HÉBERT Marcelle, Julienne

Par André Caudron

Née le 28 février 1914 à La Madeleine (Nord), morte le 23 mars 2007 à La Madeleine ; dactylo ; présidente de la fédération JOCF de Lille (Nord, 1936), permanente régionale de la JOCF (1938-1942), permanente du Mouvement populaire des familles (1944-1948), cofondatrice de la Fédération nationale des maisons de vacances populaires (1951).

Issue d’une famille modeste de la banlieue lilloise, Marcelle Hébert était la fille d’un tonnelier de la manufacture des tabacs, petit fonctionnaire, et d’une femme de ménage. Dernière de leurs trois enfants, élève de l’école publique, elle obtint le certificat d’études primaires en juin 1926, à l’âge de douze ans et demi, puis entra chez un tailleur comme apprentie couturière. Son père aurait aimé qu’elle devînt institutrice, mais elle redoutait trop les examens et préférait travailler tout de suite. Trois ans plus tard, changeant d’orientation professionnelle, elle fut embauchée dans une imprimerie où elle occupa un poste de dactylo.

À la même époque, sollicitée par des jeunes filles rencontrées dans les œuvres paroissiales, elle participa au lancement de la Jeunesse ouvrière chrétienne féminine (JOCF) dans sa commune natale. La section comprenait une soixantaine de membres, ouvrières du textile aux dures conditions de travail pour la plupart, quand Marcelle Hébert, qui fréquentait les cercles d’études, fut nommée présidente en 1931. De 1936 à 1938, elle présida la fédération de Lille de la JOCF dont elle fut ensuite la propagandiste à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). Puis elle se retrouva permanente régionale avec la charge des fédérations de Lens, Béthune (Pas-de-Calais), Saint-Quentin et Laon (Aisne), jusqu’en 1942.

Au lendemain de la Libération, Marcelle Hébert assura pour quatre ans la permanence du Mouvement populaire des familles (MPF) à Lille. À partir de 1949, elle se consacra au développement de maisons familiales de vacances populaires et prit bientôt des responsabilités dans la fédération qui venait de se créer pour regrouper ces institutions nouvelles à l’échelon national (1951). Leur objectif était de permettre aux familles ouvrières de partir se reposer pendant les congés payés malgré de maigres budgets. Il était demandé à chacun de mettre la main à la pâte pour la vaisselle, l’épluchage des légumes, l’entretien des salles communautaires. En 1947, il existait en France trente-deux maisons de ce type et pendant cette année dix mille personnes y avaient séjourné. Sur le plan régional, le premier centre de vacances populaires fut ouvert à Laifour (Ardennes). Il y en eut d’autres, une dizaine au total, à Chéreng, Dunkerque (Nord), Saint-Michel-Sougland, Vailly-sur-Aisne (Aisne), Condette, Wimille, Sangatte (Pas-de-Calais), Launois-sur-Vence (Ardennes), etc.

Marcelle Hébert, devenue plus tard salariée de l’industrie du cinéma, figurait autour de 1959 parmi les promoteurs d’un syndicat CFTC, devenu CFDT en 1964, dans ce secteur professionnel. En 1965, les fonctions d’intendante d’une maison de vacances lui furent confiées à Soultzeren (Haut-Rhin), mais elle retrouva le Nord dès l’année suivante, ayant accepté un emploi d’« aide au prêtre », autrement dit de gouvernante, auprès de l’abbé Noël Caudron, curé de Mons-en-Barœul. Elle le suivit quand celui-ci, en 1974, fut nommé vicaire général chargé des zones rurales du diocèse de Lille, en résidence à Cassel. Lorsque ce dernier se retira en 1991, Marcelle Hébert regagna le petit logement de son enfance, dans une modeste « cité » de La Madeleine, avant d’entrer dans une maison pour personnes âgées, tenue dans cette commune par les Petites Sœurs des pauvres. Elle les assista dans leur gestion aussi longtemps que possible.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article75531, notice HÉBERT Marcelle, Julienne par André Caudron, version mise en ligne le 21 décembre 2009, dernière modification le 8 septembre 2010.

Par André Caudron

ŒUVRE : « Les maisons familiales de vacances populaires du Nord », Cahiers du GRMF, n° 5, Villeneuve-d’Ascq, 1988.

SOURCES : Léon-Noël Berthe, JOC je te dois tout, Les Éditions Ouvrières, 1980. — André Caudron, Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, 4, Lille Flandres, Beauchesne, 1990. — Notes de Marcelle Hébert. — État civil de La Madeleine.

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