GOBIET Madeleine, pseudonymes : Colette, Nicole (DBK)

Par Claude Coussement, José Gotovitch

Née le 26 juin 1921 à Liège (Belgique), décédée le 8 février 2004 à Etterbeek (Bruxelles) ; agent de liaison du délégué du Komintern en Belgique.

Madeleine Gobiet, dite Mady.
Madeleine Gobiet, dite Mady.
Cliché fourni par Daniel Wagner

Madeleine Gobiet passa son enfance en Argentine où son père issu d’une famille bourgeoise, protestante rigoriste, avait fait sa situation jusqu’en 1931, année de son retour en France, puis en Belgique. Sa mère (Henriette Sabatier) était originaire d’une famille de mineurs du Gard. Elle avait quinze ans quand se déclenche la guerre d’Espagne. A un cours d’espagnol elle rencontra Henri Buch, magistrat et communiste sous-marin, qui la mit en contact avec le Comité de coordination d’aide à l’Espagne républicaine où elle rencontra Edith Buch, sœur d’Henri et avocate, militante du CMF et au SRI, par ailleurs agent de liaison du délégué du Komintern, Andor Berei. Elle adhéra au PCB. Elle travailla alors à l ‘American Tobacco trading Co, rue Royale à Bruxelles dont le patron rejoignit les États Unis au moment du Pacte germano-soviétique. Membre depuis peu du Parti communiste, elle géra des locaux désaffectés.

À la fin du mois de novembre 1939, Henri Buch lui demanda d’y héberger des réunions de dirigeants du PCB, Xavier Relecom et Pierre Joye notamment, avec Berei. Elle y installa une Ronéo qui servit à l’impression de tracts et de journaux. Son père, employé communal, qui fit partie d’un réseau de rapatriement d’aviateurs britanniques, et collabora au journal clandestin Sursum Corda, fut arrêté fin 1940 par la Geheime Feldpolizei et décéda en 1943 des suites de son incarcération à la prison de St Gilles. Henri Buch lui confia des traductions puis lui demanda de s’inscrire aux cours de l’INRACI, institut de radio et cinéma pour s’y former à la photographie et à la radio-télégraphie. Elle les suivit jusqu’en 1943, quand les étudiants furent requis au T.O. Henri Buch, alors responsable national des cadres lui demanda de travailler pour Clavel (André Berei). Rue du Bock où elle habita, Berei passa environ une fois par semaine pour lui dicter des notes qu’elle reconnut être destinées tantôt à Edgar Lalmand pour le PC clandestin dont il devint le numéro un, tantôt à Henri Buch passé à la direction des Partisans armés. Elle les livra cachés dans des paquets de lessive. Elle loua des pieds à terre pour Berei en différents endroits. Celui-ci l’envoya en stage un moment chez un photographe à Soignies, mais aucune suite n’y fut donnée. Elle fut envoyée parfaire la manipulation morse chez Claude Gaudier jusqu’à l’arrestation de celui-ci le 17 août 1943, à laquelle elle échappa. À la fin de l’année 1943, sa mère qui habitait séparément à Woluwe, assura une autre série de liaisons pour Berei. Son frère un moment rattaché à l’appareil courrier et devenu Partisan, fut arrêté en juin 44 et mourut en déportation. Après la guerre, elle fut engagée comme journaliste au Drapeau Rouge, poste qu’elle abandonna après son mariage avec le journaliste Cloquet. Elle l’accompagna en 1945 diriger le journal L’informateur congolais à Elisabethville au Congo belge. Ils en furent expulsés en 1949 après un procès intenté à leur encontre par l’Union Minière du Haut Katanga. Elle y retourna cependant de 1954 à 1963.

Madeleine Gobiet travailla aux services de études de la télévision belge. Elle était mère de deux enfants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article75739, notice GOBIET Madeleine, pseudonymes : Colette, Nicole (DBK) par Claude Coussement, José Gotovitch, version mise en ligne le 6 janvier 2010, dernière modification le 10 août 2020.

Par Claude Coussement, José Gotovitch

Madeleine Gobiet, dite Mady.
Madeleine Gobiet, dite Mady.
Cliché fourni par Daniel Wagner

SOURCES : Entretiens des auteurs avec Madeleine Gobiet, Édith Buch. — Dossier CCP de Claude Gaudier au CARCOB.

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