MARRANE Henriette [MARRANE Claudine, Henriette], née ROYER Marianne (version DBK)

Fille d’un menuisier, Henriette Royer était issue d’une famille de militants anarchistes lyonnais (voir Claude Royer). Elle fut pensionnaire de « La Ruche » de Sébastien Faure. Amie puis épouse de Lucien Marrane*, le frère de Georges, futur maire d’Ivry-sur-Seine, elle rejoignit le Parti communiste après le congrès de Tours (décembre 1920). Elle suivit Lucien Marrane en Rhénanie, alors zone occupée, travailla aux chemins de fer et participa aux actions des communistes contre l’occupation de la Ruhr.

De 1926 à 1928, Lucien Marrane* cessa toute activité et toute appartenance officielle pour entrer dans l’appareil clandestin de l’Internationale, puis de l’appareil français sous la responsabilité directe de Maurice Thorez. Il ne fut réadmis au PCF qu’en 1936.

En 1932, Henriette Marrane entra au secrétariat du comité central en qualité de sténo-dactylographe. En 1933, elle fut envoyée à Moscou comme collaboratrice de l’Internationale communiste. Elle y resta jusqu’en septembre 1936, puis se rendit, en tant que volontaire, en Espagne républicaine. Elle fit partie pendant toute la durée de la guerre de l’état-major de la base des Brigades internationales à Albacete.

Dès juin 1940, elle entra dans la clandestinité et fut affectée au secrétariat technique de Jacques Duclos*. Elle appartint successivement à la section technique de l’Organisation spéciale et au service national des liaisons. Reconnue sur le quai de la gare de Lille alors qu’elle effectuait une mission, elle fut arrêtée et emprisonnée d’abord à la prison de Loos à Lille, puis à celle de Saint-Gilles à Bruxelles. Elle fut déportée en février 1942 à Ravensbrück et y mourut le 27 juillet 1944.