — Le journal de la Résistance, octobre-novembre 1972. — Arch. Dép. de Saône-et-Loire, fiche de recrutement, état civil. — Arch. Dép. de Côte-d’Or, état civil, recensement de la population. — Renseignements fournis par Joël Drogland et Jean-Pierre Husson. — Résistance en Côte-d’Or, Gilles Hennequin, tome 1, édition de 1987. — Les communistes dans la Résistance en Côte-d’Or, édition de 1996. — Le Travailleur de l’Yonne – Côte-d’Or, 6 mai 1937. — Vous m’avez fait pleurer tous les jours, Daniel et Jean Pierre Millot, octobre 2020, Imprimerie Moderne Le Creusot. — Les cheminots dans la Résistance en Côte-d’Or pendant la seconde guerre mondiale (1940-1944), Fabrice Perron, mémoire de maîtrise, 1992.

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