SCANLON Hugh Pair

Le père de Hugh Scanlon, un tapissier émigré en Australie, meurt deux ans après la naissance de son fils et sa veuve rentre en Angleterre avec l’enfant. Après une instruction élémentaire à l’école de Stretford, Manchester, Hugh Scanlon fait son apprentissage dans un atelier d’aéronautique. Il s’engage tout jeune dans le mouvement syndical et accède bientôt à des responsabilités : permanent régional de l’Amalgamated Engineering Union (syndicat de la métallurgie) à l’âge de trente ans, il est nommé, seize ans plus tard, en 1963, au Comité exécutif. En décembre 1967, il prend la tête du syndicat en succédant à William Carron* au poste de président. Toutefois son élection entraîne des protestations, on l’accuse d’avoir truqué le scrutin et Carron, qui appartient à la droite, mène campagne contre lui. Scanlon avait appartenu au Parti communiste de 1936 à 1954 et ce n’est qu’en 1962 qu’il entre au Parti travailliste, tout en maintenant son adhésion au marxisme.

Sous la présidence de Scanlon, l’AEU (le second des syndicats britanniques en importance) s’oriente résolument à gauche. En 1970, le syndicat fusionne avec d’autres organisations pour former l’Amalgamated Union of Engineering Workers. A partir de 1974, lorsque les travaillistes reviennent au pouvoir, Scanlon, de concert avec Jack Jones*, leader du syndicat des transports, se transforme en allié efficace de la direction du Labour et contribue à imposer le « contrat social ».

Scanlon abandonne ses responsabilités syndicales en 1978 et c’est T. Duffy qui lui succède. L’année suivante, Scanlon, qui a soixante-cinq ans, est élevé à la pairie et entre à la Chambre des Lords.