RAVACHOL Jeanne [née BESSON Jeanne, Marcelle]

Née dans une famille d’agriculteurs dont la mère éleva ses cinq enfants, en travaillant comme femme de ménage, après la mort du père des suites de la guerre, Jeanne Ravachol travailla trois ans comme employée de maison puis occupa divers emplois dans l’industrie textile, à Saint-Etienne. En même temps, elle découvrit la JOCF, où on lui confia assez vite des responsabilités fédérales.

En 1944, alors qu’elle était au chômage, la JOCF l’envoya travailler à la Manufacture d’armes de Saint-Étienne, où se trouvait un effectif de 9000 personnes, pour y lancer la JOC et y développer "l’action au travail". En 1947, elle épousa Claudius Ravachol. Elle accompagna son mari, hospitalisé à Hyères ; là, elle fut embauchée à l’hôpital, mais bientôt licenciée pour tentative de création d’une section syndicale. Elle avait participé à la relance de la CFTC dans un climat d’affrontement difficile avec la CGT.

En 1952, elle fut employée à l’entreprise Manufrance, à Saint Étienne, où se déroula la suite de son activité professionelle (1952-1978).

Cette vie professionnelle s’accompagna d’un fort investissement syndical, à la CFTC dès 1939, puis à la CFDT :, elle fut notamment présidente de l’Union départementale de la CFDT, de 1967 à 1971.

Dès 1954, elle avait créé une section syndicale CFTC dans les bureaux et magasins de Manufrance. elle fut élue déléguée du personnel, membre du comité d’entreprise, et elle représenta ce comité d’entreprise au conseil d’administration de Manufrance de 1960 à 1978. Comme responsable CFDT, elle contribua à l’animation de la grande grève de 1969, motivée par la mauvaise gestion et un look-out de mille personnes, et marquée par une occupation des locaux pendant trois semaines.

En tant que responsable de la CFDT à Manufrance, elle mena des luttes pour l’amélioration des conditions de travail des employés des livraisons, elle obtint la signature d’une convention pour le personnel des commerces et des bureaux, elle participa à l’animation des grèves en 1968 et en 1969. Cette dernière grève, motivée par le mécontentement des travailleurs sur les salaires et les conditions de travail entraîna le lock-out de l’entreprise et le licenciement de mille personnes. Elle donna lieu à une occupation des locaux pendant trois semaines et permit de revenir sur les licenciements, mais n’aboutit pas à une véritable augmentation des salaires, ni à une amélioration de la gestion de l’entreprise qui connut une crise aboutissant à sa liquidation le 22octobre 1980, Jeanne Ravachol ayant été mise en préretraite en 1978 dans le cadre d’un « plan social »

De 1962 à 1967, elle fut élue au conseil d’administration de la caisse primaire de Sécurité Sociale de Saint-Étienne. De 1965 à 1970, elle fut administratrice du Bureau d’aide sociale de Saint-Étienne. Elle fit également partie du conseil d’administration de l’ASSEDIC de 1882 à 1992 avant d’être membre du tribunal du contentieux de l’incapacité jusqu’en 2002.

Au plan politique, elle fut membre du PSU, puis du Parti Socialiste pendant quelques années. Elle avait été candidate aux élections municipales de 1959 à Saint-Étienne sur une liste d’Union des Forces Démocratique (UFD) composée dans sa majeure partir de chrétiens orientés vers la « nouvelle gauche ».