LATARGET Raymond. Pseudonyme à l’ELI : DESVIGNES (version DBK)

Par René Lemarquis, Claude Pennetier

Né le 17 juillet 1911 à Laon (Aisne), mort le 2 septembre 1946 à Jouy-en-Josas (Seine-et-Oise) ; dirigeant régional puis national de la Jeunesse communiste avant 1939 ; élève de l’ELI ; membre suppléant du comité central du PCF en 1945.

Raymond Latarget, photographie de sa fiche de police sous l’Occupation
Raymond Latarget, photographie de sa fiche de police sous l’Occupation

Raymond Latarget était le fils d’Alexis Latarget, retraité des PTT et membre du PC depuis le congrès de Tours, et d’une mère qui cultivait un jardin maraîcher. Après l’école primaire, il fut élevé de treize à seize ans à l’école pratique de Laon et obtint un certificat d’études pratiques industrielles. Il commença à travailler en octobre 1928 comme apprenti menuisier puis fit son service militaire d’octobre 1932 à octobre 1933.

Raymond Latarget affirmait, dans son autobiographie du 31 août 1935, avoir eu « l’Humanité dans ses mains » depuis l’âge de huit ans et demi mais il adhéra en 1931 à la section de Laon des Jeunesses socialistes « en accord avec le PC [car] il n’y avait pas de JC à Laon ». Il devint sociétaire de la section puis, en février 1932, secrétaire départemental de l’Aisne. Au congrès national de Clermont-Ferrand des JS de cette année, il s’éleva contre le rapport moral de René Dumon et démissionna le 5 mai 1932, entraînant la majorité des adhérents d’Athies-sous-Laon dans l’adhésion à la Jeunesse communiste entre les deux tours des élections législatives. À partir de cette date, il milita aux JC, sauf pendant son service militaire, et au PC auquel il adhéra le 1er janvier 1935.

Il participa au 7e congrès national des Jeunesses communistes à Montigny-en-Goëlle (11-15 juin 1932) comme délégué de la région Nord-Est. Nommé secrétaire de la région Aisne-Marne, il fut délégué au congrès d’Ivry en février 1934. En juin de cette année, il suivit une école du Parti d’un mois. Il fut ensuite élu secrétaire de Paris-Ville des JC jusqu’en avril 1935 puis participa à la direction nationale de la fédération des Jeunesses communistes soit à l’administration, soit dans des réunions de propagande. Après avoir travaillé à la coopérative la Famille Nouvelle, il devint permanent rétribué par l’organisation. Il faisait partie de la cellule Clignancourt des JC et de la cellule Championnet du PC.

Après s’être rendu à Moscou en octobre 1935 pour suivre les cours de l’École léniniste internationale sous le nom de Desvignes, il fut à son retour en mars 1936 nommé secrétaire adjoint des JC et, en août 1938, il fit partie de la délégation française au IIe congrès mondial de la Jeunesse, à Vassar College (New-York). Il fut également secrétaire (« jeunes ») du Comité d’Amsterdam et du SRI (Secours rouge international).

En 1938, le Conseil exécutif de l’Internationale communiste des jeunes (ICJ) avait prévu le séjour à Moscou d’un dirigeant de la Jeunesse communiste française pour un travail prolongé. Léonce Granjon était prévu pour ce détachement. Or, dans une lettre du 15 octobre 1938, le secrétaire du Comité exécutif, Michel Wolff, qui avait préparé les visas pour Granjon et sa famille s’étonnait auprès de G. Cogniot* de leur remplacement par Latarget et lui demandait la cause de ce changement. Cogniot* répondait qu’il ignorait tout de cette question mais qu’il pouvait assurer « que le camarade Latarget est un très bon camarade parfaitement capable ». Le 10e congrès des JC tenu à Paris en mars 1939 fut marqué par le renouvellement de la direction et le renforcement du pouvoir de Victor Joannès*, André Leroy et R. Latarget.
La déclaration de la Seconde Guerre mondiale le surprit alors qu’il était à Moscou avec Julien Airoldi* et Raymond Guyot*. Ils revinrent en France en passant par Stockholm vers le 7 ou le 8 septembre.

D’après le témoignage de Raymond Barbé (Laffaurie) — qui avait demandé à Latarget de prendre la direction du PC clandestin dans le Var et les Alpes-Maritimes avant son arrestation le 19 octobre — Latarget fut désigné pour le remplacer à Marseille, sous les ordres de Caresmel*, et se trouva donc responsable unique de la Région marseillaise de la fin décembre 1940 au début avril 1941. Pendant l’hiver 1940-1941, il rencontra Jacques Duclos*. Il fut condamné à mort par contumace par la section spéciale du Tribunal militaire permanent de la 15e division militaire.

Le 10e congrès du PCF (Paris, 26-30 juin 1945) le désigna comme membre suppléant du comité central.

Victime d’un accident d’avion, il mourut le 2 septembre 1946.

Il avait trois enfants, un fils né en 1939 à Moscou, un autre né en 1944 en Normandie, et une fille, Raymonde, épouse Doizié.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article75606, notice LATARGET Raymond. Pseudonyme à l'ELI : DESVIGNES (version DBK) par René Lemarquis, Claude Pennetier, version mise en ligne le 31 décembre 2009, dernière modification le 27 novembre 2011.

Par René Lemarquis, Claude Pennetier

Raymond Latarget, photographie de sa fiche de police sous l'Occupation
Raymond Latarget, photographie de sa fiche de police sous l’Occupation

SOURCES : RGASPI 495 270 41 (autobiographies des 3 février 1934 et 31 août 1935) ; questionnaire d’entrée en URSS du 25 octobre 1935 ; lettre du secrétaire du CE de l’ICJ, Michel Wolf, à Georges Cogniot du 15 octobre 1938 ; 531 176. — Note de Sylvain Boulouque. — Notice par A. Olivesi dans le DBMOF. — Notes de Raymonde Latarget-Doizié.

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