MÉRIAUX Oscar. Pseudonyme : BAYEUX Jean [version DBK]

Par Claude Pennetier

Né le 22 juin 1899 à Courrières (Pas-de-Calais), mort le 29 janvier 1974 à Mauchamps (Essonne) ; galibot puis polisseur sur métaux ; élève de l’École léniniste internationale ; militant du Parti communiste puis du Parti populaire français (PPF).

Fils d’un mécanicien à la mine connu comme socialiste et syndicaliste, Oscar Mériaux, après avoir obtenu le certificat d’études, descendit à son tour dans les mines de Courrières. En 1916, il décida avec deux de ses frères de fuir les réquisitions de main-d’œuvre et vint se fixer dans la région parisienne d’abord à Meudon (Seine-et-Oise).

Il adhéra en 1923 au Parti communiste. Il disait avait lu « beaucoup », mais sans méthode. Remarqué à l’école régionale de quinze jours de la région parisienne, pour son activité militante et ses capacités, Mériaux fut envoyé en 1931, sous le nom de Jean Bayeux, suivre les cours de l’École léniniste internationale à Moscou. Il fit partie de la même promotion que Waldeck Rochet*, Auguste Gillot* et Auguste Havez*. Il était arrivé avec un passeport espagnol au nom de Diego Raphaël Alonzo et avait été aussitôt orienté vers les locaux de l’ELI. Il quitta Moscou en mars 1934. Avant son départ, Eléna Goloubéva, de la direction de l’IC, signalait que son frère était policier. Dès janvier 1933 le Komintern s’étonnait : « à noter que son frère travaille dans la police, sa mère est concierge ; sa voisine savait qu’il partait en URSS. Il a dit à sa femme qu’il part pour un an. Au bureau du comité régional on lui a dit qu’il pouvait parler à tout le monde de son départ. Demander à Marty d’obtenir une explication écrite du Bureau régional. » Les règles du secret kominternien lui semblait insuffisamment respectées. Selon un témoignage oral recueilli par L. Bonnel auprès de ses proches : « Contrairement à la promesse reçue avant son départ, sa femme [gravement malade] ne reçut aucune aide régulière. Mériaux dans ses lettres demandait à sa femme de réclamer auprès de Duclos. Elle obtint difficilement, de temps en temps, un peu d’argent. » Dans des souvenirs ultérieurs, recueillis par Roland Gaucher Oscar Mériaux expliquait « tous les matins c’était moi qui faisais lever les camarades au sifflet car je leur faisais faire de la culture physique. Ils grognaient. Les cours étaient durs. Beaucoup ne pouvaient pas suivre quand on leur parlait de la rente foncière. En compensation, nous avions souvent des fêtes, des bals, une ou deux fois par semaine. J’ai dansé avec la femme et la fille de Blücher » (Histoire secrète du Parti communiste, Albin Michel, 1974, P. 178)

À son retour le Parti communiste le présenta aux élections législatives de 1932 dans la 10e circonscription de l’arrondissement de Saint-Denis (Courbevoie, La Garenne-Colombes, Colombes, Bois-Colombes). Mériaux devint dès lors un des dirigeants communistes de la banlieue nord. Il travaillait chez Gnome et Rhône à Gennevilliers. Il fut élu le 12 mai 1935 conseiller municipal de Stains et désigné comme premier adjoint au maire, Jean Chardavoine. En 1936, il dirigea les grèves de la Câblerie d’Aubervilliers. Mériaux s’éloigna du PC en 1937 et adhéra en 1938 au Parti populaire français de Doriot*. Il se rendit alors à Saint-Étienne, appointé par le PPF. Mériaux s’installa à Saint-Denis. Il collabora au Cri du peuple, organe du PPF.

La liste noire n° 1 de janvier 1943 le signalait également « Stains. Ex adjoint au maire. 1m 75 maigre. Visage allongé, grisonnant. PPF ». Trois autres militants de Stains étant également signalés Henri Tschamnn, Lespy et Selaquet. Le premier comme policier, le second comme proche d’André Ferrat et e troisième comme proche de Ferrat et Doriot.

À la Libération, il fut arrêté en Italie puis emprisonné à Fresnes pendant dix-neuf mois. Il fut acquitté en raison des témoignages de résistants en sa faveur. Il se retira à Mauchamps et fut pendant quelque temps, sans étiquette politique particulière, conseiller municipal de cette commune.
Toujours domicilié dans cette commune, il mourut à Mauchamps en 1974.

Le chanteur Renaud, né en 1952, était son petit-fils maternel. Il lui dédia son album consacré aux chansons de mineurs (renseignement communiqué par Régis Chevandier).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article75827, notice MÉRIAUX Oscar. Pseudonyme : BAYEUX Jean [version DBK] par Claude Pennetier, version mise en ligne le 7 janvier 2010, dernière modification le 5 février 2019.

Par Claude Pennetier

SOURCES : Notice du DBMOF par Louis Bonnel, Claude Pennetier. — RGASPI, 495 270 1260.

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