Né le 2 mars 1915 à Nottingham ; mort le 19 février 1969 à Londres ; travailliste de gauche, député.
Né dans une famille aisée comptant six enfants, Stephen Swingler fait ses études dans une public school où il se déclare déjà socialiste ; étudiant à l’université d’Oxford, il se marie avec une jeune fille d’origine ouvrière qui partage ses convictions. Lorsqu’il quitte l’université, il enseigne à la Workers’ Educational Association, association d’éducation ouvrière. Ayant adhéré au parti travailliste à dix-huit ans en 1933, il se range aussitôt à l’extrême gauche du parti, très proche du parti communiste.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Swingler combat comme officier dans un régiment de blindés. Rendu à la vie civile, il se présente à la dépu-tation dans la circonscription de Stafford lors des élections législatives de 1945 qui marquent une victoire éclatante des travaillistes. Une fois député, Swingler se situe à la gauche du groupe parlementaire : critique à l’égard du gouvernement Attlee* (1945-1951) il affirme surtout son opposition à la politique étrangère menée par Bevin*. Très estimé dans sa circonscription, il manifeste une grande activité au Parlement.
Lorsque le Labour retourne dans l’opposition en 1951, Swingler continue de s’opposer à la direction du parti, il soutient vigoureusement Bevan*, puis se fait le partisan convaincu du désarmement dans la grande campagne antinucléaire de la fin des années 1950 et du début des années 1960 (Campaign for Nuclear Disarmament, CND). Cependant, à la mort de Gaitskell*, Swingler se rapproche d’Harold Wilson*, le nouveau leader du parti et, lors du retour des travaillistes au pouvoir en 1964, il se voit confier un poste ministériel, ce qui ne manque pas d’étonner certains. Il accomplit sa tâche avec un tel succès qu’il est promu ; en particulier, il occupe le poste de ministre d’État pour la Sécurité sociale dans le grand ministère de la Santé dirigé par Richard Crossman*.
Comme le Times l’écrivit dans la notice nécrologique qu’il lui consacra à sa mort prématurée en 1969 « cet extrémiste de gauche a été un remarquable administrateur ».
ŒUVRE : An Outline of Political Thought since the French Revolution (Éléments de pensée politique depuis la Révolution française), Londres, 1939. — Warning to the West : or the consequences of German rearmament (Avertissement aux Occidentaux : ou les conséquences du réarmement allemand), Gladiator Pamphlet Club, 1961.
BIBLIOGRAPHIE : « "Victory for Socialism" not Breakaway Movement », Manchester Guardian, 30 juin 1961. — R. Miliband, Parliamentary Socialism : a study in the politics of labour, Londres, 1961, 2e éd. 1973. — P. Duff, Left, Left, Left : a Personal account of six protest campaigns, 1945-1965, Londres, 1971. — M. Foot, Aneurin Bevan, vol. II, 1945-1960, Londres, 1973. — D. Widgery, The Left in Britain, 1956-1968, Harmondsworth, 1976. — Who Was Who, 1961-1970. — Joyce Bellamy, John Saville (éd.), Dictionary of Labour Biography, t. III.