MICHAUT Victor, Joseph (version DBK)

Par Claude Pennetier

Né le 28 octobre 1909 à Paris (Ve arr.), mort le 16 avril 1974 à Clamart (Hauts-de-Seine) ; membre du comité central du Parti communiste de mars 1932 à 1964 et du bureau politique de juin 1947 à 1954 ; élève de l’École de l’Internationale communiste des jeunes (ICJ).

Fils d’un ouvrier et d’une couturière, Victor Michaut suivit ses parents dans l’engagement communiste. Il commença à travailler en 1924 comme apprenti graveur-guillocheur puis fut employé dans un bureau de la Halle aux vins et travailla dans le bâtiment jusqu’en mars 1929, date à laquelle il devint permanent à la direction de la Jeunesse communiste dont il était adhérent depuis juillet 1925. Secrétaire de cellule puis de sous-rayon, il devint en 1927 secrétaire de la 4e Entente des JC.

Victor Michaut fut convoqué par François Billoux* et Raymond Guyot* et envoyé aux fêtes du 10e anniversaire de la Révolution russe en même temps qu’il était délégué au Ve congrès de l’Internationale communiste des jeunes à Moscou. Il visita l’Oural.

En 1928, il participa peu de temps à un courant d’opposition dans le Parti avec « la gauche » de la Région parisienne. Il assista, comme secrétaire des JC aux réunions du comité central du Parti communiste après le congrès de Saint-Denis (avril 1929) et il fit un séjour de huit jours en Allemagne pour une conférence d’agit-prop. Il fit aussi deux voyages en Belgique, un pour le comité central du Parti et un autre pour une réunion du secrétariat des JC.
Au cours de l’été 1930, il fut appelé à participer à l’école de l’ICJ ; pendant six mois, il suivit les cours donnés à Pouchkine, près de Moscou, et rentra en France début 1931. Il fut alors affecté comme instructeur des JC dans le Nord et le Pas-de-Calais. Il revint ensuite à la commission de propagande de la Fédération des JC à Paris et fut secrétaire de la région parisienne.

En mars 1932, à l’issue du 7e congrès du PC, Victor Michaut fut élu membre du comité central. Ses responsabilités étaient particulièrement importantes pendant l’emprisonnement de Raymond Guyot*. Il se rendit bientôt en URSS pour y être soigné d’une tuberculose pulmonaire.

À partir de fin 1933, il fut tour à tour rédacteur en chef et directeur de L’Avant-Garde qu’il quitta en même temps que les Jeunesses communistes en avril 1939. Il fut alors chargé, avec Midol et Gourdeaux* de mener une enquête sur Eugène Anstett, membre du CC « soupçonné de s’être vendu aux de Wendel [patrons de la sidérurgie lorraine] ». Ils réunirent un « faisceau de preuves » et Anstett fut exclu. De fin mai à juillet 1939, Michaut travailla comme rédacteur politique à l’Humanité. Il ne désavoua pas la signature du Pacte germano-soviétique.

Victor Michaut fut particulièrement chargé de l’Humanité clandestine. Remplacé un mois plus tard par Maertens, il fut chargé avec Danielle Casanova* de la propagande politique dans l’armée et, jusqu’en mai 1940, ils firent paraître Le Trait d’union qu’ils diffusèrent avant tout par contacts personnels. Sur ordre du Parti, Victor Michaut quitta Paris le 13 juin 1940 avec le matériel de confection du journal et arriva à Toulouse. Il réorganisa alors avec Danielle Casanova*, Georgette Cadras et Jean Chaintron l’équipe dite de Trait d’union. En juillet, dans la banlieue de Limoges, elle se réunit autour de Benoît Frachon*, Arthur Dallidet*, Félix Cadras, Mounette Dutilleul* etVictor Michaut. À l’issue de cette réunion, il fut désigné comme responsable politique de la zone sud. Mais le 28 juin 1941, il fut arrêté et, le 23 septembre, condamné aux travaux forcés à perpétuité par la section spéciale du tribunal militaire de Périgueux. Michaut fut déporté à Dachau.

Élu député de Rouen de 1946 à 1951 aux Assemblées constituantes puis à l’Assemblée nationale, Victor Michaut fut aussi élu membre du bureau politique de juin 1947 à 1954. Directeur des Cahiers du communisme, Michaut, dont la santé était de plus en plus précaire, demanda, en 1964, à être relevé de ses fonctions au comité central. Il était rédacteur en chef des Cahiers d’histoire de l’Institut Maurice Thorez lorsqu’il mourut. Il fut le responsable avec V. Joannès de la publication du Manuel d’histoire du PCF.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article75832, notice MICHAUT Victor, Joseph (version DBK) par Claude Pennetier, version mise en ligne le 8 janvier 2010, dernière modification le 30 septembre 2010.

Par Claude Pennetier

SOURCES : RGASPI, Archives du Komintern, 495 270 6. — Notice par Jean Maitron, DBMOF.

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