RAVACHOL Claudius, André

Par Jean Nizey, avec reprise de René Danti et Jean-Paul Bénetière

Né le 3 février 1922 à Saint-Étienne (Loire), mort le 4 mai 2011 à Saint-Étienne ; typographe ; secrétaire général de la JOC de 1946 à 1947 ; militant de la CFTC, puis de la CGT ; président de la Fédération nationale des malades, infirmes et paralysés (FNMIP) ; membre du bureau national de la Fédération nationale des accidentés du travail et des handicapés (FNATH).

Claudius Ravachol
Claudius Ravachol

Le père de Claude Ravachol était magasinier aux Houillères, et sa mère, employée de bureau aux Teintureries Chambeyron (Groupe Gillet-Thaon), l’un et l’autre étaient des catholiques pratiquants, plutôt traditionnels. Le père se tourna vers la CFTC après avoir adhéré à la CGT en 1936 ; il était proche du MRP à la Libération.

Claudius Ravachol fit un apprentissage de typographe à l’école professionnelle Sainte Barbe. En 1938, il participa à la fondation d’une section jociste dans son quartier de La Rivière. En 1940, on lui confia des responsabilités fédérales et, de 1941 à 1944, il fut président de la Fédération jociste de Saint-Étienne. En 1942, il fut envoyé aux Chantiers de Jeunesse. Il échappa au STO grâce à l’aide de deux membres du Service Départemental du Travail avant d’être affecté à la MAS de Saint-Étienne où il participa à la diffusion de Témoignage Chrétien en lien avec les « équipes chrétiennes » de résistance. Après la Libération, en 1944 il relança la CFTC à la MAS dans un climat d’affrontement difficile avec la CGT.

Cette même année, il devint permanent régional de la JOC pour les départements de la Drôme et de l’Ardèche. Il fut permanent national en 1945, puis, secrétaire général de la JOC dans les années 1946-1947. Il quitta ses responsabilités nationales au moment de son mariage avec Jeanne Besson en septembre 1947. Ils adhérèrent alors tous les deux au Mouvement Populaire des Familles (MPF).

De janvier 1948 à septembre 1949, puis d’octobre 1951 à octobre 1953, Claudius Ravachol fut hospitalisé à l’hôpital héliomarin de Hyères (Var) pour traitement d’un mal de Pott. En 1951, il entra au quotidien stéphanois La Tribune comme correcteur, et, dès cette année, il fut élu au conseil syndical typographique (CGT) de Saint-Étienne où il sera constamment réélu jusqu’à son départ en retraite.

En 1955, il devint membre du bureau du Syndicat du Livre (CGT) dont il était adhérent depuis 1947. Il en sera secrétaire général adjoint jusqu’en 1975. À l’intérieur de l’entreprise, son activité syndicale le conduisit à être secrétaire du comité d’entreprise de la Tribune, puis membre du comité central d’entreprise du Progrès lors du rachat de la Tribune par le quotidien lyonnais. Il fut président de la Mutuelle d’entreprise du journal de 1955 à 1965, ce qui l’amena à participer au comité départemental de la Mutualité d’entreprises.

Claudius Ravachol, dans ses responsabilités à la CGT du Livre, manifesta toujours un souci actif d’indépendance syndicale et d’unité syndicale. C’est pourquoi il participa au Comité départemental « du PUMSUD » (pour un Mouvement Syndical Uni et Démocratique) dont l’initiative au plan national revient à Denis Forestier (FEN), Aimé Pastre (CGT) et Roger Lapeyre (FO) en 1957 et à la « Table Ronde Syndicaliste » constituée dans le département de la Loire entre les UD CFTC, CGT-FO, la FEN et la CGT du Livre en 1958. Les organisations citées firent vivre ensemble le Groupement Intersyndical d’Éducation et de Culture Ouvrière qui organisait des conférences et des sessions de formation.

Durant son séjour à l’hôpital de Hyères, il avait fondé une section de la Fédération Nationale des Malades. Par la suite, ce souci le conduisit à s’investir de façon constante et importante dans les associations qui s’intéressaient aux problèmes des malades et des handicapés. Ainsi, de 1953 à 1975, il fut conseiller national de la Fédération nationale des malades (FNM). À partir de 1955, il fut élu président de la Fédération nationale des malades, infirmes et paralysés (FNMIP). En 1975, il quitta la FNMIP avec une partie de ses adhérents et de ses responsables pour rejoindre la Fédération des mutilés du travail (FMT) qui devint en 1985 la Fédération nationale des accidentés du travail et des handicapés (FNATH). Après en avoir été administrateur, Claude Ravachol devint membre du bureau fédéral en 1983, avant d’être nommé membre honoraire en 1988.

Il fut également le créateur et le président de l’Association pour la rééducation professionnelle et la promotion professionnelle et sociale des handicapés (AREPSHA) de 1963 à 1976, avant de rester membre de son bureau. Cette Association gère à Saint-Étienne un ensemble cohérent pour la rééducation et l’insertion des handicapés ; orientation, rééducation, atelier protégé, reclassement professionnel, logement et accompagnement social.

Dans le domaine politique, il fut membre du Parti socialiste unifié (PSU) fondé en 1960. Dans la même période, il fut président du Centre d’études socialistes créé à Saint-Étienne par des militants du PSU ou proches du PSU dont l’activité consistait à organiser des conférences publiques, des cycles de formation, et à éditer la publication mensuelle Loire-Information. Il fut également membre pour une courte période du Parti socialiste et continua à jouer un rôle dans la vie politique locale jusqu’aux élections municipales de 2008 à Saint-Étienne où il fut sollicité sur les thématiques du handicap par l’équipe du candidat et futur maire Maurice Vincent.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article75613, notice RAVACHOL Claudius, André par Jean Nizey, avec reprise de René Danti et Jean-Paul Bénetière, version mise en ligne le 2 janvier 2010, dernière modification le 11 mai 2015.

Par Jean Nizey, avec reprise de René Danti et Jean-Paul Bénetière

Claudius Ravachol
Claudius Ravachol

ŒUVRE : Claudius Ravachol a collaboré à de nombreuses publications : La Jeunesse Ouvrière (hebdomadaire de la JOC), Monde Ouvrier (journal du MPF), les Cahiers du Travail (publication de l’Institut de culture ouvrière), la Révolution Prolétarienne, Vers la Vie, Le Mutilé du travail. Il a rédigé des brochures du Centre de Culture Ouvrière (CCO), comme Histoire du mouvement Syndical en France, … Études sur l’entreprise. Enfin, il a participé à la rédaction de l’ouvrage de Thomas Suavet : Dictionnaire Économique et Social, Les Éditions Ouvrières, 1969.

SOURCES : Pierre Héritier, Roger Bonnevialle, Jacques Ion, Christian Saint-Sernin, : 150 ans de luttes ouvrières dans le Bassin Stéphanois, Le Champ du Possible, Saint-Étienne, 1974. — Renseignements communiqués par l’intéressé à Jean Nizey. — Entretiens de Janette et Claudius Ravachol avec Jean-Paul Bénetière les 26 septembre, 16 octobre et 5 novembre 2007. — Hommages rendus à Claudius Ravachol lors de son enterrement par René Danti du Livre-CGT et Jean-Pierre Monier de la FNATH. - Etat civil : père employé de commerce, mère sans profession ; marié le 11 septembre 1947 à Saint-Etienne avec Marcelle Besson.

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