MAGNIEN Marius [MAGNIEN Baptiste, Louis, Jules dit Félix, dit Marius] (DBK)

Par Michel Dreyfus

Né le 13 juin 1903 à Digoin (Saône-et-Loire), mort le 21 février 1962 à Paris (XVIIIe arr.) ; membre du Parti communiste, rédacteur de politique extérieure à l’Humanité.

Ouvrier du bâtiment, venu très jeune au communisme, Marius Magnien fut un militant actif des Jeunesses communistes, secrétaire d’une cellule et appartint au comité national de cette organisationen 1926. Il suivit les cours de l’École léniniste internationale à Moscou, selon Albert Vassart*. Ses ses notes ont été conservées. Il aurait été appelé à la rédaction de l’Humanité par Florimond Bonte* en 1929. De juin à septembre 1929 il fut membre du comité central et c’est en cette qualité qu’il assista à la réunion secrète tenue le 9 juin 1929 au château d’Achères, réunion connue de la police qui en profita pour procéder à des arrestations. Magnien habitait alors à Ivry.

Dans les années qui suivirent, Magnien se spécialisa dans les questions de politique étrangère et notamment d’Extrême-Orient sur lesquelles il écrivit de nombreux articles dans l’Humanité et les Cahiers du bolchevisme. Il défendit aussi avec énergie les procès de Moscou, dénonçant le « trotskysme, section de la Gestapo » (Cahiers du bolchevisme, 1er octobre 1936) fustigeant les déclarations du socialiste belge L. de Brouckère « demandant pour les accusés des défenseurs venus de l’étranger » dans Le Populaire, attaquant O. Bauer, ce « vieil ennemi de l’URSS », etc. Selon G. Bourgeois (thèse, op. cit.), il aurait été, à la fin des années trente, l’un des membres de la rédaction de l’Humanité « les plus à l’écoute des Soviétiques ». Maurice Tréand*, dans un rapport de fin 1937, écrivait : « Magnien qui a constamment des liaisons avec des camarades russes, il serait peut-être bon aussi de voir si ces liaisons sont tous de bons camarades soviétiques » et proposait de le « vérifier » (fonds Manouilski*, 495 10a 16).

À partir de janvier 1943, Magnien succéda à Fernand Grenier* parti représenter le PC auprès du général de Gaulle à Londres, à l’Association France-URSS. Il rédigeait des notes sur ses écoutes des émissions de Radio-Moscou et tenait à jour les cartes des fronts soviétiques qu’il remettait à Auguste Gillot* et d’autres dirigeants communistes. Durant l’insurrection de Paris, en août 1944, il participa à la confection du premier numéro de l’Humanité puis continua pour ce journal de suivre les affaires d’Extrême-Orient au sujet desquelles il publia plusieurs livres. Rédacteur en chef de la politique extérieure de l’Humanité, avant de devenir collaborateur du comité central, il appartint également au comité de rédaction des Cahiers du communisme et de Démocratie nouvelle. Il mourut terrassé par une crise cardiaque en 1962.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article75678, notice MAGNIEN Marius [MAGNIEN Baptiste, Louis, Jules dit Félix, dit Marius] (DBK) par Michel Dreyfus, version mise en ligne le 5 janvier 2010, dernière modification le 5 janvier 2010.

Par Michel Dreyfus

ŒUVRE : La guerre en Mandchourie et le rôle del’impérialisme français. Dépècement de la Chine, agression antisoviétique, Paris, Bureau d’édition, 1932, 68 p. — Au pays de Mao Tsé Toung. Préface de Marcel Cachin*, Paris, Éd. sociales, 1952. — Le Tibet sans mystères, Paris, Éd. sociales, 1959. — Symphonies tibétaines. Préface de Léon Moussinac, Paris, Odéon Diffusion, 1964, 180 p. — Préface à Mao Tsé Toung, La stratégie de la guerre révolutionnaire en Chine, Paris, Éd. sociales, 1950, 120 p.

SOURCES : RGASPI, fonds Manouilski, 495 10a 16. — Notice par Michel Dreyfus, DBMOF.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable