LAFFITTE Jean. Pseudonyme à Moscou : LAFONT (DBK)

Par Claude Pennetier

Né le 24 mars 1910 à Agnac (Lot-et-Garonne) ; ouvrier pâtissier puis permanent et écrivain ; militant communiste de la région parisienne ; élève de l’ELI ; résistant.

Né à Agnac dans une famille de meuniers, Jean Laffitte, élevé par sa mère, coiffeuse, quitta l’école primaire à quatorze ans pour faire son apprentissage de pâtissier à Bordeaux. Devenu ouvrier, il prit sa première carte syndicale à la CGTU en 1927, adhéra au Comité de lutte contre la guerre en 1932 puis au Parti communiste en juillet 1933.

Bien que ses différentes notices biographiques et autobiographiques n’en fassent pas état, il fit partie de la vingtaine d’élèves français de l’École léniniste internationale de Moscou pendant la période octobre 1935-février 1937. « Très développé politiquement, a eu de grands succès dans ses études » notait le responsable de l’école. Il y était évalué comme suit. « Académique : très bon, politique très bon social très bon liaison masse très bon défaut sans qualités particulières : agitateur, rédacteur, organisation, artistique ». Ce fut la dernière école du Komintern pour les militants français.

Jean Laffitte fut appelé, début 1937, à un poste de permanent. Jacques Duclos* le prit comme secrétaire politique jusqu’en septembre 1939. Laffitte habitait alors Montreuil et siégeait au bureau de la Région Paris-Est.

Prisonnier de guerre, évadé en décembre 1940, il reprit contact avec la direction clandestine du Parti communiste et fut, jusqu’au mois de février 1941, le responsable politique du triangle de l’interrégion parisienne (neuf régions réparties sur les trois départements de la Seine, Seine-et-Oise et Seine-et-Marne). Il participa ensuite à la constitution du Front national et des premiers groupes FTP dans la région parisienne.

Au mois de février 1942, après l’arrestation de Félix Cadras qui était son responsable immédiat, il le remplaça comme secrétaire à l’organisation pour la zone occupée, en contact direct avec Jacques Duclos* et Benoît Frachon*. La Brigade spéciale l’arrêta le 14 mai 1942 à son domicile clandestin de Saint-Mandé. Interné à la Santé, à Fresnes puis à Romainville, il fut déporté à Mauthausen en mars 1943 et sortit du camp d’Ebensee le 6 mai 1945.

Collaborateur du comité central du Parti communiste et particulièrement de Jacques Duclos*, Jean Laffitte publia, à partir de 1946, de nombreux livres ayant pour thème principal la Résistance et la Déportation.
De 1949 à 1956, il occupa, sous la présidence de Frédéric Joliot-Curie, le poste de secrétaire général du Comité mondial puis du Conseil mondial de la Paix. Ses romans furent considérés comme des modèles du « réalisme socialiste » et furent l’objet de critiques élogieuses dans La Pensée et La Nouvelle Critique. De nombreuses traductions parurent en URSS et dans les démocraties populaires.

Sa première épouse, Madeleine Laffitte,mourut au camp d’Auschwitz-Birkenhau en 1943. Jean Laffitte épousa en seconde noce, en 1946, Georgette Cadras qui était la sœur de Félix Cadras, fusillé en 1942.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article75603, notice LAFFITTE Jean. Pseudonyme à Moscou : LAFONT (DBK) par Claude Pennetier, version mise en ligne le 31 décembre 2009, dernière modification le 16 décembre 2020.

Par Claude Pennetier

SOURCES : RGASPI, 495 270 291, 517 1 1113, RGASPI, 531 1 176, liste de 34 élèves dont le passeport a expiré, avril-novembre 1936. — Notice par Cl. Pennetier, DBMOF.

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