MELNIKOV Boris Nikolaevitch. Pseudonyme au sein de l’IC : MULLER Kurt (DBK)

Par Mikhaïl Pantéleiev, Serge Wolikow

Né le 21 décembre 1895 à Sélénguinsk, région de Transbaïkalie, victime de la répression et fusillé le 28 juillet 1938 ; officier de carrière ; membre du Parti communiste ; diplomate : directeur du bureau du Commissariat du peuple aux Affaires étrangères (1924-28), consul général à Kharbine (1928-1931) ; chargé d’affaires de l’URSS au Japon (1931) ; membre du Conseil de guerre de l’Extrême-Orient ; directeur du service de communication du Comité exécutif de l’Internationale communiste (1935-1937).

Melnikov était issu d’une famille d’employés municipaux. De nationalité russe, il fit ses études à l’école à Sélénguinsk, puis au collège technique Troïtskosavski qu’il termina en 1915. En 1916, il entra à l’Institut polytechnique de Petrograd pour apprendre à construire des bateaux. C’est alors qu’il adhéra au POSDR. Après une première année d’étude, il fut appelé sous les drapeaux et envoyé en formation à l’école d’artillerie Mikhaïlovskoé. Après ses études, il fut nommé enseigne dans le groupe de batteries de réserve à Irkoutsk.

Il fut député au Soviet des soldats et membre du comité exécutif du Soviet. En automne 1917, il fut élu au Comité révolutionnaire de la guerre et nommé chef de la garnison d’Irkoutsk. Il fut un des dirigeants lors de la prise du pouvoir par les forces armées des Soviets puis, jusqu’en septembre 1921, gravit les échelons dans l’Armée rouge : il fut adjoint au commandant suprême de Sibérie, commissaire de l’état-major du groupe d’armées de l’Amour, membre du conseil révolutionnaire de guerre de la région militaire de l’Amour, et enfin commandant des troupes de cette région. Cependant il fut fait prisonnier par les Japonais à Khabarovsk en automne 1918 puis remis en liberté en décembre 1918. Il se rendit illégalement en Chine où il fut arrêté et incarcéré à Shanghaï puis à Vladivostok jusqu’à la défaite de Koltchak le 31 janvier 1920. Après sa mise en liberté, il fut nommé au Conseil révolutionnaire de guerre d’Extrême-Orient. En 1921-22, il participa à la liquidation des bandes de Sémenov et à la libération de la Transbaïkalie des Japonais et de la Garde blanche. En mars 1922, il fut nommé sous-chef du département de renseignement de la Sibérie et en mai 1922 il devint chef du bureau d’Orient du département de renseignement à Moscou. De mai 1923 à mai 1924 il fut envoyé en mission en Chine par cette instance. Selon une autobiographie rédigée en juillet 1924, de mai 1922 jusqu’en mai 1923 il aurait fait des études à Moscou, à l’Institut technique du bois, à la faculté de chimie avant d’être envoyé en Chine. Les autobiographies ultérieures sont muettes sur cet épisode.

En 1924, Boris Melnikov entra dans les services diplomatiques. De juin 1924 à 1928, il dirigea le bureau d’Extrême-Orient au commissariat du peuple aux Affaires étrangères ; de 1928 à 1931, il fut consul général à Kharbine et fin 1931, il était chargé d’affaires de l’URSS au Japon. En mars 1930 la commission de contrôle du PCUS lui infligea une réprimande pour manquement à la discipline, dans les termes suivants : « N’a pas pris les mesures de protection nécessaires pour la correspondance secrète en 1929. » Cette sanction fut effacée par décision de la commission de contrôle le 22 mars 1936.
En 1932-33, Boris Melnikov était directeur adjoint du 4e département de l’Armée Rouge puis en 1933-34, il fut chargé d’affaires du NKVD en l’Extrême-Orient à Khabarovsk. Pendant un mois, il occupa le poste de consul général de la missionplénipotentiaire de l’URSS à New York. À partir de 1935, il fut mis à la disposition du PCUS. Il succéda alors à Abramov à la tête de l’OMS. De mars à octobre 1935, il aurait aussi été instructeur du PCUS à Kiev. De décembre 1935 jusqu’à son arrestation, il dirigea le service de communication du secrétariat de l’IC. En mai 1937, Melnikov fut arrêté par le NKVD et condamné à mort le 25 novembre 1937. Mais selon A. Vasberg, il connaissait de nombreux secrets, ce qui explique qu’il ait été exécuté bien plus tardivement et seulement après avoir tout dit sur les hommes qu’il avait placés et contrôlés.

Sa femme, Toukovskaïa Nina Icidorovna, fut membre du PCUS, secrétaire du comité du Parti dans une usine.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article75824, notice MELNIKOV Boris Nikolaevitch. Pseudonyme au sein de l'IC : MULLER Kurt (DBK) par Mikhaïl Pantéleiev, Serge Wolikow, version mise en ligne le 7 janvier 2010, dernière modification le 7 janvier 2010.

Par Mikhaïl Pantéleiev, Serge Wolikow

SOURCES : RGASPI, passim. — P. Broué, Histoire de l’Internationale…, op. cit. — A. Kriegel, S.Courtois, Eugen Fried…, op. cit. — A. Vasberg, Hôtel Lux…, op. cit.

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