REEVES Pember [REEVES William Pember]

Né le 10 février 1857 à Lyttelton, Canterbury, Nouvelle-Zélande ; mort le 15 mai 1932 à Londres ; collectiviste libéral.

Issu d’une famille aisée établie en Nouvelle-Zélande, Pember Reeves reçoit une excellente éducation. Il choisit le métier de journaliste et se lance dans la politique. Vers la fin des années 1880, le libéralisme qu’il partageait avec les siens fait place à un socialisme tempéré. Sous le pseudonyme de « Pharos » il écrit dans son journal Lyttelton Times des articles sur le socialisme et le communisme, où se manifeste une profonde connaissance des ouvrages publiés en Europe. Lors des élections de 1890, une entente Lib-Lab porte au pouvoir le parti libéral et dans le nouveau cabinet, Reeves reçoit le portefeuille de l’Education et de la Justice. C’est le début d’une politique de réformes sociales qui vise à promouvoir le bien-être des ouvriers et des petits fermiers ; pareille tentative de démocratie sociale attire l’attention mondiale sur la Nouvelle-Zélande.

Cependant Reeves quitte son pays en 1896 et arrive à Londres pour y occuper le poste élevé d’agent général de la Nouvelle-Zélande. Unanimement bien accueilli, il exerce ses fonctions avec succès et fréquente les milieux politiques, notamment les cercles fabiens où il se lie d’amitié avec les Webb* et plus encore avec Bernard Shaw*. Il continue de s’affirmer libéral, réformateur et impérialiste. Il justifie la guerre du Transvaal et se rallie aux positions des Webb et de Shaw, telles qu’elles s’affirment dans la célèbre brochure « Les Fabiens et l’empire » (Fabianism and the Empire, 1900). Reeves est alors une personnalité connue de la capitale et c’est en 1906 qu’il décide de ne pas retourner en Nouvelle-Zélande. Deux ans plus tard il devient directeur de la London School of Economics et dirige la célèbre école pendant onze ans, mais sans éclat. Il est aussi un des directeurs de la banque nationale de Nouvelle-Zélande.

Ardent ami de la Grèce, Reeves participe à la fondation de la Ligue anglo-hellène (Anglo-Hellenic League) et en devient le premier président de 1913 à 1925.

Reeves avait épousé Magdalen Stuart Robinson en 1885. « Maud » était une femme remarquable dont le souvenir est notamment lié à une étude solide et documentée sur la vie ouvrière, enquête sociale entreprise à la demande de la Société fabienne et publiée sous le titre « Vivre avec une livre par semaine » (Round about a Pound a Week, 1913).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article75783, notice REEVES Pember [REEVES William Pember], version mise en ligne le 7 janvier 2010, dernière modification le 7 janvier 2010.

ŒUVRE : La production littéraire de Reeves est considérable et ses ouvrages sur l’histoire de la Nouvelle-Zélande méritent encore d’être connus. On peut citer notamment : Some Historical Articles on Communism and Socialism : their dreams, their experiments, their aims, their influences (études historiques sur le communisme et le socialisme), Christchurch, 1890. — The Long White Cloud (Histoire de la Nouvelle-Zélande), Londres, 1898, 4e éd. 1950, nouveau tirage en 1956. — State Experiments in Australia and New Zealand (Expériences de gouvernement en Australie et Nouvelle-Zélande), Londres, 1902, rééd. 1968.

BIBLIOGRAPHIE : Fabian Essays in Socialism, ed. G.B. Shaw, Londres, 1889, 6e rééd. 1962. — E.R. Pease, History of the Fabian Society, Londres, 1916. rééd. 1925. — M. Cole, The Story of Fabian Socialism, Londres, 1961. — A.M. MacBriar, Fabian Socialism and English Politics, 1884-1918, Cambridge, 1962. — Joyce Bellamy, John Saville (éd.), Dictionary of Labour Biography, t. IL

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