SCARGILL Arthur

Né le 11 janvier 1938 à Worsborough, près de Barnsley, South Yorkshire ; leader syndicaliste.

Arthur Scargill a quinze ans lorsqu’il quitte l’école et entre à la mine de Woolley comme cribleur. Son père est un mineur communiste et Arthur rejoint les Jeunesses communistes (Young Communist League) à dix-sept ans. Un an après, en 1956, on le trouve au conseil national de la YCL responsable, pendant deux ans, du secteur industriel. Il se rend en URSS où il rencontre Kroutchev (Khrouchtchev) et il est aux côtés d’Harry Pollitt au cours du dernier meeting du leader. Cependant, vers 1963, Scargill se détache peu à peu de la YCL, dont d’ailleurs il est exclu la même année pour avoir refusé de vendre le Daily Worker.

A dix-sept ans, il avait aussi commencé à se manifester sur le plan syndical et avait conduit une grève sauvage dans son puits à propos du problème du convoiement du charbon. Il quitte le travail au fond dix ans plus tard, à vingt-sept ans, pour un emploi de surface et devient délégué sectoriel auprès du comité régional du Yorkshire de la National Union of Mineworkers (Syndicat national des mineurs). En 1967, il contribue à la création d’un Forum des mineurs de Barnsley, mouvement rassemblant toutes les tendances de gauche des charbonnages du Yorkshire, et en assure le secrétariat. Il sera un des leaders du comité de grève du Yorkshire pendant les grèves sauvages de 1969 et 1970, et à nouveau on le trouve à la tête des grévistes, lors de la grande grève officielle de 1972. C’est Scargill qui met en place les fameux piquets de grève mobiles, surnommés « les piquets volants » (flying pickets), et qui donne les consignes.

C’est la même année que Scargill commence sa carrière de permanent syndical. Élu pour diriger le service syndical des accidents du travail du Yorkshire, il est en même temps un des trois délégués de la région du Yorkshire siégeant au comité exécutif national de la NUM. Il remplace alors, en 1973 et pendant huit mois, le secrétaire régional en congé de maladie et il est ensuite élu président régional de la NUM (le Yorkshire constitue le secteur régional le plus important de l’Union).

Personnalité en vue du parti travailliste depuis 1974-1975, il se fait le porte-parole attitré de la gauche. Ainsi, lorsque Callaghan* abandonne la direction du Labour, Scargill annonce aussitôt son soutien à la candidature de Tony Benn*.

Candidat à la succession de Joe Gormley* à la tête de la NUM, Scargill, soutenu par les communistes et les travaillistes de gauche, est élu président en décembre 1981. Si Gormley s’était toujours appuyé sur une légère minorité de modérés au sein de l’exécutif, l’arrivée de Scargill modifie les données et donne une impulsion militante à la NUM, c’est-à-dire au secteur professionnel le mieux payé et aux traditions syndicales les plus fortes du monde ouvrier britannique, d’autant que Scargill travaille en étroite collaboration avec le vice-président Mick McGahey*, lui-même président des mineurs écossais et communiste notoire. Socialiste intransigeant et leader d’un syndicalisme jusqu’au-boutiste, Scargill déclenche la grève générale dans les mines en 1984, lorsque le National Coal Board annonce son intention de fermer un certain nombre de puits. Grève dure et parfois violente, le conflit se poursuit jusqu’en mars 1985. Il s’achève par la défaite complète des mineurs qui doivent reprendre le travail. De ce conflit la NUM sort affaiblie et menacée par une scission des mineurs modérés, sans que la combativité du « roi Arthur » (c’est le surnom donné à Scargill) en soit entamée.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article75793, notice SCARGILL Arthur, version mise en ligne le 7 janvier 2010, dernière modification le 7 janvier 2010.

BIBLIOGRAPHIE : A. Scargill, « The New Unionism », New Left Review, juillet-août 1975. — J. Dromey & G. Taylor, Grunwick : the Workers’ Story, Londres, 1978. — A. Bailey, « Class Warrior », Observer Magazine, 17 juin 1979. — C. Sparks, « Profile of Arthur Scargill : Walking on the Water », Socialist Review, n° 4, 20 avril-17 mai 1980, pp. 21-24. — P. Kahn, « Trade Union and Politics… Interview with Arthur Scargill », Socialist Review (Oakland, California), n° 53, 1980, pp. 51-75. — V.L. Allen, The Militancy of British Miners, Shipley, 1981. — T. Hall, King Coal : Miners, Coal and Britain’s Industrial Future, Harmondsworth, 1981. — T. Coleman, « Firing Socialism with all the Power of Coal », Guardian, 7 décembre 1981. — J. Gormley, Battered Cherub, Londres, 1982. — M. Crick, Scargill and the Miners, Penguin, 2e éd. 1985.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable