LUCRAFT Benjamin

Issu d’une famille d’ouvriers agricoles, Benjamin Lucraft débute comme valet de charrue. Cependant, on le trouve bientôt apprenti ébéniste à Londres. Autodidacte, il crée son propre atelier d’ébénisterie en 1829. Un de ses premiers engagements (et il en aura plusieurs au cours de sa longue existence), c’est d’adhérer à l’Union politique de Thomas Attwood*. En 1848, il se déclare chartiste, aux côtés des modérés partisans de la « force morale » et de la tempérance. Au cours des années 1850, il se rapproche des bourgeois radicaux, en particulier au sein de l’Association pour la réforme parlementaire et financière qu’anime Richard Cobden. Sa foi dans le teetotalism (tempérance) contribue à le lier davantage aux groupes de pression de la classe moyenne, bien que Lucraft se soit toujours considéré comme un ouvrier.

Dans les années 1860, Lucraft fait campagne pour le suffrage universel masculin à la Ligue pour la Réforme, en compagnie du leader socialiste George Odger*. On le trouve aussi à la Ligue de la terre et du travail (Land and Labour League). Il est par deux fois (1874 et 1880) candidat libéral et ouvrier aux élections législatives à Londres, mais sans succès. En 1870, il avait été élu au London School Board (Conseil de l’enseignement primaire de Londres), où il siège pendant vingt et un ans. C’est là sa principale activité, bien que pendant cette période, il prenne part à une série de batailles menées par les radicaux, en particulier dans l’Association ouvrière pour la paix et dans l’Union ouvrière pour l’abolition des lois réglementant la prostitution (Contagious Diseases Acts).