ROBENS Alfred

Né le 18 septembre 1910 à Manchester ; député travailliste.

Après des études primaires et secondaires à Manchester, Alfred Robens se place comme commis de magasin. Il a vingt-trois ans quand il devient permanent du syndicat des employés de la distribution ; il s’intéresse à la vie politique locale et siège au conseil municipal de Manchester de 1941 à 1945. A cette date, il est élu député travailliste du Northumberland (circonscription de Wansbeck) et abandonne ses responsabilités syndicales. En 1950, il se voit offrir le siège de Blyth (Northumberland) qu’il conserve pendant onze ans jusqu’à sa nomination au poste de président de l’Office des Charbonnages (National Coal Board).

Au long de sa carrière parlementaire, Robens remplit plusieurs fonctions ; de 1945 à 1947, il est secrétaire parlementaire du ministre des Transports ; puis, de 1947 à 1951, secrétaire parlementaire de Hugh Gaitskell*, ministre de l’Énergie ; et en avril 1951 c’est lui qui remplace Bevan* au ministère du Travail, quand Bevan démissionne en signe de protestation contre la politique du Cabinet Attlee*. Mais la défaite électorale du Labour (octobre 1951) fait perdre à Robens son portefeuille.

Robens n’a jamais été un militant syndicaliste très ardent et il est l’objet des vives critiques des mineurs lorsqu’il accepte la direction du National Coal Board que lui propose le gouvernement conservateur en 1961 — on lui reproche en outre de ne pas connaître l’industrie minière. Ce qui ne l’empêche pas de poursuivre sa foudroyante ascension et l’année même où il accède au NCB, il est fait pair à vie.

L’année suivante, il entre au Conseil du développement économique et accepte la vice-présidence de la Fondation sur l’automation et l’emploi. En 1964 Robens devient conseiller de l’école commerciale de Manchester et en 1965 il fait partie de la Commission royale sur les Trade Unions. Enfin, en 1966 Robens est chancelier de l’Université de Sussex et membre du directoire de la Banque d’Angleterre.

A la suite de la catastrophe minière survenue à Aberfan, au Pays de Galles, en 1966, qui fait de nombreuses victimes, le tribunal d’Aberfan met sévèrement en cause la responsabilité du NCB et Lord Robens offre sa démission ; mais le ministre de l’Énergie la refuse et Lord Robens se maintient au NCB jusqu’en 1971. Depuis lors, il préside plusieurs compagnies privées, en particulier la société Vickers Ltd.

On a soutenu que si Robens était resté député à Westminster, il aurait pu succéder à Gaitskell comme leader du parti travailliste en 1963. Mais l’hypothèse apparaît peu plausible dans la mesure où sa position à l’extrême droite du Labour lui avait aliéné bien des sympathies. En fait son évolution personnelle l’a conduit à des attitudes antisocialistes au point qu’à diverses reprises on a mentionné son nom pour un éventuel « gouvernement d’hommes d’affaires » chargé de résoudre les problèmes économiques de la Grande-Bretagne.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article75786, notice ROBENS Alfred, version mise en ligne le 7 janvier 2010, dernière modification le 22 novembre 2017.

ŒUVRE : Human Engineering (La machine humaine), Londres, 1970. — Ten Year Stint (Dix ans d’efforts), Londres, 1972.

BIBLIOGRAPHIE : « The Defectors-Lord Robens », New Statesman, 25 janvier 1975. — T. Hall, King Coal : Miners, Coal and Britain’s Industrial Future, Harmondsworth, 1981. — Who’s Who.

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