HUGHES Thomas

Né le 20 octobre 1822 à Uffington, Berkshire ; mort le 22 mars 1896 à Brighton, East Sussex ; écrivain.

Issu d’une famille bourgeoise, Thomas Hughes fait ses études au collège privé de Rugby et à l’université d’Oxford ; il s’inscrit au barreau à vingt-six ans. C’est l’époque où il sympathise avec le groupe des socialistes chrétiens qui a pris naissance au lendemain du grand rassemblement chartiste du 10 avril 1848. Des trois fondateurs, l’avocat J.M. Ludlow, et les pasteurs [Charles Kingsley75685] et F.D. Maurice, c’est ce dernier le cerveau du mouvement. Hughes souhaite particulièrement développer les associations de producteurs (sous forme de groupes de travailleurs mettant en commun leurs ressources dans des entreprises coopératives) et il restera leur champion jusqu’à sa mort.

Avec Ludlow, Hughes soutient le syndicat des mécaniciens dans le grave conflit qui, au début de 1852, oppose ceux-ci au patronat de la métallurgie et qui aboutit à un lock-out. Par la suite, chaque fois que l’occasion s’en présentera, les deux hommes s’efforceront de promouvoir la cause des trade-unions. En 1852 encore, Hughes dirige pendant quatre mois le Journal of Association, publication des socialistes chrétiens.

C’est en 1857 que Hughes publie son plus célèbre roman, Tom Brown’s Schooldays (Les années d’écolier de Tom Brown). Ce tableau de la vie scolaire dans une public school, pour lequel Hughes s’appuie sur son expérience de Rugby, devient rapidement un bestseller de l’Angleterre victorienne. Au cours de sa vie Hughes a d’ailleurs beaucoup écrit, publiant des romans, des biographies et des ouvrages religieux.

Au cours des années 1860, Hughes collabore régulièrement avec les syndicats. En particulier, avec Frédéric Harrison et le comte de Lichfield, il rédige le rapport minoritaire de la Commission royale des Trade Unions (1867-1869).

Lorsque éclate la guerre de Sécession, Hughes, comme tous les radicaux, prend parti pour les nordistes. Député de 1865 à 1874 (il représente d’abord à la Chambre des Communes la circonscription londonienne de Lambeth, puis celle de Frome dans le Somerset), il prend part à la campagne en faveur du droit de suffrage pour les ouvriers, campagne qui n’aboutit qu’à un succès partiel avec le vote du Reform Act de 1867.

Hughes continue de s’intéresser au mouvement coopérateur et c’est lui qui préside le premier Congrès national des coopérateurs en 1869. Il déplore toutefois l’accent mis sur les coopératives de consommation au détriment des coopératives de production qu’il avait encouragées au temps du socialisme chrétien.

Après 1880 Hughes adopte des positions plus conservatrices et combat résolument la politique libérale de Gladstone en Irlande.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article75660, notice HUGHES Thomas, version mise en ligne le 5 janvier 2010, dernière modification le 13 décembre 2010.

ŒUVRE : Tom Brown’s Schooldays (Les années d’écolier de Tom Brown), Londres, 1857. — The Cause of Freedom : Which is its Champion in America, the North or the South ? (La cause de la liberté en Amérique : qui en est le champion, le Nord ou le Sud ?), Londres, 1863. — Memoir of a Brother (Souvenir de mon frère), Londres, 1873. — A Manualfor Co-operators (Manuel des coopérateurs), en collaboration avec E.V. Neale, Manchester, 1881. — Vacation Rambles (Randonnées de vacances), Londres, 1895.

BIBLIOGRAPHIE : CE. Raven, Chtistian Socialism, 1848-1854, Londres, 1920. — E.C. Mack & W.H.G. Armytage, Thomas Hughes, Londres, 1952. — T. Christensen, Origin and History of Christian Socialism, 1848-1854, Aarhus, 1962. — B. Colloms, Victorian Visionaries, Londres, 1982.

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