Par Claude Pennetier
Née le 5 novembre 1902 à Paris (VIe arr.), morte le 15 juin 1985 à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) ; ouvrière métallurgiste ; militante communiste ; élève de l’École léniniste internationale.
Lucienne Lesaint était la fille d’un ouvrier manœuvre métallurgiste [cocher sur l’acte de naissance] et d’une mère brocheuse [relieuse sur l’acte de naissance], tous deux sympathisants communistes mais « ayant plutôt une tendance anarchiste » (autobiographie), et la sœur d’Albert Lesaint. Elle commença à travailler en 1915 dans la métallurgie et se maria le 2 mai 1925 à Bagneux avec Charles Tissier. Son adhésion au Parti communiste date de 1927.
En 1928, membre de la section féminine de la région parisienne, elle était responsable « aux femmes » pour la région parisienne. Le 31 octobre 1929, elle partit d’Ostende à bord du Roudzoutak pour participer au 12e anniversaire de la Révolution russe.
La conférence des Jeunesses communistes réunie le 9 février 1930 l’élut au comité régional. Employée au siège du Parti communiste, rue Lafayette (Xe arr.), elle fut élue, en mars 1930, membre de la commission exécutive de l’Union syndicale unitaire des travailleurs de la Métallurgie de la Région parisienne.
Elle suivit les cours de l’école élémentaire régionale en juillet 1929 et en janvier 1930 et de l’école centrale d’agit-prop en mars 1930 et fut notée de la manière suivante : « camarade très dévouée, très active, bonne agitatrice. Sait travailler à l’usine. Très faible expérience du travail de direction. Très faible expérience du travail politique à l’intérieur du Parti. »
Elle habitait en 1932 rue des Peupliers dans le XIIIe arr. et militait au sous-rayon communiste de cet arrondissement. Lucienne Lesaint fut plusieurs fois déléguée à des conférences régionales (Clichy, La Bellevilloise...).
Adhérente à l’Association fraternelle des femmes contre la guerre, elle fut arrêtée plusieurs fois pour distribution de tracts révolutionnaires.
Elle fut élève à l’École léniniste internationale, à Moscou, de 1930 à 1931. Après trois contingents de trois ans, c’était le premier contingent d’un an, comprenant sept militants : Cyprien Quinet, André Izaute, Gabriel Roucaute, Étienne Gundram, Aubit, en fait Georges Obis, Édouard Meyer, Lucienne Lesaint. Les rapports notaient sa bonne capacité d’assimilation et ses qualités d’agitatrice et d’organisatrice : « A montré beaucoup d’intérêt pour les études. Elle a travaillé consciencieusement. Bonne camarade au point de vue politique. Dans ses interventions d’études et politiques, nulle déviation de la ligne du parti, mais une certaine timidité qu’elle devra vaincre à l’avenir. Le séjour à l’école a certainement rehaussé son niveau, mais son état de santé ne lui a pas permis d’en profiter plus. Très disciplinée. Elle a rempli très consciencieusement les fonctions dont elle a été chargée (société des mis de l’Enfance, propagande internationaliste, représentant à la chaire du mouvement ouvrier).
À son retour, elle s’attacha au travail parmi les chômeurs de la Région parisienne. Membre du comité régional de la Région parisienne du PC, elle fut nommée secrétaire du 6e Rayon et affectée à la cellule Citroën. Elle s’était liée à Moscou avec le militant belge Samuel Herssens dont elle eut un enfant en 1933. Elle l’épousa et milita à Bruxelles à ses côtés jusqu’à la guerre
Par Claude Pennetier
SOURCES : RGASPI, Moscou, 495 270 623, autobiographie du 16 mars 1932, 517 1 1111, 531 1 174. — Arch. Nat. F7/13127, 13771. — Arch. PPo. 321. — Bibliothèque marxiste de Paris, microfilm 453. — L’Appel des Soviets, n° 14, novembre 1929. — Notes de Jacques Girault. — Notes de Sylvain Boulouque. — État civil de Paris, pas de mention marginale du mariage avec Samuel Herssens en Belgique.