MARCHAND René (version DBK)

Né en 1888, mort en 1950 ; journaliste en Russie ; rallié au bolchevisme et membre du Groupe communiste français de Moscou ; collaborateur du commissariat soviétique des Affaires étrangères ; devenu militant socialiste ; publiciste pro-soviétique après la Seconde Guerre mondiale.

Fils d’un procureur général d’Agen (Lot-et-Garonne), René Marchand partit à Saint-Pétersbourg comme correspondant du journal de son oncle, Gaston Calmette directeur du Figaro et du Petit Parisien quelques années avant la Première Guerre mondiale.

Réformé, il s’engagea dans l’armée russe et fut blessé en 1916 et fut mis à la disposition de l’ambassade de France comme traducteur. Après la révolution de février 1917, il crut à une intensification de la mobilisation militaire. Partisan de l’intervention des alliés en Russie après la révolution bolchevique, il révisa sa position au cours de l’année 1918 et adhéra au Groupe communiste français.

Ses lettres publiées en 1919 dans La Vie ouvrière sous le titre : « Pourquoi je me suis rallié au bolchevisme » eurent un grand écho. Il collabora à la publication des documents diplomatiques publiés sous le titre Un livre noir que la Librairie du Travail publia en 1922 et 1924. René Marchand revint à Paris en 1926 et travailla comme rédacteur à La Vie économique des Soviets, publication de la délégation commerciale soviétique, qui lui procura un emploi dans cette revue. Un an plus tard sa rupture avec le communisme était consommée.

Journaliste à La Liberté il condamna la Russie et l’espionnage soviétique. Il fut un temps militant socialiste à Puteaux vers 1931, mais il jugea que ce parti n’avait pas tiré le bilan de la révolution russe et s’en éloigna.

Après la Seconde Guerre mondiale, présent à Mexico, René Marchand revint sur ses analyses, fit l’éloge de l’URSS, de sa force militaire en présentant, Staline* comme le véritable continuateur de Lénine qui avait vaincu le « Bonapartisme révolutionnaire modernisé » de Trotsky et évité un « Thermidor » à la révolution russe.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article75681, notice MARCHAND René (version DBK), version mise en ligne le 5 janvier 2010, dernière modification le 5 janvier 2010.

ŒUVRE : Les Grands Problèmes de la politique intérieure russe, Alcan, 1912. — Pourquoi je me suis rallié à la formule de la révolution sociale, Pétrograd, Ed. de l’Internationale communiste, 1919. — Les Agissements des alliés contre la révolution russe. Le témoignage d’un bourgeois français, s.l.n.d. — La Condamnation d’un régime. De la vanité maladive de M. Poincaré à la tuerie mondiale, Librairie de l’Humanité, 1922. — Pour la Russie socialiste (recueil), Berne, 1918. — Le Livre Noir, Diplomatie d’avant-guerre d’après les documentsdes archives russes, 3 tomes (5 volumes), 1912, mars 1917, Librairie du Travail, 1922- 1934. — Dans les coulisses de la diplomatie secrète, Librairie duTravail, 1922. — Le Réveil d’une race. Dans laTurquie de Mustapha Kemal, Paris, 1927. — Le Cinéma dans la Russie nouvelle [avec P. Weinstein], Rieder, 1927. — Pour la Paix, par La Vérité, Mexico, 1950

SOURCES : Bibliothèque marxiste de Paris, microfilm n° 95. — M. Body, « Les Groupes communistes français de Russie (1918-1921) », Contributions à l’Histoire du Comintern, Genève, 1965. — P. Pascal, Russie 1927, mon journal de Russie, L’Age d’Homme, 1982. — Notice par Jean-Louis Panné, DBMOF.

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