JONES Creech [JONES Arthur Creech]

Né le 15 mai 1891 à Saint George, Bristol ; mort le 23 octobre 1964 à Londres ; député et ministre travailliste.

Fils d’un ouvrier d’imprimerie, Creech Jones quitte sa province dès l’âge de seize ans pour aller chercher du travail dans la capitale. Très vite attiré par le socialisme, il est élu à vingt-deux ans secrétaire de la Bourse du Travail de Camberwell et secrétaire local du Labour Party. Pendant la Première Guerre mondiale, Jones fait trois ans de prison comme objecteur de conscience ; il lit intensément pendant tout ce temps. Lorsqu’il est remis en liberté, il tâte de l’administration, puis entre au bureau de recherches fabiennes ; il devient enfin, en 1919, secrétaire du syndicat des transports (Transport and General Workers’ Union). Jusqu’en 1929, il se consacre aux tâches administratives, puis de 1929 à 1939, il assume le secrétariat de l’Association « Peuple et Voyage ».

Il n’a jamais cessé de militer au parti travailliste et de 1921 à 1928, on le trouve à l’exécutif de la Fédération londonienne du parti (London Labour Party). Il se présente sans succès aux élections législatives de 1929 et sa carrière parlementaire débute seulement en 1935 comme député de Shipley, West Yorkshire. Jones s’est intéressé de bonne heure aux questions coloniales ; à la fin des années 1920, il participe à l’association « Les amis de l’Afrique ». Aussi ses compétences sont-elles mises à profit : membre de la section Éducation du comité consultatif du ministère des Colonies de 1936 à 1945, il préside le bureau fabien des études coloniales de 1940 à 1944. C’est là que bien des réformes de la politique coloniale britannique ont été mises en chantier. En 1943-1944, Jones est vice-président de la Commission de l’enseignement supérieur pour l’Afrique occidentale. En même temps, il écrit plusieurs brochures et articles sur les questions coloniales.

De 1940 à 1945, Jones est le secrétaire parlementaire particulier d’Ernest Bevin*, ministre du Travail dans le gouvernement d’union nationale. Quand le Labour sort vainqueur des élections de 1945, Creech Jones occupe le poste de sous-secrétaire d’État aux Colonies dans le gouvernement Attlee* et en octobre 1946, il devient ministre des Colonies, hommage rendu à ses compétences en la matière. La même année, il est nommé privy councillor.

Jusqu’en 1950, date à laquelle il perd son siège, il est particulièrement chargé de développer la Corporation pour le développement des colonies (Colonial Development Corporation) et de préparer l’indépendance de Ceylan, première des colonies à population non européenne à parvenir à ce statut. La voie suivie pour Ceylan servira de modèle pour l’accession d’autres territoires coloniaux à l’indépendance.

Jones revient au Parlement en 1954 à l’occasion d’une élection partielle due à la disparition d’Arthur Greenwood*. Cependant, de 1950 à 1954, les responsabilités ne lui avaient pas fait défaut : c’est ainsi qu’il avait été administrateur d’une société de produits chimiques et de 1952 à 1954, président de la section Pacifique du British Council.

Par ailleurs, Jones n’a jamais limité son activité aux seules questions coloniales. Il a siégé au conseil d’administration du Ruskin Collège à Oxford et cumulé les vice-présidences : de la WEA (éducation ouvrière), de la Ramblers’ Association (société des randonneurs), de la société contre l’esclavage. On le trouve également parmi les créateurs de l’association des auberges de la jeunesse.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article75670, notice JONES Creech [JONES Arthur Creech], version mise en ligne le 5 janvier 2010, dernière modification le 5 janvier 2010.

ŒUVRE : Trade Unionism Today (Le syndicalisme aujourd’hui), Londres, 1928. — Labour’s Colonial Policy (La politique coloniale du Labour), Londres, 1947. — New Fabian Colonial Essays (Nouveaux essais fabiens sur les questions coloniales), Londres, 1959.

BIBLIOGRAPHIE : D.J. Goldsworthy, Colonial Issues in British Politics, 1945-1961 : from « colonial development » to « wind of change », Oxford, 1971. — P.S. Gupta, Imperialism and the British Labour Movement, Londres, 1975. — The Officiai History of Colonial Development, vol. 1 : The Origins of British Aid Policy, 1924-1945, Londres, 1980. — Who Was Who, 1961-1970. — Times, 24 et 27 octobre 1964. — Dictionary of National Biography, 1961-1970.

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